Les métamorphoses

Invité

Prendre une solution réfléchie était sans doute la meilleure solution pour l'enfant. Néanmoins, il serait difficile de lui construire une vie normale sans cette feuille de parchemin. Elle est en effet indispensable pour toute démarche officielle concernant un enfant. Même les cracmols en avaient une malgré l'absnce en eux de tout fluide magique.

- Je suis sûr que vous êtes très douée pour fabriquer ce genre de produits.

Sa main tremblait. Je mis cela sur le compte de l'émotion et de la déception consécutive à ce que je devais lui dire. La pauvre enfant. Si elle était attachée à l'enfant, ça ne devait pas être simple pour elle d'encaisser cette nouvelle.

Dans un sens, j'étais bien content qu'elle change de sujet. Sauf quand elle se mit à parler de compagne. Non je ne suis pas embarqué dans une relation à long terme. Avec Natacha c'est épisodique. C'est grave docteur? Pour une adoption peut-être.

- Non. Je suppose que c'est le genre de question à laquelle je devrai répondre face à votre compagnon.
Je n'ai pas de compagne. Je pense à avoir un enfant depuis longtemps. J'ai été pour beaucoup dans l'éducation de mon frère, j'adore les enfants, et je sens que je suis prêt pour devenir père. J'ai du bien, il ne manquera de rien, au-delà de toute idée matérialiste, il ne manquera surtout pas d'amour.

Bien qu'il resta neutre, Isis tiqua à son ton. Elle sentait que quelque chose l'avait mis mal à l'aise, un petit peu. Mais quoi ? C'était la question à mille gallion.
Elle était loin d'imaginer Natacha avec lui. Déjà elle était loin d'imaginer Natacha avec un mec. Une nonne nounou de pitchoune avec un homme, improbable... quoi qu’impossible pourrait aussi convenir.

- Et ils en donnent autant qu'ils en réclament.

Isis se mit à rougir tout en gardant ses yeux dans le vide. Elle pensait à Rhidow, il n'y avait aucun doute là-dessus. Elle avait était submerger par le petit Shalimancyan mais des l'instant ou il la réveilla sur la plage de Thiam Phucci, Rhidow avait eu sa vie au sein de la sienne. Il n'en fallu pas plus.

La jeune fille finit son verre. Elle se sentit très bête avec le verre vide en face d'elle, un lord séduisant et un silence bien pesant. Hum... non sa timidité avait repris le dessus. Passer le "comment je vais faire pour paraître cool et avoir le renseignement que je voulais" elle ne savait pas trop comment ni rester ni partir.

- Je... Je crois que je vais vous laisser tranquille pour ce soir. Ce fut un plaisir de faire votre connaissance. Passer une bonne soirée.

Isis se leva mais se rassit tout de suite. Il devait la trouver folle, de partir comme une voleuse et se raviser dans la seconde.

- En faite, j'ai... je suis venue vous voir parce que j'avais cette question sur les fiche de Ciconia en tête et comme je savais que vous étiez dans le monde juridique on va dire que je me suis servi de la situation pour récupérer les informations que je voulais. Mais partir comme ça me donne l'impression d'être une voleuse, et... je dois avouer que je déteste. Donc voilà, je voulais m'excuser de vous avoir gâché votre début de soirée à vous alpaguer et vous questionner comme je les fait. Bien que vous êtes très agréable et que j'ai beaucoup apprécier notre échange... Je...

Là, il devait se rendre à l'évidence, Isis est folle. Ou en tout cas elle est incompréhensible. Une gamine.

- Je crois que je vais vous laisser avant que vous regrettiez d'avoir fait ma connaissance.

pense :La honte... comment Meringue, elle se ficherait de moi.

Invité

L'attitude changeante de la jeune Isis était tout à fait truculente et attachante. La façon dont elle avait fini son verre, dont elle s'était maldroitement expliquée, tout cela ne faisait que me donner envie de lui demander de rester et de la connaître un peu plus. Elle venait subitement d'afficher une immaturité criante qui la déservirait sans doute pour une adoption, surtout à son âge. Pour tant, je devais bien avouer que de son image globale, ce n'était pas cette impression qui dominait.

Comment la décrire?

Elle était attachante, piquante et directe. Son regard ne cille pas et ses manières sont plutôt élégantes. Une apparance gracille, de grands yeux noirs... parfum enivrant. Isis Kitlee était mystérieuse.

Spoiler:

La vie et l'animation éclaboussaient les murs du glacier. Tout n'était que mouvement, senteurs, exclamations, sourires. Ben lança quelques regards circulaires. Son teint était blaffard et une goutte de sueur perlait sur sa tempe. Encore une fois cette intervention l'avait laissé pantois et effrayé. Il ne savait toujours pas s'il souffrait d'hallucinations ou pas. Même si la jeune fille qui lui faisait face devait connaître le milieu médicomagique, il ne lui demanderait rien là-dessus. Trop dangereux.

- Isis est-ce que je vous fais peur? Je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise. Et surtout, je ne regrette pas d'avoir fait votre connaissance. Si vous tnez tant que ça à m'abandonner, prenez ma carte. Si vous avez besoin d'un conseil ou d'autre concernant l'adoption, n'hésitez pas à venir me voir au Ministère.

- Peur ? Non... C'est juste que... je ne me sens pas très à l'aise quand j'ai l'impression de ne pas... je manque affreusement de confiance en moi, et là je me vois pas rester ici à discuter de la dernière chanson des bizarre sister en vous racontant les potins des étudiants de Poudlard, ce qui me fera passer pour une midinette que je ne pense pas vraiment être.

Isis se mit à rougir légèrement. Elle manquait de conversation mais en même temps, elle n'allait pas le bassiner avec Rhidow et encore moins avec sa "condition" d'Iccam qu'elle n'acceptait toujours pas. Elle n'allait pas ni lui déballer ses problèmes et à contrario ni lui racontait les potins de Poudlard qui lui permettait de se déconnecter de ses problèmes.

- et puis vous êtes très charismatique, c'est troublant. J'ai réellement l'impression de vous faire perdre votre temps. Vous avez l'air d'attendre quelque chose, d'être à la recherche de quelqu'un, un sorte de quête intérieur dont on ne pourrait vous dévier.

Isis se mit à rougir de plus belle. Elle ne savait même pas pourquoi elle disait cela. C'était venue comme ça, et il fallait que cela sorte.

- Enfin, c'est... je ne sais pas pourquoi j'ai dit ca. Je...

Isis s'excusa d'un regard quand elle remarqua que Benjamin avait un teint blafard. On aurait dit qu'il venait de voir un fantôme.

- Vous allez bien ?

Invité

- Euh.

Ils étaient rares les moments où j'étais pris en défaut. Mais là, je m'étais trahi moi-même. Plus que je ne croyais. Les pierres des Cavendish seraient-elles en train de me perdre comme certains ancêtres de la famille? Les apparitions de Charlotte étaient-elles dûes à ces cailloux?

- Ce que vous dîtes n'est pas dénué de tout fondement.

Je ne pouvais pas nier qu'il m'arrivait des choses bizarres, et bizarres au plus haut point. Mais je ne connaissais pas suffisamment cette jeune fille pour lui dire quoi que ce soit. En revanche, un médicomage ou un conseil, ce ne serait pas de refus.

- Je... Vais bien. Peut-être pourriez-vous éclairer ma lanterne. J'ai eu du mal à me remettre des récents décès dans ma famille... ma soeur, puis mon père. Connaîtriez-vous un bon médicomage à qui je puisse m'adresser ?

C'était largement suffisant sans que je n'aie besoin de parler d'apparitions et de fantômes. Ca la foutrait mal un directeur de département qui a des hallucinations.
Il n'aurait plus manqué que je chante c'est l'hallu finale pour qu'on m'interne définitivement.

Je fis semblant de m'intéresser sérieusement au verre d'eau que venait de m'apporter le serveur en attendant sa réponse. Je portai le verre à mes lèvres. La fraîcheur du liquide contrastait sérieusement avec les gouttes de sueur qui perlaient sur mon front. Et Isis Kitlee, étudiante à l'Université avait deviné que quelque chose en moi ne tournait pas rond.

Que deviendrai-je si d'aventure je ne dissimulai pas mieux mes émotions lorsque Charlotte ferait à nouveau une apparition?

- Maximilien Maxence, c'est le meilleur psychomage de grande Bretagne.

Isis sortit de son sac la carte de visite du médicomage et la donna à Benjamin.

- Il m'a aidée à surmonter la disparition de mes parents. Dites-lui que vous venez de la part de Mallhouwen Piterski. Si vous ne le faite pas, sa secrétaire ne vous donnera jamais de rendez-vous. C'est une vraie peau de goule.

Plus le temps passait, plus la salle devenait oppressante. Bousculade, bruit assourdissant, atmosphére pesant. Même la clim magique n'arrivait pas à refroidir le magasin avec tous les sorciers ammasés à l'intérieur.

- Vous avez toujours le teint blême. Je vous propose d'aller faire un tour dehors, un peu d'air pourra vous faire du bien.

Elle se leva, récupéra ses affaires, et pris le bras de son compagnon de table pour affronter la foule jusqu'à la rue piétonne du Chemin de Traverse. Si le magasin était bondé, il en était de même pour la voie principale. Après quelque coup d'épaule ici et là, ils arrivèrent enfin à une ruelle plus calme.

Invité

Je pris ma tête entre mes mains et frôtait mon crâne pour essayer de dissiper les dernières images qui m'étaient apparues. J'essayais de noter mentalement les informations qu'elle venait de me donner pour aller voir ce grand ponte si je décidais de m'avouer une fois pour toute que j'étais dérangé. Je pris la carte qu'elle me tendis et la fourra dans la poche arrière de mon pantalon. Mallhouwen Piterski. Sorcière reconnue dans le domaine de la médicomagie. Diriger Sainte-Mangouste a vite fait de faire ou défaire une réputation. La sienne était parfaite.

- Merci.

Je n'arrivais toujours pas à me concentrer sur le reste lorsqu'elle fit sa proposition de m'emmener ailleurs. J'opinais du chef et me laissai guidder vers un ailleurs qui serait sans doute plus reposant pour ma cervelle.
Je ne voulais pas serrer son bras, elle me croirait faible. Mais ma condition physique m'empêchait de de tenir seul. La valse des corps autour de nous me donnait le vertige.

Quand nous arrivâmes à l'écart, je ne pus m'empêcher de souffler.

- Je dois vous remercier. Je ne sais pas comment j'aurais fait pour partir tout seul. Je voudrais sincèrement vous aider pour votre adoption. Venez me voir au bureau demain. Je mettrai tout en oeuvre pour obtenir une dispense de certificat.

Comment? Je ne savais pas encore. Quand j'ouvris enfin les yeux sur son visage, je n'arrivais pas à comprendre le sens des paroles de Charlotte. C'était encore une enfant ou presque. Pourquoi cet avertissement.

Ma proposition était honnête et sincère. Elle ne me rapporterait pas grand chose, mais ce n'était pas le but.

- Merci, c'est très aimable de votre part.

Après presque q'une heure à discuter sur un banc public, Isis laissa Benjamin après s'être assurée qu'il allait mieux... en tout cas physiquement. Elle venait de recevoir un sms d'Arianna qui lui expliquait que Rhidow était tomber malade. Quand elle arriva, ce ne fut pas la forme létale de la véricellose mais seulement un petit rhume de presque rien du tout. Rassurée, elle resta auprès de Rhidow pensant à la promesse qu'on lui avait faite plus tôt, un sourire aux lèvres.

A suivre