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 [France] Provence, enfance, vacances

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Sacha de Lansley
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MessageSujet: Re: [France] Provence, enfance, vacances   [France] Provence, enfance, vacances - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Mar - 13:33:47

En voilà un qui n’est pas prêt de retourner s’amuser dans les vagues avant un bon bout de temps. Comme il y a quelques années dans la Forêt Interdite afin de refermer une plaie de Charlotte ou comme souvent depuis que j’ai adhéré à la Résistance et qu’on nous amène des estropiés tous les mois, je passe ma main sur le dos rougi et cloqué de Noah.

Assis dans le sable qui colle à la peau. Bébé et papa, peau à peau. Je le cale contre mon épaule et ne retire pas ma main qui envahie presque tout son dos minuscule que lorsque la dernière cloque a disparu. Les larmes faiblissent comme il sent la douce chaleur apaiser le derme abîmé.

Fatigué. Ebaubi. Soigné. Il garde ses bras autour de mon cou et ferme les yeux. Tête posé sur mon épaule.

"Pû bouger Noah. ‘a peur Noah. Messante l’eau" pense-t-il.

Je le soulève et me tourne vers Manoue pour lui montrer le dos sans trace, en passant la main dans ses cheveux pour l’écheveler.


Mauviette, m’amuse-je d'elle en lui souriant doucement. Aller, petit père veut rentrer.

Encore une fois, le chemin du retour se fait en voiture. Ma mère est assise à côté de moi. Silencieuse. Une rareté. Mon fils et sa mère sont derrière. Il est très calme depuis la brûlure de la méduse. Une larme qui ne s’en va pas, reste dans le coin de son œil. Je crois que jusqu’ici, à part les dents qui poussent, il n’avait jamais ressenti la douleur ni l’hostilité d’un environnement.

En repensant à la rapidité avec laquelle je suis intervenu pour effacer les marques, j’ai comme un doute sur son éducation. Dois-je tout lui épargner ? Sans aller jusqu'à l'instabilité de ma propre éducation. Jamais je n'élèverais ma main sur mon fils. Et que quelqu'un s'avise de le faire, cela serait son dernier geste.


La mienne, d'éducation, n’était pas des plus calfeutrées et douces malgré le contexte gothas respectés. Oliver et Benjamin, m’ont secoué. Montré que la vie n’était pas un plateau d’argent où tout était brillant, à la portée, facile et solvable.

Ben m’a élevé comme les jeunes des quartiers défavorisé moldus élèvent leurs cabots. En me mettant des coups de pieds dans les côtes et des coups de bâton au visage pour que je morde si d’aventure je sentais un nouveau danger se représenter. Il fallait apprendre à tenir la douleur. Résister. Le plus résistant, reste debout au dernier round même si son état est déplorable. Pour Ben, je devais être endurant.

Pour Oliver, plus âgé, je devais être un sprinter. Vif. Du répondant. Des choix. N’en jamais démordre. Avancer le plus rapidement et le plus élégamment possible. N’être jamais rattrapé. Dissimuler son esprit tandis qu’on assiège celui des autres pour en devenir roi, par nos manières, par nos fards, par le charme de notre voix qui dit exactement ce que l’autre veut entendre... puis, au dernier moment, un coup de grâce. L’adversaire est au sol, à notre merci. Piétinable, donc on le piétine. Tout cela moralement, évidemment... Car la douleur morale, disait Oliver est constante et pour toujours et invisible. La pire.

Ma mère prend la parole. Je reviens de mes pensées pour me rendre compte que nous avions à peu près la même chose en tête. Elle dit:


-Je n’ai jamais soigné une de tes blessures, Sachanovitch.

Non, en effet. Peut-être était-elle trop occupée à coucher avec celui qui me les infligeait. Ma mère fut l’amante de Benjamin.

Je ne réponds rien. Ses regrets me débectent.

Je ne savais pas comment faire, poursuit-elle.
Est-ce qu’on a vraiment besoin d’écouter tes salades? Lui dis-je sans concession en regardant la route. Mes mains se resserrent sur le volant. On arrive bientôt. Heureusement.
Tu ne me pardonneras jamais?

Nouveau silence. Je déteste qu’elle prenne exprès Elinor à partie. Je savais. Je me doutais que c’était ce qu’elle cherchait à faire. La mettre dans son camp pour que Manoue vienne ensuite me dire tant de bien de cette femme qui m’aime, soi-disant, qui regrette, ça me fait une belle jambe, qui ne garde de moi que le champêtre souvenir de m’avoir un jour promené avec elle dans la campagne pour jouer du violon sur la falaise de Cornouailles ou celui d’avoir elle-même choisi mes vêtements quand j’étais un enfant. Défectueux souvenirs.

'Jamais' est faible. Est-ce que tu peux arrêter de raconter n’importe quoi pour attirer l'attention sur toi? Je suis encore là, qu’est-ce que tu voulais de plus? Mon amour? Rêve.

Arrivé devant le perron à ma dernière phrase. Je descends de voiture. A 'Rêve', je suis déjà dehors. Claque la porte de la berline. Rentre dans la maison. Sans me retourner.

Je n’élèverai pas mon fils comme une mauviette. Fini les 'pas touche.' Fini les guérisons hâtives. Brûle-toi, bébé. Grandi, mon fils. Souffre pour apprécier la douceur. Je serai là, de toute manière. Toujours. Pour te protéger et te retenir si tu tombais trop fort. Mais tu dois aussi apprendre comme la déception, le hasard, les autres nous blessent. Tu dois être prévenu que les gens les plus proches de toi, ne veulent pas toujours ton bonheur. Egoïstes.

Je rentre dans ma chambre, celle remplie de jouets.
Me jette sur le lit.
Yeux, taisez-vous sur la lumière.

Sieste. Je plane.
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Elinor Redgrave
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MessageSujet: Re: [France] Provence, enfance, vacances   [France] Provence, enfance, vacances - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Mar - 18:34:49

(...)

- Plaise à Merlin de m'épargner cela à l'avenir.
- A ce point?
- A ce point. J'avais l'impression d'être un témoin à vendre.
- Et Noah?
- Il était tendu. Il n'a pas compris pourquoi il a claqué la portière et a disparu comme ça. Je ne veux plus qu'ils engagent ce genre de discussion devant moi. Je connais Sacha... Enfin Bref, voilà pourquoi j'ai embarqué mon fils et suis partie en prétextant une excuse bidon. J'en avais ma claque aussi de cette ambiance.
- Et cette brûlure?
- Tout a disparu, il va bien. Heureusement que Sacha était là, je n'aurais pas su comment la faire disparaître.
- Où êtes-vous?
- Sur le port. C'est étrange de voir partout des décorations de Noël et de suffoquer sous cette chaleur.
- Profitez-en. Laisse-les régler leurs problèmes et mets Noah à l'écart de ça aussi.
- Au revoir papa. Embrasse Louis.
- Je n'y manquerai pas.

Elinor raccrocha et rangea son téléphone dans son sac. Avant elle trouvait cet objet futile. Mais en étant si loin de ses racines, elle avait cédé à Hadrien et Louis qui se doutaient bien que ça pourrait lui être utile un jour ou l'autre, et qui ne voulaient pas être privés de nouvelles.

Après la guerre froide à laquelle Sacha et sa mère s'étaient livrés, Elinor avait douché Noah et l'avait pris avec elle pour s'évader. Elle ne rentrerait dans le jeu de personne et trouvait ces comportements exagérés de la part de tous les deux. Surtout devant Noah. Lui non plus n'avait rien demandé.
Elle avait descendu la route bordée de pins parasols qui menait à un carrefour avec Noah dans les bras, carrefour auquel était grossièrement arrangé un arrêt de bus...
Là, ils attendirent 20 longues minutes et virent arriver un bus miteux qui les amena au port.

A présent, son regard était fixé sur Noah qui engloutissait une énorme glace dégoulinant sur la table.

- Noah préfè citrouil'. Pouquoi pas citrouil'?
- Parce qu'on n'en fait qu'à Londres chez monsieur Fortarôme.
- Pouquoi papa y pas 'vec nous?
- Il a préféré se reposer. lui mentit-elle sans grande conviction.
- Est fassé? Noah messant avec eau?
- Non bébé. Tu t'es fait brûler par une méduse. Ca arrive parfois quand on va à la plage et que l'eau est chaude.

Elle lui essuya la bouche et ils partient flâner sur le quai. Noah se fit peur quand il essaya d'attraper une mouette. Celle-ci s'envola sous son nez et il se réfugia dans les jambes de sa mère qui se refusa à le prendre.

- Maman, peur.
- J'espère bien. qu'est-ce que tu es allé faire à cette pauvre mouette?
- Attraper pou' Twisty!
- Une mouette est un animal. On ne l'attrape pas pour en faire un cadeau. Que dirais-tu si je t'attrapais pour t'offrir à quelqu'un?
- Peur!
- La mouette aussi a eu peur.

Frustré. Vexé. Il suivit sa mère en faisant la tête... à peu près trente secondes. Elle sortit discrètement sa baguette au coin d'une maison et envoya un message par textotisme à Sacha.

- Maman pas bien!
- Cafteur... bien le fils de ton père.

Ca, il avait bien compris que ce n'était pas bien de le faire.

" Ce soir nous mangeons sur le port à "La vieille marmite de Lucienne". Libre à toi de nous rejoindre. Le village organise un feu d'artifice pour Noël. Nous rentrerons après. Viens... tu nous manques."
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Sacha de Lansley
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MessageSujet: Re: [France] Provence, enfance, vacances   [France] Provence, enfance, vacances - Page 2 Icon_minitimeSam 8 Mar - 11:56:03

Quand je me réveille, je ne sais plus où je suis. Ma sieste a été longue et peuplées de cauchemars relatant mes angoisses avec drôleries.

De ma mère repentante qui essaye de devenir sympa en m’habillant comme quand j’étais enfant.
De Noah qui a sept ans et me demande comment on procrée. Je voudrais passer la main à Manoue considérant qu’il est plus sage qu’elle se charge de ces choses-là avec lui si elle ne veut pas faire de notre fils un être aussi tordu que moi. Je sais quand même ce que je suis... mais dans mon rêve Noah grandit et il me pose la question à tout âge. Continuellement. Je le vois vieillir tandis que je me refuse de lui donner le secret de la vie.
De Charlotte qui accouche du vide.
De Newquay qui brûle avec les gens que j’aime, enfermés à l’intérieur...

Je me lève en sueur sur les images des flammes. Une douche.
J’ai dormi longtemps, la nuit est tombée.

Comme convenu, je rejoins mon fils et sa mère sur le port dans le petit restaurant où nous avions déjà été il y a quelques jours après que je me sois disputé avec Benedict. J’y retrouve Lucienne qui traîne Noah dans ses jupes pendant qu’elle essaye de servir ses clients. Bébé trotte avec motivation en portant vers une table une corbeille de pain comme un roi mage apporterait sa myrrhe et son pain azyme à l’enfant du Dieu moldu.

J’espère que tu le payes pour son travail, fais-je à Lucienne en lui coupant la route d’un sourire railleur. C'est pas le plus beau, mon fils!!

Si, c'est le plus beau. Des dames attendries corrobrent mon jugement en souriant. Lucienne, elle me renvoie un sourire de salutation additionné d’un va-te faire-foutre. Noah me regarde les yeux brillants et avec grande fierté en mettant la corbeille de pain en valeur au cas où je ne l’ai pas vu. Un peu que je la voie, elle me paraît aussi grande que lui. Je lui fais un clin d’œil pour lui dire que j’ai bien vu et qu’il est très beau avec sa corbeille de pain à servir gratuitement les clients. Il faudra que je lui apprenne le retour sur investissement.

Elinor est assise à cette même table où nous étions déjà la dernière fois. Depuis la dispute, nous venons ici un soir sur deux pour nous retrouver tranquilles. Benedict n’a pas protesté devant l’habitude. Dans ces cas-là, elle va chez Dégano ou chez une de ses voisines sorcières pour discourir sur des choses dont la profondeur me semblerait venues d'un subtile que j’ignore.

Je prends des nouvelles sur leur après-midi. Moi, je suis tombé de fatigue après avoir passé la matinée à aider Dégano - à la moldue - à entasser les récoltes de figues, dates, mandarines puisque le temps étourdi les lui avait offertes. Poule, sa plus belle vache, mettait bas. Cette affreuse expérience est peut-être à l’origine des rêves sur les questionnements futurs de Noah car je remerciai Merlin qu’il ne fût pas là pour m’abreuver de questions au sujet de ce que faisait la vache.

C’est notre avant dernier soir, souris-je à Manoue quand nous sommes finalement rejoints par Noah qui grimpe sur mes genoux en m'apprenant, en me les désignant, les sel, poiv'e, mouta'de, 'muile' d'olive, a'cool, 'siette, couteau, fou'chette, nappe... hum. Oui. Bon. Ca suffit.
Tu as une envie spéciale pour demain?

Nous quittons la France après demain matin, les bagages de Noah, remplis de sable, scarabées morts, fleurs séchées et abîmées, cailloux, jouets de ma chambre et autres trésors, sont secrètement prêtes. Elinor en aura la surprise en ouvrant sa valise le lendemain.
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MessageSujet: Re: [France] Provence, enfance, vacances   [France] Provence, enfance, vacances - Page 2 Icon_minitimeSam 8 Mar - 23:03:19

Oui, elle avait une envie spéciale qui les conduisit tout droit à Grasse. Ils avaient une bonne heure de route moldue à faire pour y aller, mais d'après ce qu'en savait la jeune fille, il y avait là un artisan sorcier qu'il fallait rencontrer à tout prix.

C'est Degano qui lui en avait parlé en premier. Ensuite, elle s'était renseignée elle-même et s'était trouvée émerveillée par ce qu'elle apprit.

C'est donc par une chaude matinée qu'ils prirent la route. Ils arrivèrent dans la ville vers 10 heures du matin et prirent un petit-déjeuner à la terrace d'un café moldu. La boutique du vieux sorcier se trouvait dans la rue de la mairie, au numéro 3. Il s'agissait d'une vieille maison de maître avec une jolie porte cochère verte. A côté de celle-ci se trouvaient 8 clochettes. Une octave pour un octave...

Pour s'annoncer au commerçant, il fallait jouer la première mesure de la suite n° 1 du prélude de l'Arlésienne de Georges Bizet. Je m'avançai vers les cloches, et avec ma baguette, à l'abri des regards indiscrets, je jouai les quelques notes.
Bien évidemment, Noah bâti des bras dans les bras de son père pour avoir le droit d'interpréter à sa façon la suite de l'oeuvre qui aurait sombré dans classique à la mode De Lansley junior, c'est à dire, du bruit.

Un vieil homme au dos voûté vint nous ouvrir la porte et nous fit entrer.

Ce sorcier était une icône dans la société sorcière française, presque aussi connu qu' Ollivander au Royaume-Uni. S'il habitait à Grasse, ce n'était pas un hasard. Il était fabriquant de parfum. Cependant, monsieur Octavius car c'était son nom, ne fabriquait pas n'importe quel parfum.

Il sentait les personnes, s'intéressaient à elles, leur personnalité, leur goût, et il fabriquait leur parfum. Comme il se plaisait à le dire: "Chaque personne est unique. Elle a un nom, une personnalité, une couleur. Elle ne peut avoir qu'un parfum."

Je me demandais un instant s'il n'était pas parent avec Ollivander...

- Pour mon service il n'existe qu'un prix, celui de l'excellence. Vous pourrez acquiescer, réfuter, vous extasier, douter... Mais sachez que je ne me trompe jamais. Je ne fais qu'un parfum par personne et je retiens chaque recette grâce à ma mémoire olfactive. On ne choisit pas un parfum, celui-ci ne vous choisit pas. Il est vous.

Non, ils n'avaient pas la même philosophie de leur art.

- Commençons par le jeune-homme.

Il s'avança vers Noah. Je me demandais bien ce qu'il pourrit en tirer puisqu'il n'était pas en mesure de répondre à ses questions... Il approcha la main de son front, ferma les yeux, et de fines particules dorées vinrent flotter autour de sa main. Il resta ainsi penché sur le petit bonhomme dix bonnes minutes pendant lesquelles Noah essaya d'attraper ce qui sortait de lui. Il essaya avec ses mots de lui parler, mais rien ne put troubler le vieux sorcier.
Lorsqu'il se releva, il passa la main dans les cheveux de Noah qui lui sourit, puis il s'en fut noter quelques phrases sur un calepin.

- A vous jeune papa. Asseyez-vous je vous prie.

Il interrogea Sacha pendant quelques minutes, griffonna quelques réponses sur son calepin. Ses questions étaient parfois déroutantes du genre. "Quand avez-vous dit à votre femme que vous l'amiez la dernière fois?" ou encore: "Combien mettez-vous de sucre dans votre café?"
Quand il eut assez de réponses, il se leva et s'approcha du cou de Sacha à proximité duquel il prit une grande inspiration. Pour finir, il posa directement la paume de sa main sur son front en murmurant une phrase inaudible.

- A vous rayonnante maman.

J'eus droit au même traitement, ni plus ni moins, ponctué de quelques sourires qui me firent froncer les sourcils. Pendant ce temps, Noah essaya de sortir quelques fioles du somptueux orgue qui devait en contenir environ cinq mille. Tout un pan de mur de sa boutique était recouvert, et tout était soigneusement classé et rangé.

- Ne touche pas ça!

Octavius sourit, me renifla le cou, et se leva.

- Mes amis, repassez ce soir vers cinq heures... Tout sera prêt.

Les trois sorciers partirent un peu déboussolés et prirent leur repas dans la campagne environnante, au bord d'un ruisseau où bébé se trempa les pieds et se rendit vite compte que l'eau était nettement plus froide qu'à la mer.
Puis, une sieste bien méritée vint les cueillir sous un ceriser.


- Voilà jeunes gens, votre essence est prête.

Sur la banque se tenaient fièrement trois flacons de formes différentes: le premier ressemblait à une souris dont une oreille constituait le bouchon. Le liquide qu'il contenait était bleu turquoise. Le second symbolisait une chaîne rompue. Son bouchon était une clé taillée dans de l'opale et le parfum était blond. Enfin, le dernier était... un lys et le parfum n'avait pas de couleur.

- Votre famille est assez spéciale en ce que vous êtes tous liés à la nature et aux fleurs. La plupart des parfums croisent essences florales, animales et minérales, mais pas les vôtres.

Le petit gallopin que voici est un sujet particulièrement intéressant. Il est une combinaison originale de douze végétaux: bambou, chêne, ciguë blanche et bleue, lys blanc, fritillaire, immortelle, acanthe, feuille de vigne, lavande, et iris bleu.
Il est pétri de détermination, d'amour et de respect dans de multiples aspects. La souris est pour lui.

Monsieur, votre base de fragrance est restreinte mais puissante. Elle tourne autour de l'orchidée, du pavot, et du perce-neige. Les accord des complémentaires adoucissent les notes trop entêtantes de votre triade. Elles résident dans l'accord de l'oeillet, de la myrtille et du chêne. La canelle englobe le tout. La chaîne vous appartient.

Quant à la demoiselle... un accord de base intéressant: lys blanc, volubilis et mimosa. Le tout est réhaussé d'un bouquet de provence: romarin, lavande, menthe, mélisse. Enfin, l'harmonie finale est dûe au nénuphar et à l'eucaliptus. Mais de tout ceci, le lys blanc est votre marque.


Elinor régla le brave artisan et tout ce petit monde repartit sur la route du retour. Noah s'endormit dès que son père ferma sa portière. La route sentait la fin des vacances. Les cadeaux de noël d'Elinor était faits et offerts (sauf Noah qui en plus aurait un gros jouet).

Le lendemain matin, après avoir bouclé les valises, Eli remercia la Provence de son balcon et lui tira sa révérence. Elle remercia également Bénédict en lui promettant de lui écrire souvent.

De belles vacances assurément...
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Sacha de Lansley
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MessageSujet: Re: [France] Provence, enfance, vacances   [France] Provence, enfance, vacances - Page 2 Icon_minitimeLun 10 Mar - 18:42:44

Il faudra que tu reviennes.

Je ne dis rien. Promettre des choses à la va vite ne fait plaisir que sur l'instant, ensuite ça nous bouffe comme des vers sur un cadavre d'envies. Je lui promets rien, me laisse embrasser en dernier.

Sachanovitch, j'y arriverai, me promet-elle.

Ses promesses, elle les traitera avec la morale qu'elle voudra.

Je me retourne vers Elinor et Noah qui quant à eux ont eu leur lot de baisers.
Nous marchons le long de l'allée aux fleurs crépitantes et mon fils ne cherche pas à les amadouer. Il a compris une chose cet hiver estival. Touche. Pas touche.

Comme à l'arrivée, la silhouette longiligne de ma mère est toujours sur le perron, gracieuse, étirée vers le ciel, un point d'exclamation qui a donné la vie au point d'interrogation recourbé que je suis. J'ai laissé sur sa commode le parfum qui ne va qu'à moi. Peut-être que quand elle sentira, elle pourra comprendre qui je suis devenu.

Après la grille, un taxi nous attend. Il nous accompagne à l'aéroport. Atterrissage à Heathow. Des inventions moldues, en voici une que je déteste. Elle m'insécurise. Voler dans une grosse boîte en fer, il ne pouvait y avoir que les moldus pour y songer.

Arrivée maison.
Je passe la soirée avec Elinor et Noah. On ouvre les valises où Noah a quand même réussi à remettre ses cochonneries dans notre dos. Il tend à Twisty, sceptique mais heureux, une poignée de sable, les coquillages et une plume de mouette. A son grand-père, il montre le parfum et lui parle de l'eau de mer qui chauffe beaucoup. Qui fait mal. Pas gentille l'eau. Et comme il parle avec passion sur les genoux de son grand-père, sur la table de la salle manger, le verre d'eau d'Hadrian commence à frétiller. Des bulles. Les bulles prennent une forme étrange de méduse. La méduse sort du verre devant les yeux émerveillés de Noah.

Quand l'elfe pousse un cri de surprise, Noah prend peur. L'eau s'éparpille sur le sol.

Notre rentrée fait place à d'autres mystères. Dès le lundi je promets à Manoue qu'on ira consulter un mage à sainte Mangouste pour savoir de quelle magie Noah est pourvu.

Je l'embrasse avec tendresse, la remercie pour ces vacances. Elles étaient belles. J'étais heureux. Pour de vrai.

Transplanage vers Newquay. Bagage au sol. Les bras de Mimoune. Je ne lui raconte rien de mes vacances car elle n'aime pas savoir ce que je fais quand je suis avec Elinor.

On fait l'amour. Et pendant que je l'aime, je rêve secrètement qu'un jour, elle me dise:


Voilà, Sacha, je veux un enfant, je veux être maman.

Parce que j'en veux encore.
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MessageSujet: Re: [France] Provence, enfance, vacances   [France] Provence, enfance, vacances - Page 2 Icon_minitime

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