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 Les voies du Seigneur

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Sham Alasdair McBrashen
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Sham Alasdair McBrashen


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MessageSujet: Re: Les voies du Seigneur   Les voies du Seigneur - Page 2 Icon_minitimeMar 18 Jan - 21:23:46

Calme, je suis.
Calme, je resterai.
Du moins, tant que j'hésite entre deux options: soit elle pose les questions en toute innocence, soit elle cherche à me blesser volontairement. Je ne la connais pas suffisamment pour arriver à faire le tri.
Le calme était ma vertu première. Sans elle, je ne serais pas allé bien loin. Je réagis d'emblée à ce qui m'a gêné. Le reste sera pour plus tard. Il faut que je m'ôte ce doute de l'esprit. Ou que je l'ôte du sien. La relation de confiance que je cherche à instaurer entre elle et moi ne fonctionnera pas tant qu'elle ne verra en moi que l'Opposant. Je suis curieux et je ne vais pas m'en excuser. Juste lui indiquer qu'elle fait fausse route.

- Est-ce que je me suis comporté avec toi comme ces fameux rats de laboratoire?

J'avais découvert ce dont il s'agissait quelques années plus tôt. Depuis le lever du sceau du secret, je savais que certains moldus nous considérais comme un peu attardés. Pensez-vous! Vivre sans électricité, sans automobile. Préférer des us moyennageuses au confort de la modernité. Mais nous n'étions définitivement pas les plus barbares. Les rats de laboratoire. L'idée m'avait soulevé le cœur. Peut-être en souvenir du rat qui avait mon compagnon d'adolescence. Il s'appelait Bruce. Mais je m'éloigne du sujet.

- Où est-ce que tu crois que nous sommes?

Dans un cimetière, certes. Mauvaise question.

- Est-ce que je t'ai jamais posé la moindre question sur tes... humph, aptitudes? Est-ce que je t'ai jeté une batterie de sortilèges expérimentaux? Est-ce que je t'ai séquestrée contre ta volonté pour me servir de toi comme on se sert d'un sujet d'études? Non. Ton cas m'intéresse mais pas au point de me montrer irrespectueux. C'était une façon comme une autre de te dire que j'étais à ton écoute. Et que, quoi que tu me dises, le secret médical serait de rigueur. Ca ne remonterait pas à mes supérieurs.

Ma côte de popularité aurait pourtant bien eu besoin de quelques points supplémentaires. Mais si ils voulaient enquêter sur le cas Keeblyn, qu'ils le fassent par eux-mêmes. Je n'avais pas les moyens de m'y opposer mais, au moins, ne serais-je pas leur instrument dans cette optique.

- Je te considère comme un être humain mais... il n'empêche que ce que tu es a dû influer sur ta vie. Tu te sers de la magie pourtant tu ne sais pas transplaner. Il y a plein de détails qui...

Je ne savais pas trop quoi lui dire pour lui assurer que je n'allais pas lui sauter dessus, la ligoter et l'emmener dans une chambre secrète pour jouer au savant fou.
A cette pensée, Alice gazouilla un rire. C'était peut-être seulement l'enchantement de Sophia qui continuait de la faire sourire.

- Je ne me sers pas de toi, Sophia R. Keeblyn. D'où ma deuxième réponse: je ne collectionne pas les Soumis. L'idée même de Soumetteur me déplaisait à un point que tu n'imagines même pas. Je sais que ton point de vue sur les Opposants est très... tranché. Mais être Opposant ne fait pas de qui que ce soit quelqu'un de mauvais. En tout cas, on ne m'a jamais demandé mon avis ou mon assentiment. On t'a imposé la Soumission. De mon côté, on y a mis les formes en me prévenant, mais le fond est le même. Je doute d'être plus ravi que toi de la situation. Qu'au moins, ceci soit clair. Je n'avais aucun désir de te Soumettre mais, moi aussi, je dois Obéissance à autrui. La seule différence, c'est que moi, je l'ai choisi.

Une bonne chose de faite. Je pouvais passer au reste.

- Tu n'as jamais entendu parler de la Trace?

Si elle me posait la question, c'est que, jamais, elle n'avait été à l'école. Les questions d'âge légal et d'impunité y étaient débattues avec ferveur.

- Les sorciers sont majeurs à l'âge de dix-sept ans. Jusque-là, ils sont sous l'autorité parentale et/ou scolaire. Ils ne peuvent utiliser la magie que dans le cadre de leur apprentissage. Cet apprentissage leur permet de devenir à leur tour des sorciers à part entière. Le transplanage en fait partie. C'est un mode de déplacement très utilisé parce que, eh bien, ainsi, on ne dépend de personne. La ou les personnes qui t'ont enseigné la magie auraient dû t'apprendre cette partie-là aussi.

Soudain, elle n'était plus à côté de moi. Elle me rattrapa en trois enjambées mais...
Bon. La théorie du lacet défait. Avec des ballerines, la théorie était passablement bancale.
J'allais repartir dans mes discours quand mon regard tomba sur elle, vraiment. Au lieu d'éviter le sien, je la dévisageais et tout un tas d'éléments s'enregistrèrent en même temps. Ses joues qu'elle avait gardé rouges d'un embarras que je n'avais même pas noté. Sa main tout aussi rouge. Pas d'embarras mais de....

- Mauvais souvenir?, m'enquis-je d'un ton badin. Le ton de la conversation. Elle paraissait assez réfractaire à ma curiosité.

Je reviendrai à la question du transplanage, qui, décidément, me tenait à cœur, plus tard.


Dernière édition par Sham Alasdair McBrashen le Sam 26 Fév - 16:57:03, édité 2 fois
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Sophia R. Keeblyn
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MessageSujet: Re: Les voies du Seigneur   Les voies du Seigneur - Page 2 Icon_minitimeSam 22 Jan - 21:30:49

Elle le fixa, façon de parler : elle fixait le col de sa veste, sans piper mot. Il se moquait vraiment d'elle, là, est ce qu'il ignorait réellement ou est ce qu'elle avait eu ces cicatrices ou est-ce qu'il l'ignorait réellement. Elle décida que de toute façon, il faisait partie des gens qui lui avaient infligés cela. La jeune femme savait parfaitement qu'elle ne pourrait pas se débarrasser de ces cicatrices, même avec le sort qui la guérissait courant dans ses veines.

-Oui, on pourrait dire ça. En fait, j'en ai plusieurs,
dit-elle en soulevant le bord de sa jupe pour qu'il puisse observer celles qu'elle avait sur son genou droit, puis dans sa nuque. Souvenirs de gens qui m'ont soit pris pour un rat de laboratoire que l'on pouvait disséquer à sa guise ou soit de sac de sable, je n'ai jamais pu savoir pour lequel il me prenait.

Elle aplatit le revers de sa jupe d'un coup de main et se releva de toute sa hauteur en croisant les yeux de la petite fille qui n'avait pas des yeux de petite fille. C'était … terrifiant. Les enfants devaient avoir des yeux innocents normalement, Alice avait des yeux de quelqu'un qui en a vu beaucoup plus que ce qu'il ne devrait. Sophia ne l'avait pas remarqué plus tôt parce qu'elle s'amusait avec le poisson comme une enfant normale, avait-elle pensé. Mais cette gamine, elle n'avait plus le regard d'une enfant. Sophia le sonda longuement avant de décider d'être gentille et rassurante pour Alice et elle lui adressa un nouveau grand sourire que l'enfant lui rendit.
La jeune femme voulait expliquer à son Soumetteur que si lui ne l'avait pas encore traité comme un cobaye, d'autres de son camp ne s'étaient pas gênés pour le faire, loin de là. Mais elle ne voulait pas aborder le sujet de torture sur un plan aussi cru devant une enfant qui semblait en avoir vu/entendu bien trop pour quelqu'un de son âge. A quoi avait-elle été témoin ? Sophia l'ignorait, mais la jeune femme espérait que ce n'était pas son Soumetteur qui l'avait exposée à cela.

-Quant aux expériences dont vous parlez, d'autres les ont fait à votre place, vous n'aurez qu'à demander à Jones, dit-elle en crachant le dernier nom. Je suis pratiquement certaine qu'il était parfaitement au courant de ce qui se passait dans ces souterrains.

Elle détestait cordialement Ethan Jones et elle ne faisait même pas l'effort de le cacher. Elle espérait vaguement qu'elle n'avait pas trop froissé Mr. McBrashen, il lui avait bien fait comprendre que cet homme était un ami et qu'il fallait qu'elle se montre plus respectueuse et surtout qu'elle ne devait pas réessayer de le blesser, ou même de le tuer. Mais il n'avait rien dit sur les démonstrations publiques de haine absolue. Et s'il le lui faisait remarquer, alors elle jouerait sur l'ambiguïté de ses propos. Elle avait eu l'occasion de s'entrainer quand elle était gamine, sa mère appelait ça "jouait à l'imbécile". Et elle y arrivait très bien pour convaincre avec sa mère que "non, elle lui avait dit de ne pas s'approcher du village, mais qu'elle n'avait rien dit sur les champs voisins".

-Et … non, je n'ai jamais entendu parler de la Trace.

Pour elle, c'était un concept tout à fait nouveau, comment pouvait-on tolérer de marquer des enfants ainsi, et surtout : pourquoi est ce qu'elle, n'avait pas été marquée par la Trace comme les autres enfants. Pourquoi personne n'avait jamais remarqué son existence ? Personne n'avait jamais voulu s'aventurer jusqu'au bout du chemin de terre de Mark Beech. Pour qu'elle rencontre quelqu'un, il avait fallut qu'elle même trompe la vigilance de sa mère, des deux adultes moldus qui servaient sa mère et Juliette leur fille. C'était pour dire. En fait, il n'y avait que quelques personnes qui étaient allé jusqu'au bout du chemin, les derniers étaient ceux qui avaient détruit sa tranquillité et celle de ses proches.
Sophia avait des recherches entre-temps et elle avait découvert toutes les caractéristiques d'un sort de Fidelitas. Et sa mère avait été le gardien du secret. Conclusion : c'était de sa faute s'ils avaient trouvés la maison, c'était de sa faute si tous étaient morts.

-Je ... est-ce qu'on pourrait changer de sujet ? demanda t-elle en se raclant la gorge pour cacher le tremblement de celle ci.

Elle ne voulait pas blâmer les morts, surtout quand ces derniers l'avaient été par sa faute. Sa mère avait toujours aimé la vieille magie et surtout la magie ancienne. C'était vraiment de sa faute s'ils étaient morts et si son Soumetteur voulait détruire l'image rayonnante qui lui restait de sa famille parce qu'ils avaient oublier de lui apprendre quelque chose, Sophia ne l'aurait vraiment pas supporter. Mais alors pas du tout.

-Vous savez, j'ai vécu enfermée pendant toute ma jeunesse, quand j'étais plus petite, je pensais que ma mère voulait m'empêcher de voir le monde. Mais quand j'ai été enfermée dans des souterrains alors que je venais juste de sortir de ma cage dorée et là j'ai réalisé que ma mère savait parfaitement que je ne serais jamais en sécurité dans ce monde parce que je ne suis pas humaine. Elle avait ses raisons de ne pas m'enseigner comment m'enfuir. Parce que bête comme j'étais, je me serais certainement jetée dans la gueule du loup.


A la réflexion, elle n'avait eu qu'à prendre le train pour tomber dans les mains de des policiers qui plus tard avaient donné son adresse, brisant ainsi la protection du sort de Fidelitas, aux assassins des membres de ma famille. Elle pouvait donc dire qu'elle s'était véritablement jetée dans la gueule du loup.

-Et je n'en ai même pas eu besoin pour le faire.

Et voilà que maintenant, elle épanchait son pauvre petit cœur endeuillé sur l'épaule de son Soumetteur. Elle était pourtant plus digne que ça, elle ne voulait pas inspirer la pitié à Sham, c'était l'objectif qu'elle s'était fixée en le rencontrant, alors pourquoi est ce qu'elle se laissait aller là maintenant ? C'était complètement idiot.

-Excusez moi, je ne sais pas pourquoi je vous embête avec ça. …
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MessageSujet: Re: Les voies du Seigneur   Les voies du Seigneur - Page 2 Icon_minitimeSam 26 Fév - 17:26:56

Pas plus qu'à mes débuts dans l'Opposition je ne supportais qu'on s'en prenne à l'intégrité de mon mentor. Ethan Jones était, comme tout un chacun, passablement imparfait, mais je refusais de le croire capable de barbarie. Ce n'était pas un homme de terrain mais un stratège, un meneur. Un de ces personnages au charisme doux et discret qui pouvait vous convaincre de le suivre n'importe où. Sa personne m'avait toujours en quelque sorte fasciné. Tant que j'en avais conscience, je ne m'en plaignais pas. Je voulais bien être un pion, à condition qu'on ne passe pas ma cervelle par la cérémonie de lavage collectif.
J'avais envie de lui rétorquer que son opinion sur Ethan m'importait peu, qu'elle faisait sûrement erreur et que jamais au grand jamais, il ne s'autoriserait à jouer les savants fous sur un autre être humain. Trop de respect pour la race humaine en cet homme. Plus encore, j'avais envie de la provoquer en soutenant que certaines causes valaient quelques sacrifices, quand bien même les sacrifiés n'étaient pas de cet avis. Je me tus, pourtant, sans trop savoir pourquoi. Peut-être en avais-je un peu assez que notre conversation tourne autour de mes justifications. Justifications que je jugeais illégitimes. De Jones comme de moi, elle avait déjà dressé un portrait tranché et s'y accrochait de toutes ses dents. Qu'elle pense donc ce qu'elle voulait. l'avenir se chargerait de la détromper. Je n'allais pas me battre sans arrêt contre l'opinion qu'elle pouvait avoir de moi. J'avais plus important à faire.

Je ne pouvais pas mieux rebondir sur la question de la Trace puisqu'elle ne semblait pas avoir envie de s'y attarder et que je n'avais pas envie de la brusquer. La confiance était une chose trop fragile à détruire, même une fois construite. J'en étais à peine aux fondations. Les mises à l'épreuve seraient pour plus tard.
A force de me restreindre à réagir, je ne pus m'empêcher quelques mots au sujet de sa mère vénérée.

- Mentir par omission reste un mensonge, quoi qu'on en dise.

Je n'étais pas un adepte de la dissimulation. Au lieu de Lui mentir en lui cachant ce qu'elle était, sa mère aurait dû la mettre face à ses secrets pour qu'elle puisse grandir avec eux et s'en faire une force plutôt qu'une faiblesse qu'elle jetait à la face des gens comme des accusations.
Je sais. j'y allais peut-être un peu fort mais toutes ces dissimulations m'avaient toujours agacé. Mentir sous prétexte de protéger n'avait, à mon sens, jamais porté de fruit. Et surtout, comment pouvait-on réagir quand on s'apercevait que l'on avait été flouée? Apparemment, Sophia considérait que sa mère avait agi au mieux et si je n'étais pas de cet avis, ce n'était pas à moi de remettre ses illusions à sa juste place. La vérité avait un visage différent pour chacun et la mienne était peut-être tout simplement étrangère à la sienne.

Je l'assurai qu'elle ne m'ennuyait pas, réitérant ma réplique où je certifiai que j'avais envie de mieux la connaître. En définitive, c'était sans doute ce que nous étions en train de faire. Connaissance. Pas forcément en empruntant les voies les plus fréquentées, calmes et délicates, mais, indéniablement, je percevais mieux qui était Sophia R. Keeblyn qu'au tout début de notre entrevue.
Alice se taisait, ultra-attentive aux propos que nous échangions et, plus encore à mes réactions et à mes pensées. J'étais tellement habitué aux particularités de la petite fille que je ne m'en étonnais même plus. Elles faisaient partie de mon quotidien. Mais je me surpris à penser et à espérer que Sophia ne se rende compte de rien. En parallèle, je songeais qu'elle serait bien mal placée de nous juger en fonction de notre lien inhabituel, quand elle était elle-même si particulière. Peut-être était-ce pour cette même particularité qu'Alice lui portait un intérêt si grand, elle qui, d'ordinaire, se désintéressait rapidement des rencontres que je pouvais faire, pourvu qu'elles ne menacent en aucun la place qu'elle possédait dans ma vie. C'était elle la femme de ma vie et elle entendait bien conserver ce statut.


Nous continuâmes d'arpenter le cimetière d'un pas tranquille, en heurtant nos points de vue respectifs, avec toute la fougue ou l'assurance qui pouvaient nous caractériser.
Au bout de quelques temps, j'osais la question qui me brûlait les lèvres:

- Tu veux me parler un peu de ta vie d'avant?

Ca sonnait comme une offre d'amnistie, autant que comme une proposition de me raconter un peu ce qu'elle était. C'était également une manière détournée de l'amener à me raconter ses cicatrices. J'avais encore l'image de sa jambe, féminine et fuselée, entachée de marques qui n'avaient rien à y faire. Sans mentionner sa nuque...
Mon ton sous-entendait que cela la soulagerait peut-être, quand c'était ma curiosité qui était le premier moteur d'une telle interrogation. Alice dressait l'oreille, aux aguets. Elle partageait mon goût pour les historiques personnels. Moi, par attirance empathique. Elle, pour connaitre ces vies qu'elle ne connaîtrait jamais, cette normalité inaccessible. Avec Sophia, elle était bien tombée...
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MessageSujet: Re: Les voies du Seigneur   Les voies du Seigneur - Page 2 Icon_minitimeMar 1 Mar - 20:28:08

Il semblait vraiment s'intéresser à elle. C'était bien la première fois que quelqu'un s'occupait un peu d'elle, et elle se sentait … étrange. Un peu fière ? Contente d'avoir quelqu'un à qui raconter sa vie, qui le demandait vraiment. Enfin, avant ça, il fallait d'abord bien vérifier qu'il s'y intéressait vraiment et que ce n'était pas un intérêt courtois. Quoique, … à la réflexion, elle se fichait royalement qu'il s'y intéresse ou pas, elle avait juste envie de parler de ce qu'elle aimait, de qu'elle avait fait. De parler d'elle et d'elle seulement.
Mais elle ne devait pas oublier non plus que cet homme était aussi un Opposant et, qu'il était potentiellement intéressé par des informations sur ce qui la constituait et pas sur quelque chose qui la concernait. En même temps, la curiosité pouvait certainement expliquer toutes ces questions mais quand même.
Sophia avait appris à se montrer méfiante à présent, une attaque de vampire avait suffit à ébranler sa barrière d'innocence et de naïveté, pour ne pas dire stupidité.
Mais ce qui était plus étrange, c'est qu'il n'avait rien dit sur lui depuis un bon bout de temps. Et puis la petite fille, Alice, ne pipait plus mots, non plus. Elle ne semblait pas assez petite pour comprendre les mots qu'ils prononçaient, mais est ce qu'elle pouvait les comprendre ? Et cet éclat d'intelligence qu'elle avait vu dans cet enfant ? Ces deux personnages étaient très singuliers. Peut-être même autant qu'elle-même l'était. Son soumetteur semblait lui cacher quelque chose, et c'était dans son droit, bien sûr. "C'est lui qui est aux commandes après tout", songea Sophia avec une amertume qui éclipsa son beau sourire. Et puis ne disait on pas que la meilleure défense était l'attaque.
Mais encore plus étrange il semblait penser, à juste titre il faut bien l'avouer, qu'elle avait eu une vie avant. Ce qui différait avec les autres qui avaient eu sa personne à surveiller, étant donné qu'ils avaient très clairement exprimé leur avis sur la nature de la jeune femme le dernier jour où ils avaient eu sa garde : un monstre.

Elle avait vraiment envie de se confier. Dire à quel point la vie était dure pour elle qui avait passé toute sa vie avec ses quatre volontés réalisées dans la minute qui suivait. Les heures de sommeils qui filaient sans qu'elle puisse gouter au plaisir de se laisser aller dans les bras de Morphée … Les quelques minutes à peine de répit entre son travail de jour et celui de nuit. Ce genre de chose. Qui mis bouts à bouts rendait la vie infernale à une Sophia devenue plus que maigrelette à cause de ces déplorables conditions de vie. Et Galiena, oh, Sophia ne lui en voulait pas de ne pas voir que sa cousine allait mal, elle l'avait déjà hébergée, lui enlevant le poids d'un problème qu'elle aurait eu vraiment du mal à régler toute seule.
Et bien sûr la jeune femme était trop fière pour le lui faire remarquer à grand renfort de hurlements et de larmes qui auraient été superflus l'un comme l'autre étant donné qu'elle était encore en vie malgré cette situation, ce qui signifiait qu'elle pouvait parfaitement y survivre, de plus, il n'avait pas à se plaindre ainsi. C'était tout, elle était trop fière pour se plaindre. Dans sa tête, elle se voyait à la manière d'une Walkyrie rousse, belle et fière. Mais soyons réaliste, elle était loin du compte. De plus, une Walkyrie ne laissait pas pleurer face à un vampire parce qu'il l'avait immobilisé. En plus, elle n'était pas assez en chaire pour être une Walkyrie, de un et de deux, cela faisait longtemps qu'elle avait cessé d'être belle avec cette tête de trois mètres de long et des valises sous les yeux.

- Je ne crois pas qu'il y ait une parcelle de moi qui vous soit inconnues, regardez vos dossiers.

Voilà qu'elle recommençait l'agressivité. Non, arrêtez de penser aux comparaisons avec la fierté des Walkyries, elle n'en était absolument pas une. Et puis cette mine de chien prêt à attaquer n'avait rien de l'élégance à laquelle elle aspirait. Automatiquement elle se sentit coupable, bien plus que d'habitude. Surtout peut-être parce qu'il y avait eu un ton parfaitement amical dans sa voix, un ton qui supposait qu'il voulait la paix entre eux deux.
Sophia ignorait à l'époque que ce sentiment de culpabilité allait régir sa relation avec Sham pour un bon petit bout de temps.
Mais elle devait se reprendre tout de suite, déjà par ce que ce n'était pas une bonne idée de se faire un ennemi de son soumetteur, et ensuite par ce qu'il n'avait pas l'air si méchant, bien qu'après son séjour, elle ait appris que l'habit ne fait pas le moine.

- Pardon,
murmura t-elle à contre coeur. Bien sûr que je veux parler.

Sauf qu'évidemment, elle ne savait pas quoi aborder, sans trop avoir à parler de ce qui lui tenait vraiment à coeur et qui consistait son jardin secret. Elle ne savait pas comment et surtout quoi dire. Sophia se demandait si elle avait envie de dire quelque chose, car après tout, elle commençait vraiment à apprécier cet homme.

-Je suis fille unique et j'ai grandi toute seule, bercée par les récits de voyages que mon oncle me faisait en revenant de ses soi-disant quêtes aux trésors. Et des livres que je lisais. Voilà.


Très mince, et il fallait s'attendre à se qu'il demande plus de précision, ça se sentait venir à des kilomètres. Mais si elle devait parler, il allait surtout falloir qu'elle fasse un immense travail sur elle même pour parler de sa vie. C'était tout ce qui lui restait de son passé, et elle ne savait pas si elle voulait le partager avec quelqu'un.

Elle regarda ses cicatrices sur ses mains pour ne pas avoir à le fixer dans les yeux. Il fallait qu'elle prenne un temps pour réfléchir, est ce qu'elle voulait lui dire ? Est ce qu'elle voulait lui dire pour sa famille ? Sophia sentit une grande vague de tristesse l'envahir, ses yeux la picotèrent et elle sentit les larmes menacer de couler. Ah non ! Elle n'avait vraiment pas le temps pour les larmes, ce que cela l'énervait d'être aussi sensible !

-Ma famille me manque,
avoua t-elle dans un souffle pour éviter de faire remarquer que le chagrin lui serrait la gorge. Elle me manque tellement. C'est de ma faute s'ils sont morts, j'aurais voulu ne jamais venir au monde. C'est de ma faute …

Elle baissa les yeux sur ses chaussures en s'efforçant de penser à des choses joyeuses, elle savait mieux que quiconque ce qu'elle était capable de faire quand elle était triste. Elle pouvait se retrouver à marmonner par terre comme un légume sans rien remarquer de l'extérieur et oublier ce qu'il s'est passé un peu avant.
Et elle ne voulait pas recommencer, elle avait ainsi perdu des mois de sa vie, bon elle avait oublié quelque chose qui l'aurait encore plus traumatisé, mais elle avait oublié. Tout oublié.
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MessageSujet: Re: Les voies du Seigneur   Les voies du Seigneur - Page 2 Icon_minitimeDim 6 Mar - 21:36:27

Et merde.
Je n'avais jamais su comment réagir face aux larmes. J'aurais encore préféré qu'elle reparte dans son discours "vous vous servez de moi, je vous déteste et ainsi de suite" parce que c'était toujours plus facile à gérer. Je me souvenais de ma sœur aînée, usant de ses glandes lacrymales comme de son argument le plus percutant pour faire céder notre père. Qui cédait à chaque fois. Et qui réussissait à rallier notre mère à la cause de ma sœur. C'était ainsi qu'elle avait obtenu les choses les plus étranges et biscornues dès l'âge de cinq ans. Un ours en peluche de la taille de son lit, l'adoption du lutin dégoûtant trouvé sous le parquet quand je devais me contenter d'un banal crapaud, le retrait d'une punition qu'elle avait tout fait pour récolter, j'en passe et des meilleures.
Mais plus que de la méfiance, je ressentais surtout de la maladresse et une gêne innée face à la situation de ce moment-là.

Je ne me sentais pas de la prendre dans mes bras. Nous n'étions pas assez proches et puis... Non, je ne me sentais pas. Lui débiter des banalités? Ca n'avait jamais été tellement mon genre? Et puis, quelles banalités? Ca va aller? Qui y croirait? Moi le dernier. Lui dire que je comprenais? On avait tous subi des pertes de gens qui nous étaient proches depuis le début de cette guerre. Néanmoins, je n'avais jamais eu le sentiment que c'était de ma faute. Antarès pouvait être un peu malade quand il s'y mettait. Les gens disparaissaient pour le compte d'une guerre qui, pendant longtemps, n'avait pas été la mienne. La seule chose pour laquelle j'aurais pu me sentir coupable aurait été de ne pas les avoir protégé. Mais soyons réaliste, qui pouvait prédire qui frapperait quand et où? Et surtout qui?

'Arrête de cogiter, McBrashen.'

C'était tout moi, ça. Partir dans des questions mi-existentielles alors qu'il fallait (ré)agir.

- Je sais que tu ne me croiras pas mais ça ne m'empêche pas de te le dire. Tu n'y es pour rien. La faute revient uniquement à leurs assassins.

Facile à dire, je sais. Mais un peu vrai, malgré tout. Non?

- Tu ne peux pas porter ad vitam eternam le poids d'une faute qui n'est pas la tienne. Je veux dire... tout ce qui est arrivé est lié à...

Les mots bloquaient un peu.

- ... à ce que tu es. Mais la vie est une succession de choix. Qui a fait le premier choix qui a mené ta vie dans cette direction? Impossible à savoir. Il y a eu ta mère et depuis, tout ce qui t'a séparée de ce jour-là... Tous les sorciers qui se sont hasardés à toucher au temps le savent bien... la vie ne bascule pas toujours au moment que l'on croit.

'Pitié McBrashen, tu vas lui filer mal au crâne avec tes bêtises!'

Et il y avait plus efficace que le mal de crâne pour venir à bout des larmes.
Sans que je ne m'en étonne vraiment, ce fut Alice qui se montra la plus efficace. A coups d'images mentales, elle me poussa dans la bonne direction. Tendre un mouchoir. Sourire façon gentil. Oser un petit geste genre tapotement de la joue pour finir sur son épaule dans un geste un peu bourru de réconfort. Je n'avais pas suivi toutes les directives de la petite fille que je trouvais un peu... excessives. Elle en profita pour bouder. Me bouder, cela s'entend. Et pour adresser un beau gazouilli à Sophia. Trop mature pour être honnête. je n'avais pas une grande expérience des enfants (ladite expérience commençait et s'arrêtait avec Alice) mais quelque chose me disait qu'une gamine de cet âge ne devait pas être capable d'une telle concentration et d'une empathie comme celle-ci. Elle n'aurait pas dû être à même de percevoir la situation dans toute son ampleur pourtant elle tendit clairement les bras en direction de Sophia. Je la lui présentais. A elle de la prendre. Ou pas. Alice, avec ses pouvoirs étranges, était à même de la soulager. Elle avait des capacités terrifiantes mais était également capable de faire du bien. Je n'y comprenais plus grand chose. Sophia ne gagnerait qu'à la prendre. Au moindre soupçon de problème, je reprendrais le contrôle de la situation.

L'air de rien, le temps de lui laisser sécher ses larmes et de décider si oui ou non elle était tentée par un câlin Alice/Sophia, je lançais:

- Tu vois, en dépit de tout, on a quand même un point commun. J'ai toujours beaucoup lu.

C'était ce que je recherchais depuis le début. Un quelque chose qui nous rapprocherait. Même juste un peu. Pour que j'arrête d'être le grand méchant de l'histoire. Pour qu'elle se souvienne que j'étais aussi un être humain.

- J'ai eu une enfance sympa, ne va pas croire le contraire. Mais je trouvais toujours qu'il manquait quelque chose à ma vie. Et ce quelque chose, je le trouvais parfois dans les livres.

je n'aurais pas su décrire le quelque chose en question. Un peu de piment, d'aventure ou d'imagination. De l'extraordinaire.
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MessageSujet: Re: Les voies du Seigneur   Les voies du Seigneur - Page 2 Icon_minitimeLun 7 Mar - 20:13:40

Il n'avait pas l'air d'y croire lui même, Sophia ne put même pas s'empêcher de sourire tristement, ce qu'il ne savait pas c'était que si elle pouvait contrôler le temps, elle savait parfaitement ce qu'elle essaierait d'empêcher, la seule erreur qu'elle avait commise et qui avait définitivement scellé le devenir de sa mère au moins. Et ça n'avait absolument rien avoir avec ce qu'elle était, loin de là.
Si la jeune fille n'avait pas désobéis à sa mère en s'échappant de la maison afin de découvrir le monde par elle-même et qu'elle ne s'était pas faite prendre par les policiers, jamais elle n'aurait eu à donner leur adresse, et si elle ne l'avait pas fait, jamais ils n'auraient su où les chercher. Elle avait trahi le lien de fidélité, sa mère était la gardienne du Secret et elle avait transmis le secret à Sophia, quant à Sophia, elle avait tout bonnement tendue sa tête et celles des membres de la famille sur un petit plateau d'argent.

Mais son sentiment était bon, à la base, alors elle ne lui en voulait pas trop. Elle sentait son chagrin menacer de pointer d'un instant à l'autre, mais elle devait à tout prix se retenir, cela prit quelques minutes mais elle réussit à ré-enfermer le monstre dans le fond de son cœur. Elle était plutôt ravie de voir qu'il n'essayait pas de lui faire la discussion, elle lui en était au moins reconnaissante. Ses larmes à peu près essuyées, elle tourna la tête vers eux et elle vit que la petite fille tendait les bras vers elle, elle eut un petit instant de recul et d'hésitation, mais elle prit l'enfant dans ses bras. Et elle ne put à peine s'empêcher de laisser un immense sourire s'épanouir sur ses lèvres. Elle était vraiment adorable, elle l'avait déjà penser quelques instants plus tôt, mais là elle était forcée de se donner raison bien qu'elle soit un peu plus inquiète de sa réaction : comment cette petite fille avait su qu'elle était si triste ? Elle n'ignorait pas que les enfants savaient ressentir la tristesse chez leurs parents, mais elles venaient à peine de se rencontrer. Elle assura la stabilité de la fillette sur sa hanche et amena sa baguette et le poisson par extension, vers Alice. Elle savait que pour une raison obscure, elle commençait déjà à se sentir un peu mieux. Et elle voulait faire autant plaisir à la petite fille qu'elle même avait de plaisir avec elle.
La jeune femme ne savait pas pourquoi, mais il y avait quelque chose de très déconcertant chez cet enfant, mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Il y avait son regard bien sûr : vif, intelligent. Un regard d'adulte ou presque. Mais quelque chose en plus la dérangeait, il fallait qu'elle réfléchisse bien à ce qui la dérangeait.

Elle sourit en entendant qu'ils avaient un point commun, elle savait que son soumetteur était humain, bien sûr, mais elle n'aurait jamais douté que leur point commun devait être la chose la plus importante durant son enfance.

- Je …, elle s'arrêta un quart de secondes pour retenir un sanglot dans sa voix qui avait faillit éclater. Pour moi les livres ont été mes amis pendant toute ma vie, c'est en eux que j'ai tout appris. Ma famille était là mais, eux restaient constants, toujours.

Elle s'arrêta pour constater que ce qu'elle disait était complètement débile, et qu'avec son histoire de livres constants, elle allait vite lui faire très peur, et à la gamine aussi, ce n'était absolument pas son projet. Son idée en arrivant dans le cimetière, était d'impressionner son soumetteur par son esprit vif, son élégance naturel et son charisme hallucinant. Mais sa réussite n'était vraiment pas flagrante. Loin de là, elle était passée par une presque-altercation et des larmes, très loin de ce qu'elle voulait imposer comme image.

Et maintenant elle apparaissait comme folle avec ses livres. Bonjour le marketing !

- Enfin, la voix des auteurs a été la seule voix étrangère pour moi. Je n'ai jamais rencontré de personne à l'extérieur et eux m'apprenaient de nouvelles choses, ils étaient comme de nouvelles voix de ma tête. Des voix qui racontaient l'histoire, les sciences, des histoires, des légendes … Que des choses comme ça.

Il valait peut-être mieux qu'elle arrête tout simplement de parler des livres, c'était sûrement préférable, nettement préférable. Elle réajusta Alice qui glissait de sa hanche et contempla le poisson avec l'enfant en posant sa tête contre la sienne.
Qu'avait-il dit à propos d'Alice déjà ? Elle n'était pas sa fille mais sa filleule, cependant sa mère avait faillit être sa femme, quant au père, il était incapable de s'occuper de l'enfant. Sham était le parrain d'Alice, mais pourquoi avait-il accepté si sa mère était son ex ? Était-il si généreux ou s'était-il aussi trouvé un point commun avec le père d'Alice dans la douleur de la mort de cette femme ? Ou était-il tout simplement généreux ? Sophia songea qu'elle ne le connaissait tout simplement pas assez pour en juger. Et remarquant qu'elle le dévisageait de manière intempestive, elle retourna son regard sur le poisson et tenta de le toucher en même temps que l'enfant, même si elle savait, par expérience, qu'il était impossible de l'attraper.

- Pourquoi … hum, Pourquoi est ce que vous aviez l'impression qu'il vous manquait quelque chose ? Vous n'aviez pas d'ami ou de gens à voir pour vous amuser ? Je sais que les enfants ont des amis, enfin c'est toujours ce que j'ai vu. C'est comme ça partout non ?

Sa connaissance dans les mœurs des enfants était très limitée puisqu'elle n'avait connue qu'une enfant de son âge et celle ci était toujours hors de la maison pour voir ses amies, alors elle n'avait pas vraiment pu se trouver des amies. Les seules personnes avec qui elle avait été amie étaient les membres de sa famille et ses poupées quand elle avait moins de huit ans. Et c'était entièrement à cause de ça qu'elle s'était enfuie le jour de son quinzième anniversaire, dans l'espoir de voir et de rencontrer de choses nouvelles. On pouvait lui reprocher sa curiosité pour son soumetteur, par contre on pouvait facilement l'en excuser.
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MessageSujet: Re: Les voies du Seigneur   Les voies du Seigneur - Page 2 Icon_minitimeMar 22 Mar - 20:58:56

CCPlus Sophia me parlait -ou laissait échapper - des bribes de ce qu'avait été son enfance, plus je m'interrogeais sur celle qui avait été sa mère. J'avais bien compris que l'exposer au monde constituait un trop grand danger pour cette dame mais il y avait tout de même des limites à ce qu'on pouvait faire endurer à une enfant. Il me semblait que tous les mômes avaient droit au minimum syndical: être insouciant et jouer avec des petits êtres humains du même âge. Ce que j'apprenais de ses jeunes années me perturbait plus que je ne le montrais. Je me permettais à peine un front plissé et concerné. Le sujet de sa mère était un peu tabou. Je doutais qu'elle accepte mes remises en question avec un grand sourire. Et mon rôle auprès d'elle ne me le permettait sans doute pas. C'était toujours la même chose, le double tranchant de la curiosité et des tentatives relationnelles. A poser des questions, on obtenait des réponses dont on ne savait que faire. Tenter de rester dans une discussion sobre et naturelle était déjà un exploit en soi.

*Bien, McBrashen. Rebondis donc sur tes propres expériences littéraires.*

Un donné pour un rendu me paraissait être un compromis relativement équitable.
Sauf que je n'avais aucune idée de comment expliquer ce que j'avais lancé en l'air de quelques mots. Ca n'était pas exactement le genre de conversation que je pouvais avoir avec Andrew ou mes camarades de promo. Encore moins avec Ethan. Quant à Maxwell... ma foi, c'était un elfe de maison. Et je prenais conscience, tristement, que mon univers se résumait à peu près à ce cercle d'intimes et de moins intimes. Ah! Si! Il me restait encore Emmy. Mais depuis l'arrivée d'Alice dans ma vie, j'avais moins de temps à lui consacrer. Et Natacha. Qui me battait un peu froid ces derniers temps. Champ relationnel restreint. Tant pis ou tant mieux, je n'étais pas prêt d'y remédier. Je m'imaginais mal arriver à l'Abbaye et lancer une petite session de discussion littéraire. Dommage. J'aurais aimé en apprendre un peu plus sur la littérature moldue. L'an passé, nous avions eu un programme de cours sur les contes. Un peu particuliers, mais intéressants. Rien à voir avec les histoires que l'on racontait au petits sorciers. Un de ces jours, je devrais peut-être faire un saut dans une bibliothèque moldue. Emprunter quelques bouquins et parfaire mes connaissances. Mais, même en ayant étudié les Ordinaires pendant ma scolarité et mon cursus universitaire, il y avait toujours tellement de choses qui m'échappaient, des détails, des références, des boutades. Il fallait s'accrocher et, une fois le temps des études, de la paternité et de l'Opposition passé, j'aspirais à me détendre les neurones.

- Je ne sais pas exactement... Même dans la vie des gens ordinaires, il y avait toujours ce petit plus qui la rendait extraordinaire. L'arrivée impromptue d'un élément extérieur, le début de l'aventure, la découverte ou le suspens.

En comparaison, ma vie à moi m'avait souvent parue bien fade.

- J'imagine qu'il me manquait surtout le point de vue extérieur, un narrateur pour raconter ma vie telle qu'elle était et lui donner de la saveur. Je crois que j'ai eu une enfance très calme. Rien à signaler. Et c'en était presque dommage. Quand j'étais môme, je trouvais que les personnages de mes bouquins étaient presque plus consistants que ma réalité. J'aurais bien aimé naître moldu. Eux doivent voir leur vie prendre un tout autre tour quand ils reçoivent leur lettre de Poudlard. Ou alors être Cracmol. Etre élevé en Sorcier pour me découvrir sans Magie.

Ca aurait été difficile mais ça aurait constitué en soi une aventure. Devoir s'adapter à un univers qui n'avait pas été le mien.
En cela, Antarès nous avait offert l'aventure. Un peu trop, peut-être. Il avait bousculé le train-train monotone de nos vies. Je gardais bien mon opinion pour moi.
Mais mon entrée dans l'Opposition, plus encore que ma soudaine décision de reprendre mes études, avait été pour moi le déclic pour me sortir de la vie toute tracée que l'on m'avait offerte à la naissance. Avoir l'illusion d'être maître, sinon de son destin, des décisions qui lui donnaient un tournant.

Je ne savais pas trop comment partager cette idée à ma toute nouvelle Soumise, ni n'étais certain d'en avoir envie. Le plus souvent, je préférais garder mes pensées pour moi. Ce qui leur permettait de rester libre.
Soulagé de la présence physique d'Alice, je me décontractais un peu tout en ressentant paradoxalement le vide de mes bras. Je savais qu'il me faudrait bientôt la récupérer. Ca n'était pas vraiment de la possessivité. Plutôt comme si j'avais besoin de sa présence près de moi pour me sentir exister à part entière.

Notre tour du cimetière touchait au terme. Le temps pour encore une ou deux questions. La prise de contact aurait été à la fois plus intéressante, plus riche, plus frustrante et plus dérangeante que ce à quoi je m'étais préparé. De toute façon, il faudrait nous revoir à un moment ou à un autre. Plus que jamais, j'entendais néanmoins lui laisser le maximum de liberté.

- Je suis un peu curieux mais... quel genre d'histoires aimais-tu particulièrement?

Dis-moi ce que tu lis, je te dirais qui tu es? Oui. Un peu.

- Ca va te paraître stéréotypé, mais j'adorais les histoires d'aventure, de découverte de pays lointains. Juste ce qu'il fallait d’exotisme et de suspens.

Et je piquais de temps à autre les bouquins fleur bleue de ma sœur. Mais ça, je le gardais bien pour moi.
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MessageSujet: Re: Les voies du Seigneur   Les voies du Seigneur - Page 2 Icon_minitimeMer 23 Mar - 17:35:04

Sophia sourit franchement en entendant les récits de jeunesse de son Soumetteur, cela faisait vraiment bizarre de savoir qu'elle arrivait parfaitement à l'imaginer enfant alors qu'elle avait déjà eu beaucoup de mal à l'imaginer en propre humain. Le plus amusant était sûrement qu'elle avait aimé la lecture pour la même raison que lui. Sauf qu'elle l'avait certainement aimé encore plus que lui. Car même si sa vie avait été ennuyante, lui au moins avait pu aller dehors quand cela lui chantait, Sophia elle n'avait jamais eu le droit d'aller au-delà de son porche.

Elle aussi avait aimé s'imaginer que quelqu'un allait arriver et briser la monotonie qu'elle subissait jour après jour. Quelqu'un ou quelque chose. Et puis elle en avait eu marre d'attendre et elle s'était enfuie, préférant ne plus attendre d'être délivrée de sa prison dorée, elle s'était libérée tout seule.
Et Sophia parfaitement qu'elle serait toujours capable de se libérer toute seule une fois encore, mais qu'elle le ferait seulement si elle avait perdu tout espoir de voir quelqu'un arriver pour la délivrer. Que comme la dernière fois, il faudrait qu'il soit arrivé quelque de grave pour qu'elle perde tout espoir et accepte d'enfin de se servir de ses propre ressources pour … et bien, venir à sa propre rescousse.

Avec un sourire un peu diminué suite à cette révélation faites à elle même, la jeune femme se força à se reconcentrer sur son Soumetteur. Et remarqua qu'elle appréciait vraiment qu'il ait décidé d'arrêter de s'interesser au "cas Keeblyn" pour plus se concentrer sur Sophia tout simplement.
Elle lui jeta un regard amusé pendant qu'il ne la regardait pas et remarqua qu'il était plutôt pas mal comme humain pour quelqu'un qu'elle avait classé dans la catégorie des gens sans cœur pour participer et faire partie d'un régime politique tout à fait inhumain. Mais il fallait qu'elle se vire ce genre d'idée de la tête, elle allait vraiment se mettre à l'accepter, mais il en était vraiment hors de question qu'elle le fasse. Non, elle s'était jurée de détester à vie tous les Opposants et ce à vie. Ou jusqu'à ce qu'ils soient traduis devant la justice pour tous les crimes contre l'humanité qu'ils avaient commis.

Mais en attendant, elle ne pouvait tout simplement pas le snober royalement alors qu'il s'engageait sur un de ses sujets préférés, c'était au dessus de ses capacités et de sa volonté. Elle aimait les livres et elle aimait parler d'eux, après tout ils avaient été ses seuls amis d'enfance.

- Moi aussi ! s'exclama t-elle avec un grand sourire. Enfin je ne lisais pas que ça. J'ai tout après dans les livres. J'ai lu les livres d'Histoire, de Sciences, de Philosophie, de Sortilège, de Potions. En fait j'ai appris beaucoup plus vite quand j'ai eu ma baguette à sept ans.

Oui, au moins, elle était passée de la théorie pure à la pratique, bon, pour les Potions, son instruction avait été nettement plus longue et il avait fallu attendre plus d'une centaines d'explosion pour que sa mère ait pitié d'elle et accepte enfin de lui donner des cours. Le problème c'est qu'après, comme elle avait assimilé beaucoup de chose, il ne restait pas beaucoup de livres qu'elle n'avait pas déjà parcouru de long en large et en travers alors elle s'était mis au livre qu'il restait : les contes pour enfant et les romans. Elle avait très vite développé un goût très prononcé pour les contes, même si ça, elle ne l'avouerait jamais. Mais la seconde place, était vraiment accordée, sans aucune hésitation, aux romans policiers qui lui rappelaient les récits de voyages que lui racontait son oncle, quand il revenait. Mais quand il n'était pas là, il fallait bien quelque chose à l'enfant qu'elle était pour patienter sans râler.

- J'ai lu beaucoup de récits d'histoires. C'était mes préférés. , dit-elle avec un nouveau sourire, perdue dans les histoires de momies que lui racontait son oncle en revenant d'Egypte. J'avais besoin de ça pour essayer d'imaginer ce qu'il pouvait y avoir plus loin que le sentier qui menait à la maison.

Elle hocha la tête pour apprécier ses paroles. Ce chemin avait toujours été une tentation pour elle, jusqu'à ce qu'elle l'ait parcouru. La jeune fille avait été désenchantée en voyant ce monde qui ne ressemblait pas aux descriptions qu'elle en avait lu dans les livres et quand elle était rentrée, elle n'avait plus du tout envie de ressortir dans ce monde qui avait été trop dure avec elle et qui manquait singulièrement de couleurs.

Mais, comme Sham l'avait dit, elle devrait vraiment arrêter de vivre dans le passé. Maintenant, elle ne pouvait plus rester dans une bibliothèque toute la journée, elle était entrée dans le monde réel et avait compris pourquoi des gens écrivaient des livres. Il leur fallait bien une alternative, surtout pour les gens qui comme elle cumulait deux métiers pour joindre les deux bouts, et qui même avec ça n'y arrivait pas forcement.

Elle leva les yeux vers l'allée qu'il parcourait, ils n'étaient vraiment plus très loin de la sortie maintenant. Bizarrement, cette constatation ne lui apportait pas autant de réconfort qu'elle ne l'avait pensé. La corvée était finie, mais au final elle avait quand même envie de continuer de parler de livres avec lui. Si seulement il n'avait pas été un Opposant, elle n'aurait pas été obligée de le détester cordialement. Le pire c'est que maintenant, elle ne le voyait pas vraiment comme un "méchant", il aimait beaucoup les livres comme elle. Mais elle ne pouvait pas savoir s'il n'avait pas menti pour se faire bien voir à ses yeux, parce que si c'était ce qu'il avait fait, c'était très réussit. Elle se sentait même coupable de devoir le détester simplement par principe, même si contrairement aux autres il n'avait pas porté la main sur elle ni même traité de monstre. Au contraire, il l'avait défendu, bien qu'au passage il l'avait réprimandé d'avoir balancé une briquette sur un démon personnifié qui n'avait peut-être pas pris part mais avait certainement orchestré le meurtre de sa famille.

D'ailleurs, complètement hors sujet, mais cette pensée venait de lui traverser la tête en le voyant flotter un peu trop près de ses yeux, enfin assez pour la sortir de ses pensées. Le poisson. Elle pouvait arrêter le sortilège ou le faire durer. Si elle savait qu'elle ne voulait pas et ne pouvait pas apprécier Sham tant que sa période de culpabilité et de deuil par extension ne serait pas passée. Au moins jusque là, en espérant qu'il ne lui fasse pas un sale coup en attendant.

- Euh. Pour le poisson ? demanda t-elle en remontant la petite fille dans ses bras. Je peux faire durer le sortilège si vous me trouvez une poche d'eau. Si elle veut le garder.

Indirectement, c'était aussi pour jouer dans la même cour que lui, maintenant elle se sentirait coupable de l'apprécier un peu, alors s'il décidait de la faire disséquer ou n'importe quel autre coup tordu, elle osait espérer qu'il se sentirait coupable quand il verrait ce poisson dans son bocal.
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MessageSujet: Re: Les voies du Seigneur   Les voies du Seigneur - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Mar - 21:39:20

Un sourire se glissa sur mes lèvres sans mon autorisation mais je l'y laissai parce que je le trouvais bien là où il était. Un des vieux magazines que laissait traîner Andrew faisait état des effets bénéfiques du sourire sur soi-même et sur son entourage. D'après la fille qui avait rédigé cet article, le sourire avait un effet domino. Plus vous souriiez, plus on vous souriait et à récolter des sourires, on avait le moral qui remontait en flèche. Pas sûr que cette théorie soit efficace sur le terrain, mais, au quotidien, ça n'était pas une idée plus stupide qu'une autre. Je me servirai de Sophia comme de mon cobaye. Pour une fois que l'expérience serait positive, ça devrait la changer. Au mieux, ça mettrait un peu de calme et de bonne humeur dans notre début de relation. Au pire, elle me prendrait pour un simple d'esprit et je ne prendrais pas l'effort de la démentir. Renvoyer l'image d'un naïf vaguement illuminé était plus utile que passer pour un génie. Les gens se méfiaient moins, ou, du moins, en attendaient moins des premiers que des seconds.

Elle me grand-souriait. Je lui grand-souriais.
Peut-être que le cobaye, c'était moi, finalement... A d'autre! J'avais connu expériences plus traumatisantes.

Une bribe de ses paroles finit par arriver jusqu'à mon cerveau (j'étais peut-être plus simple d'esprit que je le croyais, en définitive...).

Une baguette? A sept ans? La vie de cette fille allait me rendre fou! Il n'y avait donc rien qu'elle ait fait comme tout le monde? J'en regrettais presque d'autant plus que sa mère soit morte. J'aurais aimé la rencontrer pour remettre quelques éléments au clair dans la manière dont elle avait éduqué sa fille. Evidemment, ça n'était ni mon rôle ni ma place et je me serais fait rembarré comme pas deux... Evidemment, je n'aurais jamais rencontré Sophia si elle était encore entourée par un semblant de famille... mais je me projetais parfois ainsi sur ce que j'aurais fait si. Ca permettait de prendre prise sur la réalité. Se dire "ok, là, je peux rien faire, rien dire mais j'aurais pu si seulement". ... Et hop! J'évacuais ainsi un poil de frustration.

Au lieu de m'étonner sur son éducation, je surenchérissais donc:

- Je connais un ou deux livres qui devraient te plaire... Je te les ferais passer un de ces jours.

Brièvement, il me sembla être revenu à Serdaigle, où je ne m'étais jamais senti plus à ma place. S'y livrait un trafic de bouquins à faire pâlir d'envie n'importe quel négociant un peu véreux. On s'y prêtait ouvrage sur ouvrage et on oubliait de se coucher sous prétexte d'une conversation en cours. Quitte à sombrer dans le stéréotype, mes collègues de chambrée et moi avions un point commun qui nous unissait tous: nous avions des meilleurs amis communs, à feuilleter, à déchiffrer, à dévorer. On était plus liés par des nourritures intellectuels que par des suées sportives. On bâtit des amitiés en fonction de ses affinités. Bref.

Je m'abstins de lui dire que je comprenais son besoin d'évasion. Soit elle m'avait bien perçu et c'était inutile. Soit je risquais une maladresse et ouvrais grand les portes pour une nouvelle déferlante d'accusations mêlées de culpabilité.

Nous étions parvenus au terme de notre petite promenade. Je trouvais tellement étrange de nous séparer là, maintenant. C'était, je ne sais pas, presque brutal. Nous commencions à peine à trouver un terrain d'entente et j'aurais aimé affermir cette base à notre relation, tout en étant conscient du danger que cela pouvait constituer. Le futur nous montrerait sans doute qu'une trop grande proximité entre nous n'apporterait rien de bon. J'étais Soumetteur, elle était Soumise. Une camaraderie viendrait brouiller cette hiérarchie. Ni elle ni moi ne l'avions voulu mais je ne pouvais malgré tout pas me permettre de faire de ma Soumise une amie. Peut-être étais-je figé dans des codes qui me dépassaient. Ou peut-être étais-je seulement mal à l'aise face à cette situation. J’envisageais seulement, une fois la guerre terminée, de rattraper ce temps perdu, et d'essayer de la connaître vraiment, pour ce qu'elle était et pas parce que quelques Opposants avaient décidé de la mettre sous ma responsabilité.

Nous verrions bien.

- Je crois qu'Alice aimerait beaucoup le garder.

L'enfant ne comprendrait pas les "ne t'inquiète pas, elle t'en fera d'autres". Elle avait une acuité certaine et inquiétante de la réalité mais certaines notions comme les hypothèses lui échappaient encore. D'autant plus que je ne pouvais pas lui promettre que nous nous reverrions tous les trois sous de bons auspices. Ni que nous nous reverrions tous les trois tout court. J'essayai de maintenir Alice au maximum à l'écart de l'Opposition. Et je doutais d'être amené à revoir Sophia dans le seul but de lui faire la conversation.

Le moment ds au revoir était venu et je ne savais pas trop comment conclure notre entrevue.
Alice était encore dans les bras de la jeune femme. Je décidai de l'y laisser jusqu'à ce que nos chemins se séparent pour de bon.

- Je t'enverrai un hibou dans quelques temps. Tu pourras le garder, ce sera le tien. J'aimerais que tu t'en serves pour... me donner des nouvelles.

Je ne voulais pas lui donner l'impression de la fliquer mais je ne pouvais pas non plus la laisser se balader dans la nature sans nouvelles. Ethan n'apprécierait déjà pas beaucoup de la savoir plus libre qu'il ne l'aurait souhaité. Mais ce serait notre compromis. La liberté contre la confiance.
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MessageSujet: Re: Les voies du Seigneur   Les voies du Seigneur - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Mar - 23:52:24

- Bien sûr !

Bien sûr. Que pouvait-elle dire d'autres de toute façon ? Elle n'était qu'une petit soumise à la volonté de "grands" hommes, grands ) prendre dans le monde, grands en honnêteté, oh non, ils ne l'étaient pas. Ce qui dérangeait le plus Sophia dans ce "Bien sûr", c'était qu'elle était vraiment d'accord pour le dire. Et que ce n'était pas qu'une simple formule pour dire " je suis à vos ordres, je ferais ce que je voudrais". Ou n'importe quelle autre formule pour dire qu'elle était à sa disposition.

Bien sûr, elle était ravie qu'il lui envoie des livres. Sa bibliothèque était dépourvue étant donné qu'elle n'avait pas eu le courage de traverser son ancien salon dévasté pour accéder à la salle des livres. Elle n'avait pas eu le courage de retourner les bergères renversées, ni de réparer le lustre ou l'horloge, ni de nettoyer les tâches de sang, ni de juste poser le pied sur le seuil d'entrée de cette pièce où tout avait basculé. Elle n'avait plus rien à lire qui lui rappelle les récits de sa jeunesse, les livres de son oncle étaient là bas. Alors bien sûr qu'elle était contente qu'il veuille lui en prêter quelques uns.

Bien sûr qu'elle comprenait que la petite fille garde le poisson. Même si elle comprenait moins bien pourquoi le fait d'avoir réussit à insérer un élément dans la vie de cet homme pour qu'il se sente coupable s'il arrivait quoi que ce soit à la jeune femme ne la réjouissait pas autant qu'elle ne l'aurait espéré.

Bien sûr qu'elle était d'accord pour lui envoyer de ses nouvelles par le hibou qu'il lui ferait parvenir, même si elle avait la désagréable impression que ce n'était pas pour lui raconter sa vie qu'il voulait qu'elle lui écrive. Mais elle était déjà très heureuse d'avoir un hibou à elle, et de ne plus avoir à requérir à sa cousine pour toutes ses commissions. Ça faisait au moins une belle perspective dans le fait qu'elle allait devoir rester en contact avec un homme qui la possédait presque pour ainsi dire, qui la gardait pour d'autres. Pour quand ils auront besoin d'une nouvelle personne à disséquer. Elle se voyait mal demander sa Résistante de cousine envoyer pour elle une lettre à un Résistant. Ni ce qu'elle lui aurait sortit pour lui expliquer pourquoi elle écrivait à de telles personnes. Non, Galy ne savait rien pour le moment, et c'était tellement mieux ainsi. Sophia ne voulait pas qu'elle s'en fasse pour elle. Elle ne voulait pas qu'on la plaigne, c'était vraiment la dernière chose dont elle avait besoin. Dont sa fierté avait besoin. Surtout tant qu'il lui en restait.

- Je le ferais bien sûr.

Oui que pouvait-elle faire d'autre de toute façon ? Ou dire ? La jeune femme ne se voyait absolument pas dire "Non, mon coco, là tu peux toujours prier et attendre pour que les Trolls commencent à philosopher !"Cela aurait été très déplacé, et ça n'aurait rien fait à part lui attirer juste un peu d'ennuis. Pour changer.

Alors qu'il fallait qu'elle lui soit reconnaissante. Il la laissait libre. C'était déjà bien. Elle s'était tellement imaginé des soumis collés à leurs Soumetteurs, obligés de les suivre dans les moindres de leurs déplacements. Et elle avait prié pour que ça ne lui arrive pas. Et ça ne lui arrivait pas. Il fallait vraiment qu'elle se tienne à carreaux maintenant. Qu'elle se fasse oublier en attendant que cela change. Et surtout le cacher à sa cousine, si celle ci le découvrait, alors tout serait bouleversé, et peut-être qu'elle était capable de tout détraquer, elle avec ses grands sabots.

Elle releva la tête vers lui, prenant quand même grand soin à ne pas le regarder dans les yeux. Ça, même malgré le fait qu'elle ait sympathisé avec lui et qu'elle le trouve très sympa et complaisant, rien ne la fera changer d'avis pour le moment. Mais elle lui souriait, c'était déjà ça non ? Elle était déjà assez intriguée, mais positivement, de le voir lui sourire comme ça. C'était tellement étrange. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir bien en sa présence. Et elle s'en voulait d'avoir l'impression de pouvoir lui faire confiance alors que s'il y avait une chose qu'elle avait apprit de ses livres, c'était que les pires sadiques se cachent toujours derrière les sourires, ils vous font de belles promesses jusqu'au jour où ils n'ont plus besoin de vous et qu'ils vous tuent avec ce même sourire qui vous a charmé sans éprouver le moindre remord.

Ou, elle commençait à avoir à des pensées glauques là, remarqua t-elle en frissonnant.

Ils étaient arrivés à la tombe d'Elizabeth Miles, celle la même où ils s'étaient rejoins pour leur entrevue. Là où elle l'avait vu en arrivant avec une petite fille dans les bras. Qu'elle tenait maintenant. Quelqu'un qui les aurait vu ce serait demandé ce qui s'était passé entre les deux. Elle se demandait s'il y avait un quelconque message à tirer de cette image. Probablement. Mais là elle ne voyait pas vraiment.

- Bon, et bien je vais peut-être pas partir avec la petite, fit-elle remarquer avec un petit rire.

Elle se rapprocha de Sham pour remettre l'enfant dans ses bras, un court passage où elle fut très près de lui et aussi très, elle rougit et recula dès que l'enfant fut soutenue. Elle rabattit une mèche de cheveux qui s'était échappé de son chignon derrière son oreille en fixant les pieds de son soumetteur pendant qu'elle rougissait. Elle les releva un peu pour tomber sur le poisson qui nageait tranquillement dans sa bulle.
Sophia se souvint qu'elle avait un petit sac en plastique qui avait hébergé son repas dans le train. Elle le sortit et se dressa sur la pointe des pieds pour attraper la bulle et son poisson qui commençait à s'élever lentement dans les airs. Avec un grand sourire, elle ferma le sac et le tendit à la petite fille en renonçant à effleurer sa joue comme elle aimait le faire avec son neveu.

Elle les salua, ils la saluèrent. Et ils se séparèrent chacun de leurs côtés. Sa raison lui conseillait d'espérer de ne plus le revoir, mais sa conscience lui murmurait qu'elle avait bien envie de le connaître un peu plus.
Mais il ne fallait pas.

Alors elle reprit le train qui allait vers Londres en regardant le paysage et à la moitié du chemin, elle retira ses inconfortables chaussures pour les baskets qu'elle utilisait en tant que serveuse et se dit, que cette rencontre n'avait pas été si terrible que ça.

FIN
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