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 [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan

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Donovan Arkeley
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MessageSujet: [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan   [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan Icon_minitimeMer 30 Mar - 21:50:45

Le printemps s'annonçait super bien, mieux que jamais, en un mot : génialissime ! Enfin, ça, c'était ce que j'avais cru, jusqu'à il y avait une semaine à peu près. A partir de là, c'était plutôt devenu le marathon. Que dis-je, le triathlon.

Mi-janvier, j'avais réussi l'exploit de nous dégoter une petite salle pour y donner rien de moins que notre tout premier concert. Imaginez un peu, les Anarchist Dandies en live, devant une foule en délire... Autant dire que c'était la fête, on n'y croyait presque pas. On avait répété comme des bêtes depuis ce jour-là, bien décidés à marquer les esprits. Je ne savais pas vraiment pour les autres, mais pour moi, c'était un rendez-vous avec mon destin, le premier pas vers la gloire, le premier tremplin vers le succès. Haut les cœurs ! Donovan Arkeley est dans la place ! J'allais faire un malheur.

Ouais, bon, je m'étais un peu monté la tête, mais notre foutu guitariste s'est bien chargé de me redescendre très vite les pieds sur terre. Et pas vraiment en douceur. Il s'était débiné au pire moment qui soit, prétextant... on n'avait pas bien compris. Il avait été question de poulet au curry et d'un vieux fakir percé, mais pour le reste... On supposait qu'il s'était barré en Inde mais pour dire vrai, on s'en foutait un peu. L'important, c'était qu'il nous manquait un musicien.

Et voilà pourquoi j'étais là comme un con, à deux semaines de la date fatidique, à coller des affichettes débiles sur les vitrines des commerçants à travers tout Londres ou presque au lieu d'occuper mon temps libre à me chauffer la voix.



The Anarchist Dandies
Groupe de rock amateur cherche guitariste de toute urgence
Expérience dans un groupe et bon niveau hautement appréciés
PS : les Moldus sont acceptés

Contact :
Donovan Arkeley • Jeremy Smith • Brett Adams
Poudlard University


J'avais franchement mieux à faire de mon week-end, mais on ne pouvait pas vraiment dire non plus que j'avais le choix. Et comme Brett le batteur fou était actuellement occupé avec ses études à la Zone, Jem's et moi étions de corvée. Évidemment.

Je pestai dans ma barbe - inexistante - en me débattant avec un morceau de scotch récalcitrant qui me collait amoureusement aux doigts. L'antiquaire misanthrope chez qui on se trouvait était un Moldu pure potion, dans le genre ultra réfractaire. Pas de magie chez lui, sacrilège ! Bref, on était obligés de s'en tirer avec les moyens du bord, et ça prenait autrement plus de temps qu'un bon coup de baguette magique. Je voulais bien qu'on n'apprécie pas trop la magie, d'accord, mais il y avait des limites à la bêtise, non ? Plus vite on balance notre sort, plus vite on a déguerpi. Mais non, ça n'avait pas l'air de lui effleurer l'esprit, il préférait sûrement nous voir nous démener comme des abrutis avec des outils typiquement moldus.

Pas de chance, il ignorait que j'avais été élevé par une pseudo famille moldue. Même si le scotch n'avait jamais été mon ami.


-Redis-moi pourquoi on est là, ronchonna Jeremy, affalé sur le seuil à côté de moi, le menton dans la main et le regard perdu au loin.

-Pour chercher un guitariste, parce que ton cher Augustus Jmecassus a décidé d'aller se la jouer ailleurs, grognai-je, mécontent. Tu parles d'un plan foireux, j'aurais mieux fait de me foutre la baguette dans l'oreille le jour où tu m'as recommandé cet abruti.

-Non, fit-il, esquivant carrément le reproche. Je te demande pourquoi on est là à se chercher un guitariste alors que t'es bon, toi.

Et bouse. Il allait me lâcher un jour avec ça ?

-Boucle-la, Jem's, ou je te la boucle moi-même, menaçai-je. Un bassiste a pas besoin de voix...

-Mais j'ai voix au chapitre, contra-t-il, tout content de lui.

Je levai les yeux au ciel, sans daigner répondre. L'affichette désormais privée de toute magie était complètement entortillée sur elle-même, plus qu'à moitié collée sur mes doigts. Je grimaçai en agitant les mains devant moi comme un demeuré pour essayer de me débarrasser de tout ce fourni, sans résultat, bien sûr. Ocean aurait adoré la scène.


-Et flûte.

Je me redressai en extirpant ma baguette de la poche où l'antiquaire avait exigé que je la planque et la braquai sur la pile de papiers ensorcelés dans la main de Jeremy, qui me gratifia de son plus beau regard éberlué. En une pauvre seconde d'effort surhumain, l'annonce était collée. Quand y'en a marre, y'en a marre. A l'intérieur, l'antiquaire s'éjecta hors de son fauteuil grinçant et se rua dans notre direction en vociférant de toute la force de ses poumons tel un diable jaillissant de sa boîte.

-Oh bouse ! s'écria Jeremy en bondissant sur ses pieds pour se lancer à ma suite tandis que je prenais la tangente, pas très engagé à l'idée de me faire rosser par un vieux Moldu raciste. Mais t'es troll ou quoi ?!

Sans prévenir, j'explosai de rire en pleine course. Oui, j'étais sans doute un peu troll, mais qu'est-ce que ça faisait du bien ! J'avais eu le temps d'apercevoir la tronche savamment outrée du bonhomme, et selon moi, ça valait bien son pesant de gallions. Dommage que j'ai pas eu mon appareil photo sur moi... J'en fis la remarque à Jeremy, qui m'offrit son plus beau regard blasé. Ce type avait beau être con à ses heures, il se montrait très souvent totalement hermétique à mon humour. Bah...

On finit par s'arrêter dans une autre rue, complètement essoufflés et, pour ma part, parfaitement hilare. Fallait pas grand chose pour me redonner le moral.


-Et maintenant ? demanda Jem's, grincheux.

-Maintenant, toi tu vas coller tes trucs par-là, répondis-je en lui désignant un bout de la rue, tâchant de reprendre mon souffle entre deux phrases. Moi j'vais de l'autre côté. On se retrouve ici quand on a fini. Et après... Après j'te paye un foutu café parce qu'on aura foutrement bien bossé, conclus-je en souriant.

Jeremy fit la moue, visiblement pas très convaincu, mais il finit par hocher la tête avant de s'éloigner sur un simple signe de main. Bon, un Doxy en moins dans les pattes. Son café, il pourrait se le carrer - j'avais pas l'intention de le retrouver après avoir fini ma tournée des vitrines sales, j'avais définitivement mieux à faire.

Je pris donc le chemin de la première boutique sur laquelle mes yeux se posèrent, et j'entrai en déclenchant un joli diling diling de clochettes. Cool. L'endroit était clair et accueillant, rien à voir avec l'intérieur crasseux de l'antiquaire qui n'avait pas dû vendre la moindre antiquité depuis... un quart de siècle, au moins. Mon sourire s'élargit. Je m'avançai jusqu'au comptoir, au fond du magasin, et souhaitai bonjour à la volée. Pas de réponse. Je me penchai au-dessus du comptoir, même si je me doutais bien que personne n'allait se cacher derrière. Faut pas être timbré, non plus.


-Hello, y'a quelqu'un ? insistai-je. Hey ! Madame, monsieur ? J'ai un service à vous demander ! Y'a quelqu'un ?

Toujours aucune réponse. Je retombai sur mes pieds avec une moue embêtée, quand les clochettes firent retentir leur petit concert cristallin. Je me retournai, tout sourire, vers le ou la nouvel(le) arrivant(e).

-Dommage pour vous, le patron n'est pas là, balançai-je avec aplomb. Mais je peux peut-être vous aider ?

Oui, on m'avait déjà dit que je manquais pas de culot.
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MessageSujet: Re: [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan   [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan Icon_minitimeLun 4 Avr - 12:59:42

Le mois de Mars.

Plus de deux semaines après ma dernière crise. Le problème habituel : un interlocuteur trop curieux, une vérité à lâcher pour lui faire plaisir, mon sale caractère s'en mêlait et l'envoyait paitre... Et mon organisme détraqué au Véritaserum à haute dose avait fondu une durite. Il m'avait fallu 3 jours passés à dormir pour m'en remettre. Mon med-mage s'était pointé chez moi au bout de ces trois jours. Furax. Mon côté Ali au bois dormant était tombé l'un des fameux jours de contrôle médicomagique. Mon responsable n'avait pas apprécié que je lui pose un lapin juste à l'instant critique. Bon, ok, je l'avais bien cherché... Il s'était retrouvé à attendre comme un pauvre glandu derrière ma porte. Il frappait dans le vide parce que je dormais tellement bien que je ne l'entendais pas. Ni mon téléphone. Et puis mon chat lui avait bouffé le bas de son pantalon quand il avait essayé d'entrer. Et les voisins menaçaient encore aujourd'hui d'appeler les flics au moindre tapage nocturne. Et ses apprentis devaient toujours se moquer de lui tellement il avait été ridicule face à une patiente - moi- récalcitrante. ( Cf Mayer's Mad stars )

Bref, pour éviter des problèmes futurs - même si j'en avais déjà à la pelle - j'avais décidé de ne pas manquer le prochain examen de contrôle. Qui avait été barbant à souhait. Où est l'intérêt de ne pas être sorcier si c'est pour se coltiner quand même leurs guérisseurs à longueur de journée ? D'autant qu'ils posaient beaucoup de questions. Et que ma constitution modifiée depuis la petite enfance était incapable de résister à l'obligation d'y répondre. Le tout, sans mentir.

Mentir, pour quelqu'un comme moi, c'est mourir. Le mensonge me ronge comme le cyanure. Si vous mentez, je le sais tout de suite. Si c'est moi qui m'y risque, la seule chose que vous en tirerez sera mon cadavre sur vos chaussures. Rien de tout cela n'aurait été possible s'il n'y avait eu ce stupide accident quand j'étais petite. Ma mère était une sorcière. Une maître de potion assez balèze pour posséder son propre labo dans la cave de sa maison. Un jour qu'elle préparait un superbe chaudron de Véritaserum, ma grande soeur a eu la bonne idée de m'y faire boire la tasse. J'y suis tombée toute entière. Depuis, ma constitution humaine s'en retrouve compromise. Et malgré mon statut de moldu, c'est chez vous, les sorciers qu'il faut que j'aille me faire soigner tous les mois. Une discussion qui tourne mal, une info que je ne veux pas lâcher, une réponse gardée sous silence ou un mensonge prononcé pour sauver quelqu'un... Déclenchaient des crises dans mon corps infusé à cette satané potion. Ces crises s'achevaient par quelques jours passés à dormir comme une souche ou le coma. D'où les examens réguliers... Mais ça n'explique pas qu'on me refile systématiquement le vieux barbon grincheux du service dont je dépends.

Je rajustais la bretelle du sac à dos sur mon épaule. J'avais quitté Ste Tangouste ( j'ai du mal avec ce nom) si vite pour fuir mon med-mage démoniaque que c'était à peine si j'avais pris le temps de renfiler correctement mes couches de vêtements et effets personnels. Ma chemise à moitié boutonnée flottait sous ma veste en cuir, mon écharpe de tissus colorés volait par-dessus mon épaule. J'avais les cheveux désordonnés dans le vent et mon jean s'emmêlait entre les lacets de mes bottes montantes. Je chassais cette idée de tenue débraillée lorsque le soleil caressa mon visage. Marcher dans la rue commerçante londonienne par une belle journée comme celle-ci effaçait les nuages dans ma tête. Un bon point !

Le printemps s'installait. Après le rude hiver traversé, il n'était pas trop tôt. Peut-être les parcs allaient-ils se mettre à fleurir. Alors les gens sortiraient se promener, et j'en profiterais pour réaliser quelques portraits sur le vif avec mes fusains. Je suis peintre et surtout dessinatrice. J'adore faire les portraits des gens.
Des fusains !
J'avais presque écoulé tout mon stock. Il s'était passé tant d'évènements imprévus que j'avais déchargé toutes mes émotions à travers le dessin et la peinture. Mon atelier croulait sous les piles de portraits et les toiles. Je l'utilisais comme salon dans mon appartement. Là j'aurai eu honte de recevoir qui que ce soit dans ce joyeux foutoir. Heureusement, ma personnalité aidant, les visites se faisaient rares. Et mes élèves de dessin se familiarisaient très bien à mon atelier bordélique. Bénis soient les enfants ! Avec Tata Ali, soyez assurés que chez moi, personne ne vous ordonnera de ranger vos affaires.

Je connaissais une boutique où me fournir en matériel de dessin dans le coin. La gérante était une femme sympathique. J'enseignais le dessin à son fils de dix ans.
J'avisais les pinceaux et la grosse palette bariolée qui illustraient la vitrine de la boutique en question. Je poussais la porte.

- Dommage pour vous, le patron n'est pas là. Mais je peux peut-être vous aider ?

J'accusais la remarque en haussant un sourcil, à peine convaincue. Le jeune homme qui se tenait près du comptoir souriait de toutes ses dents. Ou il mentait, ou il se faisait passer pour ce qu'il n'était pas. Comme je détectais naturellement les mensonges, j'optais tout de suite pour la seconde possibilité.

- Mathilde n'est pas là ? demandais-je en refermant la porte derrière moi.

Je n'allais pas laisser la boutique sans surveillance avec ce type inconnu qui se prenait pour le roi du pétrole, seul avec tout le matériel... Mais où était passée Mathilde Oliverra ?

- Je viens pour une commande. Des Lefranc&Bourgeois catégorie "Petits buissons" de 6 millimètres, un assortiment de 30 demis, des Boesner à 80%, et des blocs pumicifs ...

Bon courage à toi pour comprendre le jargon ! Alors, tu vas encore jouer le jeu ou me dire ce que tu fabriques dans la boutique de mon amie ? Je suis curieuse de savoir ce que tu vas bien pouvoir inventer !


Je lui fis un grand sourire en achevant ma liste de course.






Dernière édition par Alithéia Shelter le Dim 17 Avr - 16:37:04, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan   [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan Icon_minitimeMer 13 Avr - 7:55:22

La nana qui entra avait un air totalement débraillé - et quand je dis totalement débraillé, c'est totalement débraillé. On aurait dit qu'elle sortait tout droit de l'asile ou de la section grands tarés de Sainte Mangouste. L'idée me fit sourire. Je me le serais pas permis si la fille avait pas eu l'air aussi inoffensif - et appétissante. Non, les filles plus âgées ne me faisaient pas peur. Y'aurait plus manqué que ça, dites...

Je déchantai pourtant très vite quand elle me demanda si Mathilde n'était pas là - madame, notez bien, pas monsieur. Oh bouse, il avait fallu que je tombe sur une habituée. Mon sourire frissonna sur mes lèvres comme s'il voulait se crapahuter à l'autre bout du pays, mais je le maintins en place avec détermination, bien décidé à ne pas me laisser déstabiliser par cette perruche aux cheveux en vrac. Ok, c'était trop tard pour ça, mais c'était pas une raison non plus pour afficher mon embarras sans fard. Je la regardai fermer la porte avec en tâche de fond la pensée ridicule que là, j'étais pris au piège de ma propre connerie. Bah, je l'avais bien cherché.


-Je viens pour une commande. Des Lefranc&Bourgeois catégorie "Petits buissons" de 6 millimètres, un assortiment de 30 demis, des Boesner à 80%, et des blocs pumicifs...

Hééééé ? Qu'est-ce que c'était encore que ce charabia ? Une formule magique décomposée ? Je la connaissais pas celle-là... Ouais, je sais, trollattitude quand tu nous tiens...

Cette fois, mon sourire avait bel et bien décidé de se faire la malle, complètement paniqué par le délire de mon interlocutrice et par l'expression clairement moqueuse de l'inconnue, mais je refusais de le laisser faire. C'était mon arme, ce sourire, le meilleur moyen de se faire des amis dans ce monde de brutes. Parce que oui, j'avais beau avoir l'air de vivre au pays des bisounours (et pas que l'air, d'ailleurs) j'étais pas aveugle et sourd pour autant.

Bon, et qu'est-ce que je faisais moi ? J'adorais prendre des airs et faire tourner tout le monde en bourrique, ça faisait pas de moi un menteur professionnel, même pas amateur. Et là, si je continuais à glisser sur cette pente savonnée au Nettoymagique nouvelle recette, j'allais plonger droit dans le baquet. Autant limiter la casse.


-Ok, m'dame, dis-je en me frottant la nuque avec un sourire embarrassé. Je m'incline, je suis tombé sur plus fort que moi. Sans rancune ? proposai-je en lui tendant cette fois la main, comme si je voulais conclure une trêve avec un pays ennemi.

Si j'étais pas tombé sur une abrutie, les choses se passeraient bien. J'avais fichtrement pas besoin d'un scandale maintenant, surtout après les éclats de voix du vieil antiquaire qui m'avait déjà bien assez fait remarquer dans la rue d'à côté. C'est que j'avais encore un paquet d'affiches à coller, moi. Pour ce qu'on y croyait, de toute façon... Les guitaristes ça courait pas les rues, par ici, on avait déjà largement eu le temps de s'en rendre compte avant de trouver cet abruti déserteur.


-La patronne est vraiment pas là, par contre, ajoutai-je. Je l'ai appelée mais à moins qu'elle soit sourde, elle a l'air d'être sortie. Dites, lançai-je tout d'un coup, frappé par une idée de passage. Vous la connaissez bien, la Mathilde ? Vous croyez qu'elle me laisserait coller ça sur sa vitrine ? demandai-je en lui brandissant sous le nez mes petites affichettes de recrutement.

Bon, j'aurais sans doute mieux fait d'attendre que la patronne revienne de son escapade ou de je ne sais quoi d'autre, mais comme je l'ai déjà dit, j'avais beaucoup de papier à placarder, et une envie furieuse de me prendre du bon temps pendant un week-end déjà bien entamé. Mon samedi tout entier était lui-même sévèrement compromis - pas une photo ni une seule chanson de la journée, c'était pas humainement vivable. J'avais le déclic et la voix qui me démangeaient sérieusement depuis un bon moment.
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MessageSujet: Re: [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan   [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan Icon_minitimeDim 17 Avr - 16:36:22

- Ok, m'dame. Je m'incline, je suis tombé sur plus fort que moi. Sans rancune ?

Il tirait une telle tête que j'éclatais de rire tout en lui serrant la main.

- Sans rancune !

- La patronne est vraiment pas là, par contre... Je l'ai appelée mais à moins qu'elle soit sourde, elle a l'air d'être sortie.

Je fronçais les sourcils. Ca ne ressemblait pas à Mathilde de laisser son magasin ouvert sans surveillance. Par chance, je possédais son numéro de portable. Je fouillais dans mon sac à la recherche de l'appareil. Sa coque cabossée et rayée ripa au bout de mes doigts. J'ai la fâcheuse habitude de le balancer dans ma corbeille à papiers lorsque je reçois un appel contrariant. Rien d'étonnant à ce qu'il soit rafistolé partout. Avec ma personne comme propriétaire, il faisait la guerre tous les jours. J'enfonçais la touche d'appel après avoir sélectionné son contact dans mon répertoire. La tonalité s'étira dans le néant intersidéral. Pas de réponse. Mathilde ne répondait pas. Autant pour mes achats.

- Dites, vous la connaissez bien, la Mathilde ? Vous croyez qu'elle me laisserait coller ça sur sa vitrine ?

Je me retrouvais avec une jolie affichette sous le nez, coupée de mes pensées.

- Je n'en sais rien, répondis-je en toute franchise. Vous savez, mon amie est née dans une famille moitié sorcière moitié moldue. Je pense que cela ne lui poserait pas de problème. Elle accepte bien d'accrocher les annonces d'expositions de peintures, de concerts, pourquoi pas votre affiche ?


Je jetais un regard circulaire dans le magasin et trouvais de quoi noter derrière le comptoir. Je posais ma liste de fourniture par écrit, puis rédigeais ensuite un mot à l'intention de Mathilde.

Suis passée dans ton magasin, tu n'étais pas là. Ai fermé avec la clé de secours pour t'éviter des vols. Pars me promener dans la rue piétonne. Téléphone-moi quand tu liras ce mot,

Ali


Je filais fouiller le tiroir de la caisse enregistreuse. J'y péchais un passe. En repassant de l'autre côté du comptoir, je piochais une affichette du visiteur et, après avoir remarqué les nombreux copeaux transparents collés à sa veste, ramassais un rouleau de ruban adhésif près de la pile de facturettes.

- Alors comme ça, vous êtes musicien ! Les guitaristes, ça ne court pas les rues, surtout les guitaristes sorciers ! La seule personne douée que je connaisse dans ce domaine c'est...

Ma voix se cassa nette. Je haussai les épaules.

- Oubliez ce que je viens de dire.

J'accrochais l'affiche contre la vitre de la porte, face tournée vers l'extérieur. Et juste au-dessus, je fixais mon petit mot.

- Vous n'en connaissez pas dans votre université ? Venez sortons, je vais fermer le magasin.

Tout en disant ça, je tournais l'écriteau côté CLOSED et passais la porte dans un concert de carillons.

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MessageSujet: Re: [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan   [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan Icon_minitimeJeu 21 Avr - 7:36:53

Sans rancune, donc. Malgré son alluré passablement négligée, sa poigne était ferme et chaleureuse, un bonheur de poignée de main. La plupart des gens paraissaient à peine vouloir vous toucher, vous balançant une guimauve amorphe dans les pattes, ou alors essayaient carrément de vous battre à un bras de fer pour lequel ils étaient les seuls à concourir. Nan, là, hop, un juste milieu. Ça vous callait une bonne première impression d'office, ça.

Bon, si je me posais la question de savoir si la miss était sorcière ou non, j'avais ma réponse : la machine dûment broken and fixed qu'elle sortit de son sac m'en fournit la preuve sans que j'aie rien à demander. Apparemment, y'avait personne au bout du fil - et puis c'était quoi cette expression, sérieux ? Y'avait même pas de fil à ce truc !

L'air pas franchement ravi, elle passa derrière le comptoir - elle avait le droit ? - pour griffonner un mot sur un papier, et choper des clés dans la caisse - hey ! elle avait vraiment le droit de faire ça ?! - avant de me chiper une affiche et du schotch pour aller placarder le tout sur la porte vitrée. J'eus un regard désabusé pour les fragments de papier collant que j'arborais encore fièrement sur ma veste en jean, entre deux coups d'œil sceptiques sur la nana. Finalement, je décidai que c'était pas mes affaires ; si elle était vraiment une habituée et une amie de la patronne, et le fait qu'elle sache parfaitement où trouver quoi tendait à le prouver, elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait.

Moi par contre, il fallait que je m'occupe de virer tous ces bouts de scotch qui avaient pris leurs aises sur moi. Calant mon paquet de feuilles sous un bras, je m'attelai à décoller un à un les fautifs, me retrouvant bêtement avec une floppée de papiers transparents collés au bout des doigts, sans avoir aucune idée de quoi en faire... Je devais pas avoir l'air moins ridicule comme ça, en fait. Super.


-Ouais enfin nan, moi je suis chanteur. Je m'y connais un peu en guitare mais...

Ne surtout pas dire que j'avais pris des cours depuis le collège, elle serait foutue de me faire le même genre de réflexion que Jems, et ça, j'avais eu ma dose. Je voulais pas jouer, point.

-Mais on cherche pas forcément un sorcier, déjà on a pas vraiment le temps de faire la fine bouche, et puis on s'en fiche, avec les sorts sonores qu'on a jetés sur les instruments, n'importe qui dans le groupe peut s'occuper de régler le son à la place du guitariste...

Une invention ultra géniale signée moi-même, bien sûr, sans fausse modestie... Eh, avec le temps que je passais à jeter des sortilèges de mon crû à tort et à travers, fallait bien qu'il y en ait qui servent. J'avais déjà parlé des super améliorations que j'avais foutues sur mon appareil photo ?

Je sortis derrière elle en charriant affichettes et bouts de scotch, en me demandant si elle avait la moindre idée de ce que je baragouinais avec mes histoires de sorts sonores. Bah, rien à faire ; si elle était curieuse, elle poserait des questions, sinon nada. J'avais une autre interrogation en tête, moi : elle avait dit connaître une guitariste sorcier doué ? Mais elle voulait pas en parler. Zut, j'aurais foutrement aimé savoir qui, on avait un besoin urgent d'un musicien et j'étais convaincu qu'on n'en trouverait pas avec ces fichues annonces débiles - c'était Brett qui nous avait persuadés de les faires, ces annonces, bien sûr.

Si je l'aiguillais suffisamment bien, je pourrais avoir la réponse ? Vu la tête qu'elle avait fait en s'arrêtant en plein milieu de sa phrase, j'en doutais pas mal. Mais l'espoir fait vivre. Sinon j'aurais pas accepté de suivre les ordres de Brett, futur Auror ou Langue de Plomb, je savais plus très bien.


-Pensez bien que si y'en avait un à Poupou, on l'aurait déjà réquisitionné, dis-je en me débarrassant discrètement de mon fardeau collant sur un pan de la vitrine, l'air de rien. On en a déjà auditionné quelques-uns cette semaine, une véritable catastrophe, si vous voulez mon avis. L'Auguste était déjà pas très bon à la base. P't-être pas une si grande perte, mais il aurait pu nous lâcher à un autre moment...

Oui enfin ça, elle s'en fichait sûrement comme de son premier balai... ah non, peigne, c'était ça l'expression consacrée ?

Bien décidé malgré tout à ne pas encourir le courroux terrible de cet abruti de Zonard de bouse - c'est à dire se faire Doloriser sans concession par un futur Auror pour ne pas avoir collé toutes les affichettes que j'avais encore sous le bras - je me dirigeai aussitôt vers la boutique suivante, pas spécialement plus pressé que ça, non plus.


-Et vous, vous faites quoi ? J'ai rien compris à votre charabia, tout à l'heure, c'était quoi ?

J'avais eu l'impression d'être entré dans une espèce de papetterie bizarre, mais comme ça faisait bien des lustres que j'avais pas accompagné ma sœurette pour ses courses aux fournitures scolaires, je n'étais sûr de rien. Et puis, pour le coup, moi j'étais curieux. Surtout quand il s'agissait d'une jolie fille - même quand elle avait l'air un peu décalée.
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MessageSujet: Re: [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan   [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan Icon_minitimeJeu 21 Avr - 11:53:39

Les quoi ? Sorts sonores ?

Je l'avais assommé avec mon jargon de pseudo-artiste, à son tour de m'enterrer sous les termes sorciers. C'était de bonne guerre.

Il sortit après moi. J'en profitais pour l'observer plus attentivement. Malgré les bouts de scotchs fichés sur ses doigts, je reconnus les signes sans me tromper. Des ongles un peu longs, irréguliers, la pulpe des phalanges parsemée de rugosités... Ce chanteur grattait aussi les cordes. Depuis un petit moment. Peut-être avait-il ses raisons pour démarcher un autre musicien. Je décidais de ne pas l'interroger sur ce point. Tout le monde possédait ses petits secrets. J'aimais respecter l'intimité des autres autant que possible. Ne serait-ce que pour trancher avec mon quotidien qui consistait à détecter les mensonges, la vérité, et par conséquent, une part de ces secrets que mes contemporains mettent tant d'acharnement à protéger.

Je l'écoutais rouspéter après le fameux guitariste qui l'avait laissé en plan. Mon interlocuteur exprimait ses émotions autant par le verbe que par le langage corporel. Il se dégageait de lui une énergie à la fois magique et positive, sacrément créative. Les expressions de son visage reflétaient le tout avec une note très humaine et sincère. Son regard clair ne contenait pas d'ombre pour l'instant. Non, il semblait ouvert et à l'écoute. Trop pour mon bien. Je sus à cet instant qu'il ne me laisserait pas m'en tirer à si bon compte concernant ma remarque inachevée de tout à l'heure. Il aurait le tact d'attendre, mais bientôt, il me poserait la question fatidique. J'ignorais comment je m'en dépêtrerai. A moins que je ne fiche le camp avant, histoire de lui couper l'herbe sous le pied.

Bonne idée !

Oui, parfois, il m'arrive d'avoir des éclairs de génie. Mais il s'en suit l'apparition de hic. Le génie sans accroc n'existe pas. Que serait la vie sans anomalie ? Certainement pas celle telle qu'on croit la connaître. Car la vie n'est que déséquilibre. C'est le désordre qui nous permet d'exister. Si je partais, là, maintenant, indirectement je tournerai le dos au chaos. Je n'en avais aucune envie.

Plus sérieusement, il y avait dans ce visage amical et confiant un je-ne-sais-quoi qui me rappelait un souvenir auquel je ne pensais plus depuis quelques années.
Une expression particulière restée gravée dans ma mémoire.
J'avais noirci des blocs de papiers dessin entiers pour l'exorciser, en vain.
Dans la société, il y a ceux qui ont la mémoire courte - heureux veinards ou sales enfoirés - et ceux qui ont la mémoire longue - rancuniers ou crétins sentimentaux. Je fais partie de la seconde catégorie. Celle des crétins sentimentaux.

- Et vous, vous faites quoi ? J'ai rien compris à votre charabia, tout à l'heure, c'était quoi ?


Sa question directe interrompit mes pensées. Je me rendis compte que nous nous étions éloignés de la boutique de Mathilde pour nous diriger vers celle d'en face. Je lui avais emboîté le pas sans me poser de question !

On peut dire qu'il inspire vraiment confiance, c'est dingue !

Amusée, je suivis le mouvement.

- C'était du matériel de dessin, essentiellement. Je suis dessinatrice, et peintre à l'occasion. Il me fallait du 'papier' et des fusains, j'ai écoulé tout mon stock.


J'observais sa réaction. Alors une pensée me vint. Cette personne ne pouvait pas être uniquement un musicien. Il posait sur ce qui l'entourait un regard curieux. Il ne recherchait pas qu'un guitariste présentement. Il menait une enquête permanente liée à présence de toute chose...

La lumière fut.

J'identifiais le je-ne-sais-quoi de tout à l'heure. L'individu que j'avais en face de moi était aussi un artiste dans l'âme. Quelqu'un pour qui chaque détail comptait sensiblement. De manière quasi-instantanée. J'avais affaire à un photographe. Ou une personne qui possédait une forte mémoire visuelle.
Cette reconnaissance me submergea d'un élan de familiarité, de franche camaraderie avec le jeune homme. Et parce que je le comprenais, je saisissais mieux pourquoi je ne me méfiais pas à son contact. Il me rappelait un être très proche...

Subitement, je soulageais sa veste des bouts de scotch en un tour de main. Mais juste après, l'urgence de l'excuse prit le dessus.

- Excusez-moi ! J'oublie souvent que l'on gravite dans un monde civilisé régit par les règles primordiales de proximités... On dirait que vous avez besoin d'aide avec ça.

Je brandissais en souriant une petite boulette adhésive entre le pouce et l'index.

Bravo Ali, voilà que tu recommences à agir en extra-terrestre ! Tu n'es déjà pas très présentable, tu vas finir par lui faire peur, au monsieur !

- Vous comptez accrocher des affiches dans toutes les boutiques de Londres ? Pourquoi ne pas en poser dans les écoles de musique ? Au moins vous vous éviteriez le temps perdu et les fausses notes ?


Dernière édition par Alithéia Shelter le Ven 6 Mai - 14:24:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan   [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan Icon_minitimeMar 26 Avr - 23:05:29

Une dessinatrice ! J'avais donc deviné juste, avec ma papeterie, même si celle-ci n'avait probablement rien à voir avec celles de ma petite Ocean. Entre des fournitures scolaires et du matériel de pro, il y avait un sacré fossé, j'étais bien placé pour le savoir. En tout cas, la nouvelle m'impressionna, franchement.

-Waaah, génial, fis-je, incapable de ne pas montrer à quel point j'étais admiratif. Vous me montreriez un dessin, dites ? J'ai envie de voir, maintenant ! Vous dessinez bien ? J'ai toujours voulu dessiner mais comme j'ai deux mains gauches, j'ai pas tenu longtemps.

J'avais entendu dire quelque part qu'on envie et admire toujours un peu ceux qui possèdent le talent dont on est soi-même dépourvu mais qu'on aimerait bien avoir aussi. Sûrement dans les pages d'un magasine psychologique de ma mère, à tous les coups. Qu'est-ce qu'on lisait pas pour faire passer le temps pendant que sa maternelle finissait ses photo-shoot... Et ça encore, c'était rien à côté des tabloïds et autres journaux people qui constituaient l'essentiel de la collection journalistique de la bande de mannequins que j'avais fréquentés à l'époque. C'était quand même assez marrant de constater que des nanas issues de la jet-set apprenaient les rumeurs de la jet-set par des magasines débiles écrits pour les non initiés.

Cette fille-là me prit de cours en venant grattouiller sans prévenir un pan de ma veste. Elle ne me laissa pas plus le temps de hausser un sourcil de surprise qu'elle ne m'avait laissé celui de réagir, qu'elle m’assommait déjà d'excuses sur son comportement pas très "académique". Hé ? Quoi ? Qu'est-ce qu'elle avait au bout des doigts... ? Zut ! Du scotch ! Il m'en restait encore dessus ? La hooonte ! Même pas vu ! Avec des gestes désordonnés qui faillirent me faire lâcher mes fiches, je m'auscultai sous toutes les coutures, à la recherche de derniers morceaux récalcitrants. J'avais sûrement l'air plus ridicule à faire ça qu'à les laisser en évidence sur ma veste, m'enfin...


-Bouse ! m'exclamai-je dans ma barbe inexistante - fallait être un vieux sorcier tout ridé pour avoir une barbe digne de ce nom. J'en ai plus nulle part ? Z'êtes sûre ?

Qui a chanté un jour : "Quand on est troll, on est troll" ?

-Hein ? Des écoles de musique ? fis-je, un peu déboussolé. Ah oui, sûr. C'est Jems qui s'en occupe, normalement, vu qu'il est parti par là, ajoutai-je en désignant approximativement la direction en question, où devaient se trouver, de mémoire, deux écoles de musique, voire plus. Sauf s'il a fait un détour bière dans un pub du coin, ce qu'il est bien foutu de faire. Bah, c'est lui que ça regarde si Brett se fout en rogne.

J'en frémissais rien que d'y penser.

Ça pouvait paraître stupide, quand on y pensait, d'avoir peur d'un mec qui, en plus d'être votre ami, faisait partie de votre groupe de rock. Mais, comme je l'avais déjà dit, Brett Adams était élève à Phoenice Zone, et un des plus prometteurs - dans la catégorie maton d'Azkaban, voire fou furieux. Il avait son petit caractère et détestait beaucoup de choses - entre autres, être dérangé en pleines révisions ou expériences, et voir quelque chose échapper à son contrôle. Là, c'était lui qui perdait le contrôle. Et un Brett Adams qui perd le contrôle, ça fait peur à voir, croyez-moi. Autrement, c'était un modèle de sang-froid, de self-control.

J'adorais ce type. Il me le rendait bien. Toute ironie dans cette admirable constatation n'était pas involontaire.


-Mais bon, tout le monde ne va pas à l'école de musique et on est prêt à prendre n'importe qui tant qu'il sait tenir une guitare et en sortir trois notes, repris-je, chassant autant que possible cet abruti de Brett de ma tête. On n'a que deux semaines devant nous, on est carrément désespérés, là...

Et on pouvait pas dire que Brett nous aidait beaucoup. D'un autre côté, s'il avait décidé de nous aider, on aurait été encore plus dans le pétrin. C'est que, même quand on le connaissait pas, il foutait la frousse, le Zonard.
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MessageSujet: Re: [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan   [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan Icon_minitimeLun 13 Juin - 15:49:32

Plus je l'écoutais parler, plus j'éprouvai de sympathie à son encontre. Le pauvre avait vraiment l'air désespéré. Il scotcha comme il put une énième affiche sur la porte d'un cordonnier. J'en profitai pour regarder autour de moi à la recherche d'une autre vitrine. Nous arrivions dans une rue où il n'y avait presque que des bars, et quelques restaurants. J'avisai le Run'Away, avec sa devanture en planches polies et brunes, son enseigne sculptée pendue au-dessus de l'entrée, et ses néons un peu rétros éteints à cette heure de la journée.

Il s'agissait d'un bar restaurant. Un lieu où les amateurs de musique pouvaient venir écouter d'autres amateurs jouer en soirée. On y trouvait un karaoke avec un répertoire très varié pour les nuits chantantes. Nombreux aimaient passer la soirée au Run'Away car le patron et les employés étaient très accueillants. Parfois, on y rencontrait aussi des sorciers désireux de découvrir un peu plus la culture populaire moldue.

Si le jeune homme qui m'accompagnait voulait trouver un musicien quel qu'il soit, ce serait ici. J'y mettais parfois les pieds pour dessiner des portraits. Le patron me connaissait bien. Il s'était pris au jeu depuis deux ans. Chaque fois qu'il changeait d'employé ou en engageait un supplémentaire, il me demandait de lui faire le portrait pour l'accrocher derrière le comptoir. Son trombinoscope fait maison amusait la clientèle et permettait aux nouveaux venus d'apprendre rapidement les noms de leurs collègues. Les habitués suivaient un peu le même traitement. Figés avec leurs consommations favorites près de leurs places habituelles.

- Suivez-moi ! Vos affiches auront parfaitement leur place dans le bar, là-bas ! déclarai-je en lui montant le Run'Aways.

Nous nous approchâmes et je poussai la porte.

- Rhum mangue passion ou sake façon Omote ? me lança aussitôt Ryan Clark, serveur depuis six mois, grand et dégingandé, Oh ! Tu es accompagnée ?! Toi ? Alithéia, on dirait que tu nous as caché des choses depuis ta dernière visite ! Qui est-ce ?

Je me tournai vers mon poseur d'affiche. Je réalisai que nous ne nous étions pas présentés. Je ne connaissais pas son nom. Grâce à l'affiche, les possibilités se résumaient aux noms inscrits dessus. Mais ça s'arrêtait là. Où était passée ma méfiance légendaire ? Certainement toujours enfermée à Ste Langouste.

- Et bien... Je te présente... Euh...

La tête que je tirai devait être éloquente. Le pauvre Ryan se gratta l'arrière du crâne, y ajoutant des épis roux qui lui donnèrent aussitôt un air d'un casse-noisettes européen.

- Oui enfin... Bon mais ça ne me regarde pas... Ah ! Au fait ! Léo assure le service avec Ivy et moi aujourd'hui. Il doit être aux cuisines.

- Il joue toujours après son service ? Son dernier duo avec le patron restera gravé dans ma mémoire... Je souriais en y repensant.

- Tu restes un moment où tu es pressée ? On a un petit nouveau, il devrait se pointer dans une heure et notre tableau de chasse aurait bien besoin d'être mis à jour.

Je considérai la question sans oublier la précédente. Ca faisait tellement longtemps que je n'étais pas venue ! Au moins quatre mois. Entre temps, j'avais fui en France et mes dernières commandes pour la galerie d'art d'Ellias MacInerty me cloîtraient chez moi quand ma pitoyable santé ne faisait pas des siennes.

- Ca dépend, quel est le plat du jour ?

- Bouge pas, je reviens.

Je n'avais rien avalé à l'hôpital. La bouffe ( pas d'autre mot pour qualifier) était mangeable. Mais mon med-mage m'avait réservé un régime à base de racines et de plantes. Etre traitée comme un lapin me foutait en rogne et me coupait généralement l'appétit. Il m'avait dit que je pourrai partir après déjeuner. Alors mon plateau repas s'était retrouvé sur la table de chevet des petits lutins dans la chambre d'en face et je m'étais barrée le plus vite possible sans m'arrêter à l'accueil. 13h08 clignotait à ma montre. Une bonne heure pour manger quelque chose de décent.

Pendant que Ryan filait chercher la carte, je me tournais vers mon jeune inconnu familier en tendant une main amicale.

- Au fait, je m'appelle Alithéia. Et vous ? Ca vous dirait de faire comme votre ami Jems une fois votre affiche scotchée sur cette porte ? La première consommation est gratuite pour les nouveaux venus. Vue votre tête, vous n'avez jamais mis les pieds ici, n'est-ce pas ?



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MessageSujet: Re: [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan   [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan Icon_minitimeJeu 30 Juin - 21:28:00

Je suivis la demoiselle sans rechigner, plutôt réticent à entrer dans un bar. Ouais, un bar. Bien sûr ce n'était pas l'endroit en soi qui me dérangeait, loin de là, mais la perspective de voir Brett apprendre d'une manière ou d'une autre cette petite escapade imprévue suffisait à me filer des sueurs froides. Même s'il fallait bien avouer que la fille m'offrait la justification rêvée, si je revenais bredouille de l'aventure, ça ne sauverait pas ma pauvre tête. J'allais devoir faire gaffe : ne pas boire une seule goutte et ne surtout pas m'attarder - ou alors m'assurer que le cadavre de ma bière emporte le secret dans la tombe.

Le nom du bar me tira un rictus moqueur. J'hésitais encore à décider si c'était de bonne ou mauvaise augure : le Run'Away, troquet de seconde zone pour ouvriers paumés ou établissement chaleureux pour moment agréable... Tout était possible. Pour le bien de ma pomme, j'espérais très franchement tomber sur la deuxième solution. Ok ok, pour mon plaisir personnel aussi. Mais chhh...

J'avais même pas encore passé la porte derrière la miss qu'elle était déjà accueillie comme une habituée de longue date. Rhum mangue passion ou sake façon Omote ? Sympa, elle savait profiter de la vie elle au moins. Peut-être un peu au détriment de sa santé, quand même... mais ça c'était son problème, pas le mien. Et puis j'avais autre chose à faire que la traiter d'alcoolo. Déjà parce que j'étais pas franchement plus raisonnable, quand je m'y mettais. Ensuite parce que je la connaissais pas, donc certainement pas assez pour la juger. Et enfin parce que j'avais vraiment plus important à faire que médire sur les gens.

En tout cas, une chose était sûre, je n’étais pas passé inaperçu : le simple fait d’être arrivé avec elle me valut d’être détaillé de la tête aux pieds, avec une surprise si évidente et si sincère que ça m’aurait franchement pas plu, si j’avais été elle. Ou alors elle était plus tordue encore que je l’avais cru au départ. Sûrement. J’esquissai un sourire moqueur quand elle voulut me présenter : à l’évidence, elle n’avait pas encore réalisé qu’elle ne connaissait pas mon nom. Enfin si, en quelque sorte, sauf qu’elle avait une bonne chance sur trois de se planter...

Je faillis exploser de rire quand elle se tourna vers moi en bredouillant. L’expression qu’elle affichait valait bien son pesant de Gallions. Au lieu de ça, j’amorçai un mouvement vers le serveur en ouvrant la bouche pour me présenter en bonne et due forme, histoire de la tirer de son embarras, mais le gus ne me laissa même pas le temps d’en placer une. Ok, sympa, très fun, mec. Donovan Arkeley venait de se prendre un vent monumental. Heureusement qu’il s’agissait pas d’une jolie fille – je l’aurais eue très mauvaise.

Blasé, j’observai la salle en me désintéressant de ce qui se disait ; discussion d’habitués, not my business. Vous vous souvenez des deux catégories auxquelles le bar pouvait appartenir ? Pour mon plus grand bonheur, le Run’Away appartenait à la deuxième, celle des ambiances chaleureuses et sympathiques, du genre qu’on aimait trouver après une très longue journée ou juste parce qu’on a envie de se changer les idées. Bref, le genre d’endroit que j’appréciais quand j’étais pas en mode intoxication éthylique – comprendre : soirée beuverie entre potes. Sans Brett, bien sûr. Jamais.

Traîner môssieur Vodka-cul-sec dans une orgie alcoolique ? Plutôt mourir avant qu’il nous tue.

Un truc attira mon regard pendant mon inspection des lieux, la petite touche perso, présentée derrière le comptoir : une série de croquis impec de ce que je supposais être le personnel du bar – facile, après avoir reconnu l’asperge qui venait de me snober en beauté. Je plissai les yeux, jugeant de la qualité du dessin : une exécution maîtrisée et sans défaut, preuve d’un talent certain. En ma qualité de super pas doué, j’étais impressionné.

Je remis les pieds sur terre quand une main se tendit vers moi – la fille se décider à entamer les civilités. Vrai que jusque-là, on s’était plutôt laissés porter par le courant. Je haussai un sourcil amusé en entendant son prénom. Alithéia. D’où ça sortait, un nom pareil ? Bon, ça sonnait plutôt bien et c’était assez joli, mais c’était surtout très... original !

Cela dit, on en voyait d’autres, dans le monde de la magie.


-Donovan, répondis-je en lui serrant la main. Vous pouvez m’appeler Dony si vous préférez, y’a pas mal de gens qui m’appellent comme ça.

Personne m’avait jamais demandé mon avis, mais c’était le principe des surnoms, non ?

-Euh... c’est que moi je veux bien rester, surtout qu’y se fait faim - et mon déjeuner me semblait soudain trèèès lointain – mais Brett nous a toujours à l’œil et si on fait un écart...

Hey, une petite minute. Ok, Brett me foutait la trouille, mais depuis quand je me laissais dicter ma conduit par cet emmerdeur de Zonard ? Il n’était pas dit que Donovan se laisserait mener à la baguette, ni par Brett ni par personne d’autre. Mes parents avaient déjà pas réussi, c’était pas pour laisser le champ libre à quelqu’un d’autre.

-Et bouse, m’exclamai-je. J’ai faim et je fais une pause. Si cet embouseur est pas content, il a qu’à les coller lui-même ses affiches.

Et je fis un large sourire. Tout d’un coup, je me sentais beaucoup mieux.

Je m’en mordrais sûrement les doigts plus tard, mais pour l’instant, j’étais plutôt fier de moi.


-C’est cool, ces tableaux, là, lançai-je en pointant du pouce en direction du comptoir. Ils sont super chouettes. Vous savez qui les a faits ?

Si j’avais su que j’avais leur auteur en face de moi, je me la serais certainement bouclée. Ou alors j’aurais pas formulé les choses comme ça. Mais comme j’avais rien suivi de ce qu’elle avait dit avec le serveur, un peu plus tôt, j’étais carrément à côté de mes pompes.

On peut pas savoir tout faire, non plus. Moi, en plus de chanter et gratter quelques notes à l’occas, je savais très bien me montrer ridicule. Aha.

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MessageSujet: Re: [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan   [rues commerçantes] Les petites annonces de Donovan Icon_minitimeSam 9 Juil - 15:32:51

Bougre de troll, je venais de verser toute la sauce sur mon nouveau jeans... Les rires d'Ivy fusèrent aussitôt. Heureusement que le Chef était d'humeur docile aujourd'hui. Il faisait beau, les oiseaux chantaient, on dit souvent que le printemps joue sur notre humeur. Il y avait du monde qui défilait depuis bien deux heures maintenant. Entre plat du jour et petits cafés j'avais du mal à trouver mes repères. L'année dernière je bossais essentiellement en tant que barman. C'était bien plus pratique et je ne sentais pas la friture !
Au moins je pouvais faire connaissance avec les petites minettes du coin et avec ma belle gueule, difficile de louper un rencard. Mais ce temps est révolu. Je me retrouve coincé à faire le sale boulot. Ce maudit Ryan qui n'est qu'autre le neveux du Chef, s'est incrusté dans l'équipe il y a 6 mois de ça. Légèrement pataud il n'arrive à rien en cuisine. C'est limite s'il ne retient pas tous les menus à la carte. Parfois, je me demande bien ce qu'il fiche encore ici.

Ivy est une jeune moldu aux traits fins. Petite et toute menu j'ai toujours l'impression qu'en une seule bourrasque de vent elle pourrait s'envoler au loin. Sa long chevelure brune raffermit ses traits mélodieux et féminins. Malgré ses airs de jeune fille précieuse, elle a un fort caractère. Voulant ouvrir son propre restaurant dans quelques années, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds facilement. Sachant que je suis là que les vacances et le week end, elle en profite amèrement pour me remonter les bretelles quand rien ne va. Je préfère me faire gourmander par une jolie fille que le Chef... N'empêche mon égo en prend un sacré coup.

Le Chef, Gustave Armondo est comme un ami pour moi. C'est le mec sur qui je compte le plus dans cette ville. Il m'aide dans toutes les situations houleuses et n'hésite pas à me donner un peu plus d'argent que mon salaire, quand je n'ai plus un sous. En fait, je le considère comme un second père. Même si le mien est très distant maintenant, je le respecte toujours autant, mais Gustave reste mon confident.

Alors que j'essayais vainement d'enlever cette tâche rougeâtre de mon pantalon, Ryan fit son entrée magistrale. Son air hautin, supérieur à tous, genre bobo des quartiers chic de Londres, me retourna le cœur. Je n'en fis rien paraitre. Mais lorsqu'il perdit l'équilibre en glissant sur une flaque soudaine, je ne pu qu'afficher un léger sourire narquois.


-Bon sang Ryan ! Je t'avais pourtant demandé de passer la serpillère y'a dix minutes, maugréa Ivy atterrée par l'incapacité de sa nouvelle recrue.

Le jeune homme vit me siffler à l'oreille qu'Alithéia était dans les parages. Mon cœur bondit d'un cran à l'annonce de cette merveilleuse nouvelle. Notre dessinatrice préférée était assise à sa table fétiche. Je me remis de suite au boulot histoire de lui confectionner un bon petit plat. Je n'étais pas du genre à privilégier certains clients, mais Alithéia c'est une autre histoire. Ryan ne nettoya pas le sol, trop fier de lui pour se rabaisser à une tâche aussi ingrate.

La porte claqua et c'est le ventre proéminent de Gustave qui fit son entrée. Le teint légèrement rougeaud, la moustache sous le nez et le crâne dégarnit, il fut jadis l'un des plus beau italien du quartier. A l'époque, notre chef cuistot avait un bon nombre de femmes qui lui courraient derrière. Il se maria avec une belle anglaise du nom de Pénélope. Malade depuis peu, elle reste cloitrée dans sa chambre d'hôpital, bourrée aux médicaments douteux. L'inquiétude se lit sur son visage, mais le Chef garde toujours le sourire et la joie de vivre.


-Allez on s'active un peu les gars ! Y'a de plus en plus de clients ! Et on a notre Alithéia nationale qui est sur les bancs ! En plus accompagnée d'un charmant jeune homme, me lança t-il d'un air conquérant.

Bruno et Dean virent juste après l'arrivée du Chef. Bruno était un gars de la trentaine, costaud, qui semblait n'avoir qu'une obsession : le culte du corps. Un chic type qui cuisinait comme un dieu à mes cotés. Je sentais que la prochaine heure à venir allait être douloureuse à digérer. Il faut voir à quelle vitesse il coupe les carottes, c'est impressionnant. Ancien marin, il a travaillé pendant plusieurs années aux cuisines d'un grand navire pour une flopée de combattants... C'est peut-être de là qu'il a développé une telle dextérité. Dean quant à lui, est un homme aussi âge que le Chef. Originaire du Togo il ne parle pas très bien l'anglais, mais qu'à cela ne tienne, c'est un excellent bougre et assidue à la plonge. La machine est en route, Ryan nous envoie les commandes. Je baigne dans la sueur et la chaleur tonitruante des fourneaux. Je n'ai qu'une seule envie, prendre ma pause et aller adresser mon amitié à Alithéia.


-C'est bon Léo, tu peux prendre ta pause, mais ne traine pas trop ! M'avertit le Chef d'une voix rauque mais amicale.

Je me défis de ce tablier et épongea mon front de ces sueurs froides. Un peu d'eau sur le visage, je pouvais enfin aller rendre visite à ma jeune artiste. Sortant des cuisines, je la vis non loin de là, accompagnée d'un jeune gars aux allures décontractées. Ils semblaient tous deux être plongés dans une discussion intéressante. Passant devant un miroir, je pris soin de vérifier ma coupe de cheveux. J'avais vraiment l'air d'un fou qu'on venait de passer des heures au dessus des vapeurs d'un volcan. Laissant tomber ma motivation de me faire beau, je me dirigea vers la table conquise.


-Salut Alithéia ! Que me vaut le plaisir de ta venue ?

Mes yeux scrutèrent les prunelles de la jeune femme. Un sourire chaleureux se dessina sur mon visage. Je pris également la peine d'offrir une poignée de main en toute politesse au garçon qui accompagnait mon amie.

-Bonjour, je m'appelle Léo. Dis-je avec toute la simplicité du monde.

Entre cette échange tout a fait diplomate, je sentis que ce jeune homme n'était pas banale. Surement un sorcier.
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