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 The Auction

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2 participants
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Tiara Thomstorn
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MessageSujet: The Auction   The Auction Icon_minitimeDim 9 Jan - 21:22:41

La vente aux enchères organisée au Hart Hotel avait réuni certains des plus grands collectionneurs d'art du monde magique, qu'il s'agisse de professionnels ou de particuliers aisés. Une soixantaine de personnes avait été conviée à cet évènement et seuls ceux en possession du précieux carton d'invitation seraient autorisés à accéder à la Salle Oceane.

C'est le plus grand des hasards qui avait conduit Tiara à avoir connaissance de cette vente. Blaise, amateur d'art ou snob prétentieux, se tenait régulièrement informé de ce genre d'évènements. Il avait reçu le catalogue exposant les différents objets en vente et s'était empressé de commissionner quelqu'un pour l'achat d'une caisse de Petrus 1982 et d'une œuvre du peintre italien Luca Carlevarijs. Budget illimité, bien entendu. Il lui avait même proposé de choisir un des objets qui lui faisait envie. Tiara avait refusé.

Cependant, en feuilletant avec un intérêt limité le catalogue, un objet avait tout de suite attiré son attention et ravivé des souvenirs remontant à ses années à Sabbah Hayad. Il s'agissait d'un coffret datant de la fin du XVIIe siècle. Il renfermait un bracelet et une bague aux pouvoirs aussi obscurs qu'enivrants mais inextricablement liés au passé de la jeune femme. Mais plutôt que de solliciter l'appui financier de Blaise, Tiara avait choisi de lui cacher son intention de se procurer la relique en question pour des raisons qui lui paraissaient évidentes.

C'est pour cette raison que Tiara s'était rendue seule devant le Hart Hotel. Par chance, Blaise s'était absenté pour affaires et ne reviendrait pas avant la fin de la semaine. Malheureusement, elle n'avait pas réussi à se procurer d'invitation et comptait donc sur une large part d'ingéniosité et de culot pour accéder à la salle des ventes. Elle savait que Blaise avait chargé Peter Shyster d'acquérir le vin et le tableau. Alors, son plan était simple : mettre temporairement le curateur hors d'état d'agir et lui subtiliser son invitation.

Simple, non ?

Armée de sa baguette, d'une petite fiole de polynectar et d'une confiance absolue, Tiara emboita le pas à un couple de septuagénaires visiblement fortunés. En pénétrant dans le vestibule de l'hôtel, elle constata que les portes de la salle des ventes n'ouvriraient à 14h45, un quart d'heure avant le début des enchères. Elle disposait donc d'une dizaine de minutes pour pouvoir mettre son plan en action.

*Amplement suffisant* songea-t-elle pendant qu'elle scrutait l'assemblée à la recherche de Shyster.

Il ne lui fallut pas longtemps pour le repérer à la table où avaient été entreposés des rafraichissements, en pleine discussion avec un autre homme. Elle se rapprocha discrètement des deux spécialistes. Elle espéra que leur conversation ne s'éternise pas.

"Aux dernières nouvelles, elle était à la recherche d'Abbreviato in gestis miraculis sanctorum. "
"La Légende Dorée ?"
"Absolument. Son domaine d'expertise concerne les incunables, après tout. Elle est actuellement en Allemagne, si je ne m'abuse."
"Fascinant... Espérons qu'elle n'ait pas été mandatée par un collectionneur privé. De tels ouvrages n'ont leur place que dans un musée."

Du charabia pour Tiara.

Elle esquissa un sourire satisfait en entendant Shyster s'excuser et se diriger vers un des couloirs au fond du vestibule. La jeune femme le suivit en maintenant une bonne distance. Elle le vit pousser une porte au fond du couloir déserté. C'était le moment où jamais. Elle lança dans son sillage un sortilège de confusion afin de s'assurer que personne n'emprunterait ce passage. Puis, elle se posta à côté de la porte des toilettes pour hommes, juste en face du local d'entretien qu'elle déverrouilla sans attendre. Quelques instants plus tard, la porte des toilettes s'ouvrit à nouveau.

En l'espace de quelques secondes, un sortilège de saucissonnage informulé fusa de la baguette de la jeune femme vers l'homme qui sortait, suivi d'un sortilège de levitation qui l'attira tout droit dans le local destiné aux matériels d'entretien.

Elle referma la porte derrière eux et éclaira l'espace exigu de sa baguette, le polynectar déjà en main. En voulant arracher une mèche de cheveux à sa victime, elle laisser échapper une expression horrifiée :

" Mais vous n'êtes pas Shyster !"

Face à l'horreur de la situation, la fiole s'était brisée et la potion déversée à ses pieds.

*Bon, pas de panique. J'ai encore le temps d'assommer Peter et de lui soustraire son invit'. Ensuite, petit coup d'Oubliettes à ce type et c'est parti.*

Tiara entrouvrit la porte mais remarqua avec effroi que Shyster se trouvait déjà à l'autre extrémité du couloir.

Nouveau juron.

Regard calculateur vers l'inconnu.

Pas si simple finalement…

Que faire maintenant ?


Dernière édition par Tiara Thomstorn le Mar 18 Jan - 20:36:38, édité 1 fois
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Ulysse Denali
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MessageSujet: Re: The Auction   The Auction Icon_minitimeLun 10 Jan - 12:28:12

La fréquentation des lieux d'aisance des grands hôtels était plus risquée que ce à quoi je m'étais attendu. Si la chose m'était arrivée avant et non après ma sortie des toilettes, je pense sérieusement que c'est au milieu de ma propre lansquine que je serais actuellement assis et à gratter ma tête cabossée. Ca faisait un mal de chien. J'étais tellement stupéfait que j'en avais oublié d'évacuer ma peur en un cri bien senti. Ca m'aurait peut-être aidé. Le type qui était entré après moi m'aurait probablement secouru ou il aurait alerté qui de droit s'il avait été pris de lâcheté : “ On agresse un homme dans les toilettes de l'hôtel Hart ! „ Je ne manquerai pas de leur faire une publicité virulente dès que je saurai ce qui m'est arrivé. Ligoté, charroyé comme un sac de vêtements et jeté dans un local d'entretien... quelle sorte de rituel cela pouvait-il être à part un rituel sorcier ? A vivre quasi quotidiennement au milieu d'eux et de leurs inventions, je m'étonnais de moins en moins des machinations burlesques ou plus ou moins dangereuses auxquels je pouvais subitement être soumis, ce qui n'était pas à dire que j'acceptais sans me plaindre.

Je me relevai hâtivement en m'appuyant sur une étagère branlante qui se défendit en retour en me faisant tomber sur la tête une cascade de rouleaux de PQ. Sur le point d'épandre ma colère sur l'agresseur qui semblait s'être arrêté d'agresser en cours de route, je me frottais toujours le front pour faire passer la douleur. Mes gestes étaient précipités mais horriblement maladroits, je n'aurais pas fait peur à un puceron.

On m'avait accusé de n'être pas Shyder. Je pouvais aisément confirmer la bévue de mon agresseur amétrope qui s'avérait être une femme.

■ Non, bordel ! Je ne suis pas Shyder, je m'appelle Ulysse !

Ma tête allait mieux. A tout casser, j'aurais une marque rouge ou un bleu. J'ouvris enfin les yeux pour faire le focus sur mon assaillante qui jetait un regard dehors, dans le couloir, en jurant. J'en déduisis que le vrai Shyder (qu'il m'était impossible de voir passer depuis le fond du cagibi) devait être en train de filer. Par une soustraction enfantine, je devinai qu'il devait s'agir de l'homme qui était avec moi aux toilettes un peu plus tôt.

Nous nous étions brièvement parlé aux toilettes mais aucun de nous ne s'était présenté. Simple discussion d'urinoir.

Ca n'aurait pas dû mais le quiproquo me paraissait tellement burlesque que ma colère s'atténua au bénéfice d'un persifflage plus détendu.

■ Votre manière d'attirer les hommes dans vos filets laisse à désirer...
Enfin, bref, savoir que vous vous êtes trompée de cible, je suppose que ce n'est pas suffisant pour que vous me libériez ?
Commentai-je calmement et sans illusion.

Il n'y avait pas péril en la demeure pour une bosse et un quiproquo cependant, quelle que soit les motivations de cette femme, elle n'avait pas obtenu ce qu'elle désirait et, jusqu'à preuve du contraire, j'avais toujours du souci à me faire. Comme je n'aimais pas particulièrement me faire du souci, je devais aviser de sorte que je ne finisse pas saucissonné pour toujours dans un réduit à balais.

De plus la vente aux enchères allait commencer dans moins de cinq minutes et je convoitais trois articles dont l'un m'avait été mandé par ma Soumetteuse. En outre, le premier objet mis en vente était une antique cassette que Ménélik avait offerte à sa mère Makéda, sorcière plus connue sous le nom de Reine de Saba. Le coffret avait été trouvé par trois universitaires de Sabbah Hayad, cinquante-huit ans après la découverte du Mahram Bilqis, lors de fouilles illégales au cœur du Yémen. Il renfermait un bracelet et une bague. On ne savait ce qu'il était advenu des trois universitaires ou la manière dont la cassette était tombée aux mains de Chahine Assoulan, un riche saoudien. Mais ce dernier l'avait offert au Petit Musée le 2 janvier afin d'encourager mes démarches socio-anthropologiques et historico-éducatives concernant la métissage du monde sorcier et moldu. En échange de quoi, le Petit Musée avait offert à Chahine un codex magique d'une rare beauté qui était une traduction originale du Kebre Negest par des scribes tigréens. L'ouvrage se prévalait de retracer avec authenticité la relation qui unissait Salomon à la reine. Le codex restait controversé ce qui n'avait pas semblé déplaire à Chahine. Beaucoup de chercheurs en codicologie et d'archéologues estimaient qu'il s'agissait d'une fable rédigée par des descendants de Saba afin de mythifier leur généalogie. Ce Kebre Negest avait une valeur archéologique certaine mais on se refusait à prendre pour vrai ce qui y était retranscrit.

■ Je ne suis pas du genre revanchard et je me fiche pas mal de ce qui me vaut ce quiproquo, laissez-moi partir, j'ai du travail. Je dois regagner la salle des enchères avant que ça commence. Si je manque, on se posera des questions sur mon absence.
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MessageSujet: Re: The Auction   The Auction Icon_minitimeMar 18 Jan - 20:37:39

Pourquoi fallait-il toujours que rien ne se déroule comme on l'avait prévu ? Non seulement son sésame pour la salle des enchères était déjà loin, mais en plus de cela, elle se retrouvait avec un inconnu enseveli sous une montagne de papier hygiénique. Désormais, il ne lui restait d'autre choix que passer outre cette situation grotesque et d'y ajouter une variable d'ajustement. En effet, son objectif restait inchangé. Seul le moyen d'y parvenir devrait évoluer.

Dans un souci de contrer les ondes belliqueuses qui lui parvenaient et signifier à Ulysse que ses fins n'étaient en rien délétères, elle ne réagit aux attaques acerbes de son interlocuteur (même si l'indignation aurait été de rigueur). Puis, d'un geste pacificateur, elle posa sa baguette, qui continuait de diffuser une douce lumière dans le cagibi, sur une étagère. Enfin, elle évita la flaque de polynectar et s'agenouilla lentement aux côtés d'Ulysse. Comme si elle s'attendait à chaque instant qu'il ne la morde, elle ramena graduellement ses mains vers le visage de l'homme sans le quitter des yeux. L'une trouva prudemment sa place sur son front pendant que l'autre se glissa précautionneusement dans ses cheveux, derrière sa tête. Elle lui adressa un regard désolé pour s'excuser de la fraîcheur de ses doigts avant de malmener ses traits dans une expression d'intense concentration. Une lueur bleuâtre s'échappa de ses paumes l'espace de quelques instants avant de s'éteindre définitivement. Parti le bleu, partie la bosse. Elle pensait qu'en soignant ses plaies, elle apaiserait son courroux et qu'il serait plus enclin à coopérer.

"Je m'excuse de vous avoir… malmené.", marmonna-t-elle embarrassée en ramenant ses mains sur ses genoux.

Il lui proposait d'oublier la méprise dont il avait été victime et de le laisser repartir. Mais pour Tiara, cela paraissait inconcevable puisque les portes allaient s'ouvrir incessamment sous peu et qu'elle ne disposait plus de suffisamment de temps pour élaborer un nouveau plan d'action. Déjà que celui-ci avait complètement capoté. Peut-être que l'improvisation s'avèrerait plus fructueuse.

"Mais il faut absolument que j'assiste aux enchères. Un des objets en vente présente une grande valeur pour moi et il est indispensable que j'en fasse l'acquisition. A cet instant, vous représentez ma seule clé d'entrée, alors vous conviendrez que je ne peux pas vous laisser partir comme ça…"

En plus de la trouver très certainement aliénée, il devait la trouver un peu plus que désespérée.

Pour Tiara, la solution était simple.

"Je vous laisse le choix.

Soit vous acceptez de partager votre invitation avec moi. Vous n'êtes pas venu accompagné, n'est-ce pas ? Dans ce cas, nous assistons ensemble à la vente et nous pourrons nous quitter sur une notre positive. Oublier ce malentendu. Obtenir ce pour quoi nous sommes là. Bien sûr, nous scellerons cette promesse par un enchantement. Il serait fort dommageable que vous ne la teniez pas.

Soit vous refusez et dans ce cas, je vous laisse croupir ici jusqu'à la fin."


Simple ? Plutôt, oui.

Elle se trouvait même raisonnablement conciliante. Elle aurait très bien pu le stupefixier et l'oublier dans ce local sans lui laisser la possibilité de "négocier" avec elle. Peu importe la raison de sa venue et qu'il soit attendu ou pas.

"Vous avez environ 20 secondes pour vous décider."

Elle lui sourit avec candeur avant de se relever. Elle récupéra sa baguette laissée sur l'étagère. D'un geste souple, elle fit léviter les rouleaux de PQ jusqu'à leur position initiale, histoire de remettre de l'ordre dans le réduit. Ensuite, elle fit disparaitre la flaque de polynectar et la fiole qui s'était brisée. Enfin, elle reporta toute son attention sur Ulysse, prête à exécuter l'un ou l'autre des deux sortilèges. Peu lui importait, dans moins d'une minute, elle serait confortablement installée dans la salle Oceane.

"Je vous libère ou je vous assomme ?"
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MessageSujet: Re: The Auction   The Auction Icon_minitimeSam 5 Fév - 15:59:13

■ Vous m'assommez rien du tout, rétorquais-je avec une agitation contenue. Les sorcières terroristes s'étaient-elles donné le mot d'ordre ? “ Allons martyriser Ulysse Denali cette année ! Trop top ! Il est gentil et en général il ne gueule pas trop.
Je bougeais dans tous les sens, pressé d'être délivré de mes entraves invisibles. Rien n'y faisait. Ça ne cédait pas. Le problème n'était pas complètement de partager mon invitation avec elle mais d'être obligé de le faire. M'aurait-elle exposé son problème clairement et sans violence, je l'aurais de moi-même invité à me suivre à la vente aux enchères pour lui rendre service. Qu'en avais-je à faire d'être accompagné par une sorcière ou par un troll du moment que j'assouvissais ce pour quoi j'étais venu : l'art ? Mais le problème avec les sorciers était qu'ils s'avéraient bien plus rétrogrades qu'on pouvait le penser. Discuter, ils ne savaient pas vraiment faire. Tout filait à une allure déconcertante vers le conflit. La résolution de ces conflits passait par la duperie, l'entrave, le chantage, l'effronterie...

Non, décidément, parler, discuter, ils ne savent pas faire. Bon sang de bon soir d'hommes et de femmes des cavernes !

Les médias nous les présentaient comme des personnages majoritairement débonnaires et pacifiques. On nous encourageait à aller vers eux, à échanger nos capacités réciproques et à partager leur culture, voire à l'adopter. Mais plus mon expérience avec eux s'affirmait, plus je corrigeais mes opinions. Plusieurs d'entre eux (comme cette folle furieuse de la bijouterie prise en otage ou mon actuelle assaillante), étaient aveuglés par leur sentiment de supériorité. “ A quoi bon discuter avec les sans-pouvoirs puisqu'on peut les y obliger ? „ Ils étaient tous des Antarès en puissance. Pas étonnant qu'on en arrive à de tels débordements. Nous avions beau avoir eu notre lot de dictateurs et d'exterminateurs ignobles ces derniers siècles, aucun d'entre eux ne fut assez imbu de lui-même (et probablement puissant), pour chercher à soumettre le monde entier à son pouvoir. Dans son berceau, Antarès avait dû commencer comme cette jeune femme : juste un petit chantage. “ File-moi tes bonbons ou je répète à ma maman que c'est toi qui as cassé son rapeltout.

Je devais vraiment être un sacré passionné de ce peuple pour accepter d'être ainsi persécuté par eux. Je leur pardonnais leur gaucherie et leur vanité parce que je restais persuadé que nos alliances seraient l'avenir du monde. Nous avions beaucoup à nous apprendre et il fallait commencer en s'entr'aidant. Mes modèles de pensée étaient plutôt naïfs et candides mais je les préférais de loin au cynisme ambiant. Je me vantais de me trouver plus saint d'esprit que la majorité. Je n'avais rien à prouver au mépris des libertés individuelles.

Rassuré par ma propre moralité, je cessai de me débattre et soupirai.

■ Dans ma poche arrière, lui dis-je en basculant le bassin de côté pour lui montrer ma preuve qui dépassait du jean. Elle pouvait s'en saisir et vérifier si elle voulait. Dans une enveloppe qui comportait encore l'adresse du Petit Musée et mon nom, il y avait l'invitation pour deux. Monsieur U. Denali, accompagné de Miss J. Jackersson. Il y a une invitation pour deux... ma Soumetteuse n'est pas venue. Vous n'avez qu'à la prendre et vous faire passer pour elle, lui proposais-je. Ici, personne ne fera attention.

Je m'acclimatai raisonnablement bien à la révélation sans rougissement inutile de ma condition de Soumis. Ça réglait les problèmes assez vite dans mes relations avec autrui. En général, on me foutait la paix plus rapidement. Dans un pays Résistant, personne ne désirait se lier ou se pavaner avec un Soumis à son bras. J'étais une sorte de pestiféré social.

Jezabel avait la particularité d'être une Opposante relativement expansive et fédératrice. Ne traitant publiquement pas le lien de Soumission comme un opprobre, nos invités et notre cercle d'amis communs n'y percevaient pas les notions malsaines qu'on y rattachait généralement et ils avaient tendance à oublier que Jay et moi étions Soumetteur/Soumis avant d'être collègues.

Pour faire bref, je pouvais déclarer que j'étais Soumis sans appeler à la pitié générale ou sans que ma voix flanche à la prononciation du terme, comme s'il eût été un gros mot. Je n'en avais rien à foutre d'être Soumis mais je préférais qu'il soit clair que je n'étais pas en pleine possession de mes libertés. Cette femme rajoutait à ma peine, pourtant, en dehors de la contrariété d'être attaché au bon vouloir d'autres personnes, je ne démontrai d'aucun émoi particulier pour ma propre condition.

■ Vous enchérirez sur vos articles et me laisserez acquérir les miens. Quand la vente sera terminée, vous redeviendrez peu-importe-qui-vous-êtes et moi de même. Détachez-moi. Ça va commencer et nous allons finir par être en retard tous les deux. Je dois être présent pour la première pièce ou le commissaire priseur va tiquer... on nous avait réservé des places au premier rang.

Je n'avais pas essayé de lui jurer, de lui assurer ou de lui promettre qu'elle pouvait avoir confiance. Il me semblait qu'elle devait prendre le risque sans que j'aie à insister. A priori, de nous deux, dans ce placard à balais, elle était la seule qui avait quelque chose à se reprocher. Je n'avais pas à réclamer sa confiance, j'estimais être une personne honnête et il était de son devoir à elle de le reconnaître ou de parier sur moi pour voir ce que la suite des évènements lui apporterait.

Dans le couloir, pour souligner un peu plus l'urgence, la sonnerie stridente du début de la vente retentit. Je souris à ma geôlière, vaguement provocateur. 20 secondes pour se décider, c'était 19 secondes de trop.
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MessageSujet: Re: The Auction   The Auction Icon_minitimeMar 15 Fév - 9:56:51

…20 secondes…

De tous les Soumis qui peuplaient cette Terre, pourquoi avait-il fallu que le hasard la conduise tout droit à cet Ulysse ? Il était sans doute le Soumis le plus subversif, outrecuidant et irrévérencieux de sa catégorie sociale. En fait, peu importait le groupe social auquel il avait été astreint, ces superlatifs s'accordaient aisément à sa simple condition d'homme. En termes d'arrogance et d'antipathie, il rivalisait d'ailleurs parfaitement avec Blaise. Elle imaginait très bien une conversation entre ces deux là :


    "Si je manque à cette vente aux enchères, on s'interrogera sur mon absence."
    "Mais si je manque à ces enchères, on reportera la session jusqu'à mon retour."
    "Vous savez, je suis quelqu'un de très important. On m'a réservé des places au premier rang."
    "Vraiment ? Et bien moi, je suis tellement important que le Commissaire-priseur a retiré de la vente les objets qui m'intéressaient et me les a déjà livrés en main propre."
    "De nous deux, c'est quand même moi le plus imbus de ma personne."
    "Non, c'est moi."
    "Non, c'est moi."
    "…"




Bref, il était sans doute préférable que ces deux là ne se rencontrent jamais.

…19 secondes…

Malgré la révélation surprenante du statut de Soumis de son compagnon, Tiara n'éprouva ni attendrissement, ni compassion à son égard. A vrai dire, si une personne était à plaindre, ce serait certainement la pauvre Soumetteuse de cet homme. Ses connaissances sur la nature exacte des relations soumis/Soumetteur étaient relativement limitées. En effet, l'unique fois où quelqu'un avait aspiré se soumettre à elle l'avait laissée face à un sentiment d'impuissance et d'incrédulité. Une situation insoutenable qu'elle ne souhaitait en aucune façon renouveler. Cependant, elle n'imaginait pas qu'un Soumis puisse faire preuve d'insolence ou d'une telle prétention. Dans une conception quelque peu réductrice de la soumission, elle y associait des êtres dociles, dépourvus du moindre libre arbitre, une coquille vide, en somme, dans l'expectative de nouvelles directives. De ce fait, elle théorisa que sa Soumetteuse devait faire preuve d'un grand laxisme à son égard ou qu'il avait de fortes tendances masochistes. Ou alors il se payait royalement sa tête.

…17 secondes…

Mais plutôt que de s'interroger sur les raisons de sa confidence, elle ignora le carton d'invitation qui lui était présenté de façon si distinguée et libéra Ulysse de ses liens invisibles. Un peu malgré elle, un profond sentiment de gêne s'insinua soudainement dans ses veines en prenant conscience pour la première fois de la portée de ses gestes maladroits.

Elle avait délibérément privé un homme de sa liberté de circuler, d'accéder à un lieu où il avait été convié (contrairement à elle).

Elle avait intentionnellement affligé à un homme des blessures physiques.

Elle avait peut-être même porté atteinte à son intégrité morale.

Elle avait sciemment usé du chantage pour obtenir ce qu'elle convoitait. Pour son profit personnel. Sans lui laisser la possibilité de refuser.

Finalement, elle ne valait pas mieux que sa Soumetteuse. Au contraire, elle était même pire.

…14 secondes…

Soudain, elle se sentit pâlir sous le poids de la culpabilité. La respiration un peu haletante, elle rangea sa baguette dans son manteau noir. Puis, elle se pencha pour aider Ulysse à se relever. Non. Elle se ravisa. Elle ne désirait pas une fois de plus lui imposer sa volonté. Au lieu de ça, elle lui tendit simplement une main frémissante en évitant soigneusement son regard. La prendrait. Prendrait pas. Le choix lui revenait entièrement.

…10 secondes…

A peine relevé que Tiara ouvrit la porte du réduit à balais et s'avança dans le couloir. Tournant obstinément le dos à Ulysse, elle prit une profonde respiration qui s'avéra chancelante. Les épaules basses, elle s'adressa à lui d'un ton plein de repentir :

"Allez-y sans moi. J'ai changé d'avis, je ne viens pas. Vous devez me prendre pour une folle furieuse. Sachez juste que je ne le suis jamais à ce point, d'habitude.

Encore une fois, je suis sincèrement désolée. C'est juste que…"
Elle laissa s'échapper un soupir. "Rien. Ayez une petite pensée pour moi lorsque quelqu'un renchérira sur la casette de Ménélik… Ou pas."

Elle n'offrit aucune explication quant à son refus de l'accompagner. Elle estima que le soulagement de ne pas avoir à la supporter pendant la durée des enchères valait toutes les explications du monde.

…5 secondes…

Au bout du couloir, elle aperçu les derniers arrivants qui se pressaient pour pénétrer dans la salle des ventes après avoir accompli les dernières formalités administratives.

"Vous devriez presser le pas, ils sont sur le point de débuter. Vous savez, si vous décidiez d'avertir la sécurité qu'une dingue vous a agressé à votre sortie des toilettes et déposer une plainte à son encontre… Vous seriez dans votre bon droit. Enfin, je ne vous apprends rien, je suppose."

…Time's up…

Effectivement, 20 secondes pour se décider, c'était 19 secondes de trop.
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MessageSujet: Re: The Auction   The Auction Icon_minitimeSam 16 Avr - 11:24:25

Elle m'avait délivré. Je me félicitais intérieurement d'avoir été si convainquant sans me souvenir, toutefois, quelle parole plus qu'une autre avait pu la convaincre. Les dix premières secondes, je n'en avais rien à foutre. Son amabilité soudaine était à peine bonne à racheter à mon esprit la réputation des sorcières. Ma liberté de mouvement comptait plus que les motivations de la jeune femme.

Puis arrivé dans le couloir mon imbécile de cerveau s'est remis à fonctionner, prodiguant à mon cœur une impulsion irraisonnée. Un élan de solidarité et de compassion. Quelque chose l'avait fait changer d'avis et j'aurais été un bon con de ne pas le prendre en compte. Je détestais ma sensibilité.
Je pris sa main. Le geste n'était pas sensuel mais délicat et à la fois autoritaire. Si elle me laissait le choix, alors je faisais celui de l'emmener avec moi. La cassette de Ménélik était mise aux enchères par le Petit Musée. Pour quelle raison la désirait-elle tant ? Je n'en avais strictement aucune idée mais cela me consolait de réaliser qu'elle n'était pas qu'une simple sadique et qu'elle partageait avec moi (au moins) le goût de l'art. Ou de cet objet d'art, uniquement.
Je me gardai de lui révéler que j'étais le propriétaire de la cassette au cas où elle se remette à jouer de la baguette magique à mon insu.

Je lui dirai la vérité quand nous serons au milieu d'une bonne centaine de personnes „ projetai-je.

■ Nous sommes en retard, lui dis-je décidé en parcourant le couloir.

Mes idées allèrent à toutes allures. Jezabel, sorcière, cassette de Ménélik, folle furieuse désespérée, Soumis, Soumetteuse, une femme, un homme, magie, moldu, art, pouvoir, mensonge, liberté, entrave, incertitude, rien à foutre.

Nous abordions le hall et le dernier couloir qui menait à la salle des enchères. J'avais moins de quelques minutes pour lui développer les enjeux de la situation qu'elle avait sans doute déjà perçue dans les grandes lignes quand je lui avais révélé être Soumis. A cette révélation ne manquait plus que celle reliant la cassette à mon patrimoine.

■ Si vous souhaitez acquérir la cassette, il va falloir négocier votre prix d'ici les six prochaines minutes pour que je la retire de la vente avant l'annonce, ai-je commencé quand nous entrâmes dans l'immense pièce comble de sorciers, de sorcières, de non sorciers et de quelques vampires. Ces derniers amassaient de leurs siècles d'errance nocturnes de véritables trésors mis régulièrement en vente à ce genre d'évènement.

Quelques habitués me saluèrent, intrigués par la femme qui était au bout de mon bras. 33.33% d'entre eux connaissaient mon lien avec Jezabel et savaient que la femme avec laquelle j'entrais n'était pas ma Soumetteuse et les commérages iraient bon train. 66.66% me connaissaient à travers le Petit Musée et n'avaient jamais rencontrés Jay. L'infime pourcentage restant constituait le commissaire priseur, ses assistants et les notaires que j'avais déjà pu rencontrer le jour où j'avais fait estimer les biens que je mettais en vente, dont la cassette.

A la porte de la salle, une hôtesse nous demanda nos cartons d'invitation. Je tendis les deux invitations. Elle cocha mon nom suivi de l'intitulé de ma qualité de conservateur sur sa liste puis celui de Jezabel affublé de la mention “ invitée - enchérisseuse „. Elle nous demanda de signer son registre, j'encourageai silencieusement la sorcière à falsifier la signature de Jezabel. Ce n'était pas très important. Elle aurait pu signer qu'elle était la reine d'Angleterre, personne ne s'en serait formalisé. Puis l'hôtesse nous remit deux livrets gratuits qui présentaient tous les objets qui seraient proposés.

■ Je vous souhaite de bonnes enchères, mademoiselle, monsieur, sourit-elle en nous désignant à l'un de ses collègues qui prit le relais en nous amenant jusqu'à nos sièges. Siège 5 et 6, Gavin, annonça-t-elle avec insistance en rasseyant pour s'occuper des personnes suivantes. Les premiers sièges étaient destinés aux invités dits actifs. C'est à dire ceux qui mettaient beaucoup de biens en vente, ceux qui étaient de gros acquéreurs ou ceux qui étaient des habitués des salles d'enchères et dont les noms commençaient à être récurrents. J'étais de la première catégorie. La majorité des premiers rangs étaient constitués par les grosses fortunes, les collectionneurs aguerris et les conservateurs.

Dès que nous fûmes loin de l'attention du personnel, je repris naturellement où nous nous en étions arrêtés :

■ Je ne demande qu'à comprendre en quoi cette cassette peut vous être importante pour que vous en veniez à de telles pratiques... et à vous la céder de bon cœur malgré vos manières jusqu'ici peu orthodoxes.

J'étais sincère. Je pensais ce que je disais.


Nous étions décidément ballottés par la montre.
20 secondes de réflexion pour relâcher le Soumis.
10 secondes au Soumis pour collaborer avec sa geôlière.
10 minutes avant le début des premières enchères.
6 minutes à la sorcière pour décider d'un prix et m'expliquer ses motivations.

Ma dernière réplique devait lui avoir fait comprendre que j'étais le propriétaire de la cassette. Comme nous étions dans la salle des enchères, je me sentais plus rassuré d'être au milieu de centaines d'yeux. La sorcière n'essaierait quand même pas de me faire encore du mal ainsi cernée par tous ces témoins ?
Dans ma poche de veste, je croisais les doigts.

Nous nous assîmes au premier rang. Un homme me salua comme si nous étions des connaissances de longues dates et qu'une forme de connivence nous unissait... En creusant très loin dans ma mémoire, je n'avais aucune idée des circonstances qui me l'avait fait rencontrer ou de la raison pour laquelle il se montrait si familier. Soudain, ma mémoire protesta, eut un hoquet déconcerté et me conjura de chercher moins loin dans l'histoire de ma vie. Sans vraiment être certain de l'avoir reconnu (car je l'avais très peu regardé lors de notre rencontre), je me souvins alors d'avoir croisé cet homme aux toilettes un peu plus tôt. Partager les commodités entre hommes ne confère pas instantanément ce type de complicité. Je mis quelque temps à comprendre qu'il s'était adressé à ma camarade plus qu'à moi.

Je l'ai dévisagé sans insistance, intuitivement certain qu'elle ne me dirait jamais comment elle connaissait ce type, avant de m'intéresser compendieusement au discours d'ouverture du commissaire priseur. La salle écoutait attentivement, la sonnerie avait cessé de retentir et tout était redevenu très calme.

Je me baissais à l'oreille de la sorcière dont j'avais lâché la main une fois assis à nos places :

■ Donnez-moi votre prix et vous ne serez pas obligée de rester jusqu'à la fin, lui dis-je tout bas. Vous pouvez aussi essayer de racheter la cassette à vous-même. Mais je doute qu'à la signature la blague soit du goût des organisateurs, ajoutai-je en souriant amusé par l'idée de voir la fausse Jezabel Jackersson acheter la cassette de la vraie Jezabel Jackersson qui aux yeux des autres n'était rien de plus que Jezabel Jackersson.

Si elle m'avait un temps soit peu connu ou qu'elle fût psychologue dans l'âme, la sorcière aurait pressenti une chose au moins à mon sujet : très loin d'être imbu de ma personne, j'avais des valeurs. Si autrui confondait le fait d'avoir des valeurs et de ne pas transiger avec elles, avec des entraves qui les empêchaient d'accéder par caprice à ce qu'ils désiraient, c'était leur problème. Toutefois, mon sourire réjoui lui laissait largement espérer que la cassette fût déjà à elle sans qu'elle ait eu à me proposer un prix quelconque. Les circonstances de notre rencontre, sa détermination à assister à la vente et son désenchantement soudain quand elle me libéra de mauvaise grâce avaient servi d'insolite monnaie d'échange pour l'objet d'art.

En lui demandant un prix, je ne faisais que me venger gentiment de ce qu'elle m'avait fait subir quelques minutes auparavant. La cassette de Ménélik était déjà à elle.

La salle était toujours concentrée dans le discours du commissaire. Tous les acheteurs avaient leur petit livret en main. Certains révisaient l'ordre des enchères qui seraient présentées. Je faisais qui celui prêtait toute son attention aux évènements bien que je ne m'intéressais qu'au filet de voix qui percerait de la gorge de la sorcière... la sorcière. Je n'allais pas l'appeler “ la sorcière „ jusqu'à la fin de la journée. Aller pour “ Jezabel „ mais j'aurais tout de même préféré lui rendre sa véritable identité.

■ Soit dit en passant, je suis très récemment enchanté de faire votre connaissance, Jezabel, blaguai-je. Je m'appelle Ulysse... quel est votre vrai prénom ?
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MessageSujet: Re: The Auction   The Auction Icon_minitimeLun 1 Aoû - 23:42:24

Il était de ces situations où un évènement malencontreux appelait à un état frappé d'autant plus d'infortune que l'on avait espéré sortir du cercle vicieux dans lequel on s'était empêtré. Alors que son intention première avait été de quitter cet endroit maudit, elle s'y était laissée conduire, assez perturbée par le retournement de situation. A ce stade, elle avait même plutôt l'impression d'être passée de l'état de bourreau à celui de supplicié. Et de ces deux habits, il lui était assez difficile de choisir lequel elle préférait revêtir. Cependant, si le premier avait été source de déboires, peut être que le second lui apporterait salut…

"Mademoiselle Thomstorn, quelle surprise !"

Ce n'était pas son ton interloqué qui déconcerta le plus Tiara mais son regard inquisiteur qui fixait avec une insistance presque inconvenante son poignet, comme si Ulysse y avait laissé une empreinte indélébile. Inconsciemment, elle posa une main coupable pour dissimuler toute trace de son méfait.

"Je ne pensais pas vous trouver ici ! Monsieur Cygnus ne m'a pas averti de votre présence…"

L'ahurissement dans sa voix avait laissé place à une certaine forme de nervosité à laquelle Tiara ne trouva aucune explication.

"Je ne savais pas que Monsieur Cygnus devait vous tenir informé du moindre de mes déplacements." , asséna-t-elle d'un ton cassant et les sourcils froncés.

"Ah mais je ne voulais en rien suggérer une telle chose ! Pardonnez-moi si je vous ai paru présomptueux." , bafouilla-t-il, le visage virant au cramoisi.

Peter Shyster était un quinquagénaire à la calvitie déjà bien avancée et dont le costume gris-vert suranné ne parvenait pas à dissimuler son empâtement. Cependant, ce n'était pas son apparence physique qui attirait la méfiance de la jeune femme, mais sa capacité à octroyer sa loyauté à la bourse la mieux fournie. Un jour, Blaise lui avait confié que Shyster était capable de vous procurer tout ce que vous convoitiez du moment que vous y mettiez le prix. Il lui avait avoué à demi-mot que les moyens employés n'étaient pas toujours les plus honnêtes mais que bien souvent son dévouement allait au-delà des résultats escomptés. Malgré son apparence et ses manières gauches, Peter Shyster restait un professionnel reconnu pour son estime de l'art et son acharnement à retrouver les plus enfouis des artefacts.

Elle pouvait sentir le regard de ses deux voisins peser inconfortablement sur elle. Pendant que l'un des deux s'interrogeait sur sa présence ici, l'autre se demandait pourquoi la Cassette de Menelik avait une telle importance pour elle. Et elle ne pouvait répondre à l'un sans attiser un peu plus la curiosité de l'autre.

"Tiara, je m'appelle Tiara", siffla-t-elle à l'oreille d'Ulysse sans partager son humour.

Ce dernier se disait prêt à lui céder la Cassette contre un montant encore indéterminé et de bon cœur qui plus est.

'Il se moque de moi', ragea intérieurement la jeune femme.

Si les organisateurs trouveraient de mauvais goût que cette Jezabel se rachète cet objet à elle-même, sans doute trouveraient-ils tout aussi douteux qu'il soit retiré de la vente par son actuel propriétaire. Elle n'était d'ailleurs pas certaine qu'une telle procédure soit possible.

"Débrouillez-vous pour retirer le coffret de la vente et je vous paierai ce que vous voulez en échange. Je vous dirai également tout ce que vous voulez savoir." , concéda-t-elle à voix basse à Ulysse, consciente que Shyster restait attentif à leurs échanges.

Ironiquement, le lieu était loin d'être approprié pour entamer une telle transaction et encore moins en négocier les termes.

Le Commissaire-priseur venait d'annoncer la première mise à prix. Visiblement, l'ordre des enchères avait été bouleversé puisque la Cassette de Menelik aurait du être proposée dès l'ouverture. Au lieu de cela, c'est un vase en terre cuite surmonté d'une tête de chauve-souris qui était présenté.

Dans le mauvais goût, on pouvait difficilement faire mieux…

Les surenchères allaient bon train et dépassaient amplement tout ce qu'elle aurait pu débourser… à supposer qu'elle se soit découvert un penchant pour les urnes funéraires zapotèques…

Elle pouvait presque sentir l'effervescence dans la salle où chacun se demandait jusqu'où les enchères allaient grimper. Même Shyster semblait subjugué par la tournure des évènements. Brutalement, la pression retomba au moment où un coup de marteau retentit et un heureux adjudicataire se félicita d'avoir remporté cette première enchère.

'Et d'avoir perdu l'équivalent de 18.000 gallions...'

Elle ne partageait pas vraiment cet engouement pour l'art et ressentait même un certain ennui d'autant plus qu'elle savait qu'elle ne participerait pas directement aux festivités. Finalement, ce n'était pas aujourd'hui qu'elle connaîtrait cette montée d'adrénaline qui se libère à mesure que les sommes s'envolent. L'instinct guerrier qui vous pousse à avoir la dernière mise. Cette sensation de victoire et de libération lorsque le mot "adjugé" vous est enfin proclamé.

"Je vais vous attendre dans le bar de l'hôtel. Tout cet argent dépensé en si peu de temps me donne des vertiges… Et puis, je ne voudrais surtout pas perturber le bon déroulement de vos propres enchères…", termina-t-elle un peu taquine.

Elle tourna la tête en direction de Shyster qui, au même moment, replongeait promptement la tête dans son petit livret.

"Au plaisir de vous revoir Monsieur Shyster…"

Au moment où elle s'avança vers l'allée centrale pour se diriger vers la sortie, elle sentit quelques visages curieux la dévisager. Elle ne s'en formalisa pas. Peut-être était-ce le fait de quitter si tôt alors que les enchères avaient à peine débuté et que l'on n'y avait même pas participé ? Etait-ce le fait de s'interroger sur l'identité de celle qui avait pris le bras d'Ulysse à la place de sa Soumetteuse ?

Elle espéra que cette dernière raison n'ait pas de répercussions sur elle ou sur Ulysse. Elle savait que certains Soumetteurs pouvait se montrer de nature très possessive vis-à-vis de leur Soumis et n'accepteraient pas qu'ils aient été surpris en compagnie de quelqu'un d'autre à un de ces évènements mondains.

'Mais avec la chance que j'ai, l'information est déjà remontée aux oreilles de cette Jezabel. Ce type ne m'apportera donc que des ennuis...', songea-t-elle en se retrouvant une nouvelle foi à accuser Ulysse de tous les maux.

En sortant, elle fut interpelée par l'hôtesse qui se trouvait devant la porte.

"Madame Thomstorn ?"
"Oui ?"
"On m'a demandé de vous remettre ceci."

La jeune femme lui tendit alors une enveloppe. Les sourcils froncés, Tiara décacheta le pli. A l'intérieur, elle découvrit sur une carte magnétique accompagnée d'un petit carton sur lequel on pouvait lire d'une élégante écriture : "Suite Kaplin. Maintenant."

Tiara soupira et remit le tout dans l'enveloppe.

"Si vous croisez Monsieur Denali, dites-lui que je m'excuse et que j'ai du faire face à une urgence. Dites-lui que… je reprendrai contact avec lui prochainement."
"Bien Mademoiselle."
"Ah et pouvez-vous m'indiquer la direction de la suite Kaplin, s'il vous plait ?"
"Bien sûr. Elle se trouve au 7ème étage, tout au fond à gauche en sortant de l'ascenseur."

Tiara remercia l'hôtesse et traina des pieds jusqu'aux ascenseurs.

Elle savait qui l'attendait à l'étage.

Ce qu'elle ne savait pas encore, c'est qu'elle ne reverrait pas Ulysse avant plusieurs semaines…
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