Les McEwan contre-attaquent

Je déambulais au hasard des couloirs quand je vis flotter vers moi une rousse chevelure...
Telle chevelure n'avait pas arpenté les couloirs du célèbre château... depuis... trop longtemps.
Il fallait fêter cet événement !
Je brandis donc mon poing par delà mon bras décharné et cria à plein poumon :

-Bataille !

Il faut bien sûr être membre honoraire du clan McEwan pour comprendre cela.

Nous avançâmes fièrement l'un vers l'autre.
Avant que ma petite cousine pu ne serait-ce d'esquisser une grimace, je dégainais (l'avantage de l'expérience, mes petits pioupiou !) :

- Alors mémé Luzyn ! Dis-moi, pourquoi vend-on les œufs par boîtes de douze ?

Question moldue, il fallait bien commencer par une facile.

Hé oui ! Vous vous attendiez à quoi ? Un combat de catch ? Franchement ! Ces jeunes...
Nous sommes les McEwans sur la montagnes (on sort le jour et on nuite la nuit) ! Nos combats sont... spirituels.

Et puis Zorro est arrivé héhé. Sans s'presser, héhé.
Mélusine lui lança son sourire à la McEwan. Du coup, la chocogrenouille qu'elle s'apprêtait à machouiller effectua une tentative d'évasion. Tentative seulement, puisqu'elle finit par échouer dans son estomac. Un bond, deux bonds. Le calme plat.

"Papi Yot..."

Roulement des yeux. C'était le sport national.

"Il y a douze oeufs comme les jours de la semaine, voyons."

Ca, c'était fait.

"Et dis-moi, toi, pourquoi les petits pois sont verts. Ils seraient plus mieux beaux en rouge."

Gryffondor attitude forever!

Pas de zozotements dans mes mots, de zébrure dans mon esprit ni de zigzags dans mon raisonnement.
La logique McEwan ! La vraie !

- Hahaha ! Facile !
"Les petits pois sont verts parce qu'ils ne sont pas nus !"
(tu croyais que j'allais te dire que les petits pois venaient de mars et les haricots de vénus ?)
"Ca se voit que tu n'es jamais allée au hamman des petits pois toi !"
"Par contre, si tu veux les voir rouges (en dehors de leur raconter des blagues salaces), mets-en dans un bocal d'eau ou dans un aquarium. Dedans, les petits pois sont rouges..."

McEwan 1 / McEwan 1
Le jeu allait être serré...
Mais fois de Zoroastre, je brillerai comme une étoile !

- Alors voyons... Pourquoi se lève-t-on le matin mais pas le soir ?"

Mélusine cligna des yeux, à moitié éblouie mentalement. Avant toute chose, elle décida de mettre en application la théorie de son grand-oncle. Non pas par scepticisme mais par goût pour l'expérimentation. La théorie, c'était bien, mais la pratique, c'était mieux. 'Lire comment faire exploser son chaudron' et 'faire exploser son chaudron' n'avaient strictement rien à voir... Croyez en son expérience...!
Elle s'en fut donc et s'en revint, quelques minutes plus tard, un bocal sous un bras et une douzaine de petits pois dans la main. Les petits pois se retrouvèrent à flotter dans l'eau et rien ne se passa... au début. Des yeux minuscules s'ouvrirent et des nageoires apparurent dans un «plop» alors que le vert, une couleur très secondaire, mutait pour un magnifique écarlate. Bloup bloup.

'Wow!'

Toute à sa contemplation, Mélusine n'en avait pas pour autant oublié leur joute.
Les mirettes fixées sur les petits poissons rouges, elle répondit, avant de poser la question qui tue:

« Parce que la nuit, il fait tout noir. Et parce que les papillons de jour sont beaucoup plus beaux que les nocturnes. La nuit, tout est gris. Alors, on dort pour rêver en couleurs...

Mais dis-moi, Zorastre, pourquoi souffle-t-on sur des bougies pour un anniversaire. »

Mélusine aimait beaucoup les anniversaires .

« Pourquoi pas sur des pissenlits? »

Zoroastre (c'est-à-dire, moi) tiqua. Pas question de terminer ex-aequos ! Et comme un McEwan averti en vaut deux, j'étais sûr de gagner. Et puis, la réponse de Mélusine était tronquée. Archi fausse serait plus justes : la nuit tout n'est pas gris.
Seulement les chassons.
Mais, à réflexion, ils l'étaient peut-être aussi le jour.
A dire vrai, je n'avais jamais entendu parler de chassons bleus, quant à savoir ce qu'était un chasson.. Je n'étais qu'à un pas de l'ignorance?. Mais il y avait fort à parier que même la personne qui avait inventé l'expression ne le savait pas.

'Ahaha facile !'

Les questions de mon arrière petite cousine étaient vraiment trop simples ! Ces jeunes franchement...

- Pour l'excellente raison qu'on n'allume pas un pissenlit avec un briquet à amadou.

(ni à Mamadou, ll n'a jamais voulu prêté le sien... Sacrée fourmi, va !)
(N'oublions pas, mes chers amis d'éviter les remarques douteuses sur les incontinences urinaires, les SDF et les mathématiques...)

Ce serait comme un moldu qui voudrait souffler sur sa voiture CQFD.

Zoroastre (moi Very Happy

) se frotta les mains.

- Bien, passons aux choses sérieuses !
« Pourquoi le ministère avait-il mis une trace sur tous les jeunes sorciers ?
« Si tu peines à répondre, voici ta question joker : pourquoi les jeunes gens n'arrêtent pas de se curer le nez ? »

Pour le moment, je menais rondement la partie : McEwan 1 1/2, McEwan 2.
Mais pas de distraction, le jeu restait serré.

En dépit de la réponse de Zauron, Mélusine demeurait passablement sceptique. Un gâteau surmonté de pissenlits, auxquels on aurait jeté un puissant « Lumos! », ça devait être bien plus magnifique! Qu'à cela ne tienne, elle expérimenterait par elle-même et pas plus tard que bientôt.

D'ici là, hors de question d'arrêter la bataille au bout de deux rounds... Aussi, vive comme l'éclair (de feu), Zyn se fendit et contre-attaqua la première. McEwan ou l'art de faire mouche à la première touche:

« Parce qu'ils ont la foi. Ils ont confiance dans les enfants pour avoir l'habilité qu'ils ont perdu. »

Trace. Habilité. Elle ne lui ferait pas l'affront d'une explication.

« Quant au nez... Grand Z., tu ne vas pas me faire croire que ton index ne s'égare jamais dans ta narine... Pour la bonne et simple raison que les doigts sont les inspecteurs des voies nosocomiales. »

Et hop! Un mot compliqué, un!
Béat, bah, le grand Zoroastre...! Profiter du silence pour enfoncer le dernier clou (du spectacle):

« Mais toi qui as tant vécu... »

Gnéhéhéhé!

« Dis-moi plutôt pourquoi les fleuves coulent vers la mer et pas l'inverse? »

Ca, c'était de la question qu'elle était bien bonne!

Je dévisagea ma petite parente avec dubitabilité Bah Nan

.

'Foi ?'

Ça ne voulait rien dire Zinzin

. Sauf pour les sympathiques hépatiques. Et les papas tiques... et les pères qui tiquent mais pas les pères Fides... Bref...
Sleep

Moins un point pour ma descendance rousse Firts

. Ce n'était pas mon index qui s'égarait et se garait dans la narine gauche (la droite aussi, après réflexion) mais l'ensemble de ces petites choses si utiles Firts

Avec une préférence pour le petit orteil gauche Love 2

- Les fleuves ne coulent pas Mélusine !

'Et ça vit dans une école !'

- Ils s'écoulent...
"Quant à savoir pourquoi vers la mer et pas l'inverse... C'est parce que tous les enfants sont indignes pendant longtemps mais reviennent toujours aux sources..."
"Au moins pour réclamer les gallions de leurs vieux Ange

"

"Qui plus est, les mer sont basses, la force des années pèsent sur leurs épaules, elles se tassent et s'affaissent...
On parle du niveau 0 de la mer...
(même niveau que mon humour Fête

)
Or les fleuves sont lourds et en prenant de l'âge, retombent vers la mer... Ils s'engraissent si tu préfères... un peu comme l'Italie..."

Quel talent ! Quelle poésie ! Ça valait au moins une douzaine de point !
Je me sentais en grande forme !
Il ne me restait plus qu'à porter le cou de Grâce (cette dame est fragile, un peu comme une girafe, il faut faire attention à son cou, et comme elle n'est pas assurée -même si elle assure... si si si- si son cou se brise, à tous les coup, ce sont des coûts en plus, auxquels on ne coupent pas... pfff fatiguant... Sleep

).

- Pourquoi, les gens se mettent en grève ?

Sous les pavés, la plage... Tout le monde sait que les mouettes aiment planer au-dessus des grèves...

Ca ne voulait rien dire du tout .

'C'est ça qui est génial...!'

Ou pas.

'Ou pas.'

De l'avis de Mélusine, vieillir comportait deux options distinctes. On se bonifiait, comme le ~~vin~~ jus de citrouille. Ou on virait vinaigre de citrouille. C'était tout l'un ou tout l'autre. Quant à Grand Z., elle se tâtait encore. Le génie frôlait la folie de beaucoup trop près, dans le clan McEwan. Elle était bien placée pour le savoir .

"Donc... si j'ai tout compris, je suis un jeune fleuve, pétillant et rebondissant, tandis que tu es l'océan, calme, lourd et un peu marécageux?"

Foi de McEwan, cette conclusion lui plaisait. D'autant plus qu'elle était sûre qu'avec un peu de bonne volonté, elle pourrait remonter le courant, comme les saumons, et rester un petit fleuve vif et frais tout au long de sa longue et magnifique existence.

"En tout cas, ça explique les poignées d'amour...", conclut-elle, taquine. Comme tous les éminents membres de sa famille, la Gourmandise était la vertu première de Zoroastre.

Quoi? Mais pô du tout qu'elle délayait le temps pour trouver une réponse à la question qui lui était posée.
La preuve en mots:

"Notre Dame!"

Ca sonnait comme un cri de guerre et peut-être en était-ce un. Ou pas.

"Le parvis. La place de grève. Il faut bien s'y occuper à quelque chose. Faire bronzette est tellement banal. Autant se réunir et râler très fort."

Démonstration toute en boucle rousse et tâches de rousseur. Poing levé et défi dans les prunelles bleues.
Ca, c'était fait.
Le tout démoli par un immense écat de rire.

"Meuh non. Enfin, pas que. La véritable explication, ce sont les piquets de grève. On en trouve un sur le bord de son chemin..."

Un... ou tout un fagot. Mélusine avait récolté un bosquet entier d epiquet de grève. Bien utile pour manifester son mécontentement.

"Et quand ça t'encombre trop ou que tu as envie de te défouler, pof! tu plantes ton piquet quelque part. Un peu comme la hache de guerre mais à l'envers."

Ca aussi, c'était fait.
Zauron voulait se la jouer coriace? Très bien.

"Où se trouve le point de départ d'un tour d'horizon?"

Et qu'il ne s'aventure pas à lui répondre "tout dépend du point de vue", trop facile...

J'aurais reconnu le son de leurs voix entre mille. L'appel du clan, peut-être. Difficile d'y résister. Plus difficile encore de ne pas en sourire. Devant moi, comme à son habitude, ma sœur Morgane, gesticulant et soliloquant avec son Murtagh de toujours. Moi, les mains dans les poches et les yeux dans le vague. Des idées qui défilaient plein la tête. Des images, des pensées. Nous arrivâmes au gathering Mac plus vite que je ne l'aurais cru possible. Tous les chemins mènent aux McEwan, il faut croire.

Je saluais l'un, je saluais l'autre, pendant que Morgane sautait au cou de chacun.

"Où se trouve le point de départ d'un tour d'horizon?"

Je n'en revenais pas qu'après toutes ces années, Zoroastre, grand-père personnel de son état et ma cousine Mélusine en soient encore à se défier dans des joutes aussi oratoires que déroutantes. Je notais néanmoins une certaine évolution depuis les réponses particulièrement mélusiniennes de ses débuts. "Parce que." Ses trois courtes années d'existence d'alors constituaient sans doute des circonstances très atténuantes. Mais, même à cette époque, elle refusait de baisser les bras et de s'avouer vaincue, considérant son "parce que" comme une réponse toute aussi valable (sinon plus) qu'une longue et douloureuse argumentation.

A mes côtés, je sentais ma sœur frétillant de l'envie de répondre à la question qui ne lui avait pas été posée.
De mon côté, mes propres réponses restaient muettes, défilant quelque part entre des esquisses de projet et le vieux refrain d'une chanson à la mode.

*Un tour d'horizon suit-il seulement la course du soleil, ou navigue-t-on d'ouest en est, voire même sans aucun point cardinal?*

Pouvait-on emmener quelqu'un dans notre propre tour d'horizon ou était-ce un voyage condamné à être en solitaire?

Alors que je me réjouissais de l’arrivée impromptue de deux autres de mes petits enfants, mon esprit tournait à folle allure.
Le coup de la personne qui parlait de grève à la française, c'était un peu... Mélusinien...
Donc, il ne pouvait rien en dire...

Un tour d'horizon ?

- Tout dépend où tu mets la platine de ton phonogramme...

Sûr qu'elle ne s'y attendait pas !

- D'ailleurs, tu parles d'un seul tour d'horizon, Or, moi je n'en connais rarement qu'un.
Il y a les deux tours, les 33 ou les 45 tours.
Il y a même les Mercans Tours...

Mais là, je m'éloignais du sujet...

- Qu'en à savoir quel genre de musique joue le groupe "Oraison", mystère !

Je décochais un sourire à Morgane et Emreis, cherchant à les rallier à ma noble cause.
Mais, les cousins ne semblaient pas chercher à prendre partie.

- Hé, les jeunes, ça vous dirait de participer ?

- Question pour Emreis alors : pourquoi les français-e mettent-ils-elles du beurre sur leurs tartines ?

A peine la question formulée que j'entendais un nouveau pas se presser dans notre direction.

» Ce qu'il y a derrière... [PV McEwan]
» Mélusine M.M.M. McEwan (UC) (Sorcière - Le Miroir)
» Emreis & Morgane McEwan (UC) (Sorciers)
» Zoroastre McEwan, l'unique (UC) (sorcier)
» [Moon Shadow] Mélusine McEwan - 2ème année