PortailPortail  AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
{ What is the date today ? }

N'oubliez pas que l'histoire du forum suit le cours des saisons que nous vivons IRL à J+2 ans.

NOUS SOMMES EN 2017

Donc faites attention à vos dates de naissances et autres dates dans la chronologie de vos personnages.

{ Forum réservé aux membres déjà inscrits }


Le forum n'est plus administré.
Nous n'acceptons plus de nouvelles inscriptions pour le moment.
Pour toute demande de gestion
ouvrez un sujet dans la section réservée aux invités et un membre vous répondra.

{ Invité }

Si tu as cinq minutes
Fais un petit tour du côté du clic

Top Site #1 Top Site #2 Top Site #3 Top Site #4

"Ayez la clic attitude !"

Le deal à ne pas rater :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
600 €
Voir le deal

 

 Pleine lune

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Danny Perry
● Non-Humain ●

Danny Perry


Nombre de messages : 8
Age du personnage : 34 ans
Habitation : Kenya
Occupation : Ambassadrice
Date d'inscription : 17/02/2011
Coup de coeur : 0
Gallions : 9687

Pleine lune Empty
MessageSujet: Pleine lune   Pleine lune Icon_minitimeMar 26 Avr - 12:40:45

Le crépuscule commençait à descendre. Une délicate pénombre envahit le bois, estompant peu à peu les silhouettes des arbres dont les cimes se découpaient de plus en plus difficilement sur un fond de ciel indigo pour les métamorphoser en une ombre gigantesque, épinglée aux quatre coins des cieux et des environs. J’avais l’impression que la soirée avait fait tomber sur moi son voile opaque plus rapidement encore que la veille. Nous étions à l’heure d’été depuis quelques jours maintenant. Tout allait toujours plus vite aux beaux jours. Mais j’aimais les journées longues et les nuits courtes. Les périodes de transformation étaient moins pénibles car, lorsque je recouvrais ma forme humaine au matin d’une nuit de pleine lune, je ne souffrais pas du froid.
Nous étions à la pleine lune d'avril. Le printemps était remarquablement doux cette année. Cette douceur compensait la solitude de mes escapades nocturnes. Dès les premières nuits où je connus la transformation au Royaume-Uni (sans ma meute africaine, devrais-je préciser), j’avais ressenti beaucoup de difficulté à la vivre seule et à accepter d’être une créature rejetée des hommes. Le problème ne s’était pourtant plus posé depuis l’année où je devins un lycanthrope. J’avais très tôt résolu mes dilemmes et mes cas de conscience, acceptant la fatalité de l’accident qui m’avait valu cette morsure inaltérable avec sang froid et stoïcisme. Depuis mon arrivée en Angleterre, quand les nuits de pleine lunes arrivaient, j’errais dans les bois, sans but, en attendant que le matin surrevienne. Là où trois mois auparavant nous nous amusions en groupe à chasser les gazelles, les zébus ou à déloger les guépards de leur tanière pour le plaisir de se sentir les créatures les plus puissantes de la jungle et des plateaux Kenyan, j’étais désormais un alpha sans meute, sans goût pour la chasse et sans plaisir de rallier la nuit à la recherche d’un mauvais coup à fomenter.
Pleine lune Lycanr

(c) Loïs - gallery
Ces soi-disant mauvais coups n’étaient d’ailleurs jamais bien cruels. Nos jeux consistaient à tenir les animaux sauvages le plus éloignés possible des villages des hommes. Nous ne tuions quasiment jamais. Nous étions les protecteurs, jamais les agresseurs. Si mon âme est sauvage, ma conscience reste quiète.
Ce soir était un soir de solitude comme les autres mais la fraîcheur printanière m’encouragea à prendre du plaisir à courir dans le bois, et plus loin encore. Je courus dans les bruyères de l’Exmoor sans m’arrêter jusqu’à l’autoroute qui traverse Somerset. Le pollen vint me chatouiller les naseaux, j’éternuai bruyamment et ça me fit rire et oublier encore un peu plus la désolation des environs nocturnes et du silence de mon cœur.
Sur la route, il n’y avait aucune activité. La seule lueur de vie de ce comté était accrochée aux carreaux allumés d’une petite bicoque suspendue entre deux collines. Je traversai l’autoroute et courus jusqu’à la maisonnette qui n’était pas si petite que la distance me l’avait fait imaginer. Il s’agissait d’une villa recouverte de lierres grimpants et dont le parvis était bordé de rhododendrons fleurant bon la campagne. Deux fenêtres allumées par laquelle une musique suave tintinnabulait à travers les volets bleus à la peinture écaillée témoignaient de l’agitation d’une vie intérieure. Je posai mes deux pattes avant sur le rebord de la fenêtre du rez-de-chaussée. Une famille fêtait un évènement quelconque. J’avais peu d’indices pour deviner le thème de leur joie. Un anniversaire ou une naissance, peut-être ? Ce qui me frappa brusquement fut le berceau en osier rempli de langes et suaires blancs, au pied duquel une table basse était surmontée par une montagne de petits paquets cadeaux. Un baptême ?
La scène que je regardais sans détourner les yeux, séduite et jalouse en même temps de trouver tant de bonheur, un bonheur si palpable, en une seule fois et dans une seule pièce, m’absorba longtemps. J’en oubliai d’être prudente et de d’ouvrir mes sens à l’étude de mon environnement. Des pas s’approchaient de moi et je ne les entendis pas. Une forme humaine armait son fusil sur moi, visant la nuque, et je ne sentis pas l’odeur humaine de l’être qui me cernait par surprise.
Mes yeux jaunes irisés d’auburn étaient vissés à la celle qui semblait être l’hôtesse de la maison. Une guitare sous le sein, elle chantait une chanson du folklore irlandais. Rejointe par les huées et les mains et les pieds des quatre fils et des deux filles de tous âges qui battaient en rythme, elle avait l’air de fédérer sa famille avec une vigueur et une bonté attachante.
Lorsque je me demandai enfin pourquoi il manquait à ce magnifique tableau l’image bienveillante, protectrice et idéale du pater familias, le coup de feu parti. La douleur me surprit. Une brûlure atroce m’enserra la gorge. A l’intérieur, les clameurs se turent d'un coup. La mère retira l’enfant du berceau et attrapa la main du plus jeune de ses enfants. Les deux aînés s’occupèrent des cadets et en un rien de temps, le salon de la maison était vide et, moi, j’étais couché sur mon flanc. Un autre coup de feu partit. Cette fois la douleur vint me déchirer l’épaule. L’adrénaline monta d’un coup. Ma gueule s’ouvrit pour qu’un râle de douleur s’élève au cœur de la nuit. J’entendis les pas de l’homme approcher. Mes sens, affolés, brouillés, perturbés, s’ouvrirent enfin. Je sentis la sueur et la peur du père de famille bienveillant, protecteur, au courage idéal et qui essayait de défendre sa famille au péril de ses jours.
Ma douleur était insupportable, je me roulais dans le gravier pour me retrouver le plus vite possible sur mes quatre membres. Je grognais face à l’homme dans l’espoir de le dissuader de tirer une autre balle alors que je me trouvais à deux mètres de lui. Une masse épaisse et velue, au pelage sombre. Ma respiration enrouée faiblissait car la plaie béante au cou m’empêchait de reprendre mon souffle. L’homme fit un pas de côté. Pour l’imiter, je fis un pas de côté. Nous nous tournâmes autour pendant quelques lourdes secondes de tension. Il me regardait dans les yeux. Je lui rendais son regard en grognant. Le troisième coup parti mais il me manqua. Je profitais du moment de flottement pour bondir sur lui, les deux pattes en avant pour le coucher à terre. Il lâcha son fusil et hurla à l’intention des oreilles et des larmes qui se cachaient apeurées à l’intérieur de la villa : « Ferme la porte à clé, Dorine ! C’est un loup-garou ! Je vous aime ! »
Nous restâmes dans cette position, au face à face, lui couché sur le dos et moi le clouant au sol, quelques secondes encore. J’avais envie qu’il comprenne que je ne leur aurais jamais fait de mal. Nous n’étions pas tous des assoiffés de sang et sans foi ni loi. Je comprenais sa crainte, j’applaudissais son courage mais je voulais à tout prix qu’il accepte l’idée que je puisse être différente. Il était dès lors hors de question que je partisse sans trouver le moyen de le lui faire accepter.
La douleur au cou et à l’épaule me ceignait tout le corps. J’avais très envie de déguerpir pour me rouler dans l’eau froide et anesthésier mes plaies mais je n'aurais jamais pu quitter ce jardin sans regagner mon honneur quand bien même n'aurait-il jamais su qui j'étais. Mon sang coulait sur son visage aussi fis-je le plus rapidement possible. Je me penchai sur sa figure, j’ouvris en grand ma gueule bordée de dents à l’émail marmoréenne et brillante. Des dents saillantes comme des couteaux à la lame d’argent. Je sortis ma langue baveuse et l’appliqua, comme n’importe quel cabot en train de faire la fête à son maître, sur la tête paralysée de peur de l’homme. Un salut canin.
Je réitérai deux fois mon salut avant d’écarter mes pattes de son torse pour le laisser respirer. Il mit un certain temps à prendre une décision. Son fusil était à dix centimètres de sa main droite. Aurait-il le temps de réarmer et de tirer ? Devait-il tirer ? La créature que j’étais ne paraissait pas lui vouloir de mal.
Il se releva doucement et tendit une main incertaine vers mon museau. Je le baissai en fermant les yeux pour accepter la caresse. Il me caressa et se releva en titubant.

« Mais qu’est-ce que tu es ? » s’étonna-t-il abasourdi en s’approchant de moi, définitivement sevré de sa peur.

J’émis un cri faible en lui tournant le dos. Je n’avais plus rien à faire ici. Mon honneur était sauf : je n’étais pas le loup sanguinaire. Il y avait les bons et les méchants dans toutes les communautés. Depuis ma morsure, le travail sur moi-même avait été pénible, long et douloureux mais j’y étais parvenu, aussi était-il inadmissible que j’accepte d’illustrer le stéréotype trop répandu du garou méchant.

« Excuse-moi, Loup, pour... pour les coups de fusil. Reviens nous voir sous ta forme humaine et je pourrai t'accueillir comme l'un des nôtres... » dit l'homme d'une voix aussi solennelle que désolée. Dans son invitation, je percevais qu'il s'excusait de n'avoir pas encore assez confiance en moi pour me laisser entrer dans sa maison et me proposer des soins. Je l'excusais. A rôles inversés, j'aurais agis de la même façon. Je me promis de revenir, non pour récolter les lauriers mais pour parfaire l'accomplissement de mon idéal imbécile : aplanir les tensions entre lycans et humains.

L’homme me regarda partir. Quand il fut certain que sa famille n’était plus en danger, je l’entendis courir à l’intérieur pour rassurer les siens. Je n'avais encore aucune idée de ce qui attendait cette famille et de la sauvagerie dans laquelle elle serait exécutée quelques heures à peine après mon départ.

Quant à moi, au petit matin levant, nu, mon corps de femme gisait sur le bord de la route de Somerset. Le bois était à ma gauche, mon visage mordait la poussière et la villa de la famille devait se trouver à une dizaine de kilomètres derrière moi. La balle dans le cou était ressortie mais il s’écoulait toujours une flaque de sang des deux trous béants ; et celle de l’épaule était restée logés dans ma chair.
Un bruit mécanique freina subitement à ma hauteur. Je n’avais pas assez de force pour ouvrir les yeux mais mon odorat ne me trompait pas. Un lycan s’était approché de moi.
Revenir en haut Aller en bas
Senna Limeworth
● Non-Humain ●

Senna Limeworth


Nombre de messages : 38
Age du personnage : 34 ans
Habitation : Cambridge
Signature : Copyright de votre signature
Avatar : Elune
Date d'inscription : 26/11/2010
Coup de coeur : 3
Gallions : 9893

Pleine lune Empty
MessageSujet: Re: Pleine lune   Pleine lune Icon_minitimeMer 27 Avr - 17:34:22

La pleine lune s'était fait attendre cette fois-là.

Ce fut la première chose à laquelle Senna songea en regardant le plus jeune membre de la meute détaler en courant joyeusement sous sa forme de loup. Elle, préféra profiter des quelques instants qui lui restaient avant de quitter sa peau d'humaine. Elle sourit dans la nuit, savourant ce qu'aucun des membres de sa meute ne prenait le temps de savourer avant de se transformer : l'herbe fraiche sous ses pieds, le vent léger qui soufflait et cette impatience, cette autre personne enfermée dans son corps qui désirait prendre le dessus et la contrôler.

Elle résista à cette envie de partir, le temps que John les rejoigne. Kira et Leiko étaient transformés depuis le coucher du soleil, la jeune femme n'avait pas pu se retenir plus longtemps et son copain s'était platement excusé avant de la rejoindre pour qu'elle ne fasse pas trop de bêtise. Quant à Keenan, elle n'avait pas pu le laisser vagabonder dans les collines sans personne pour contrôler sa force brute, dieu seul savait quel désastre il aurait pu causer tout seul. Et Senna attendait John. Donc Keenan aussi, du coup il avait passé deux heures dans le jardin à guetter la voiture de l'Alpha en se tournant les pouces et en maudissant cette lune.

Non pas qu'elle influait d'une quelconque façon sur les transformations de Senna et de ses trois protégés, mais sa présence de plus en plus forte excitait les plus jeunes, Kira et Keenan étaient incontrôlable. Déjà qu'en normal ce dernier était intenable, là il s'était vraiment transformé en démon insupportable. Il avait passé les deux jours précédant son arrivée à sauter et courir partout, il ne trouva pas le sommeil et il n'arriva pas à avaler quoique ce soit. Ce qui était une grande première car il était toujours le premier à s'empiffrer. Et Kira s'était mise à griffer le sol jusqu'à se mettre en sang parfois en grommelant des mots en japonais, d'où sa transformation un peu précipitée.

Et John était enfin arrivé, avec de la vodka, elle l'avait sentie avant que Keenan accoure dans la cuisine en hurlant pour l'en avertir. Et c'était pour profiter toute seule de sa présence qu'elle avait accepté que Keenan se transforme et aille gambader tout seul. En espérant qu'il tombe sur Leiko et Kira pour qu'ils puissent le surveiller. Elle attendait donc qu'il lui dise ce qu'il avait à lui dire. Il pouvait prendre tout le temps dont il avait besoin, mais elle savait qu'il finirait par lui dire comment avançait leur affaire à travers l'Opposition. John était haut gradé dans l'Opposition, pas au sommet, cependant, il était assez haut pour que l'on écoute ce qu'il avait à dire. Et pour le moment, ce qu'il avait à dire se résumait en quelques mots : respect et égalité pour les Lycanthropes. Car on les exploitait trop quand John s'était enrôlé, il avait mis du temps mais peu à peu, mais leur traitement s'était amélioré. Et lui même savait qu'il pouvait encore faire quelque chose, pour continuer à rendre la vie des lycanthropes plus agréable.

" - Vodka ? demanda t-il soudain.

Senna sourit et tendit son verre vers lui. Il savait parfaitement qu'il n'avait pas à le lui demander, c'était tout simplement la chose qu'elle préférait le plus au monde. Il se moquait d'elle, il ne devrait pas la prendre comme ça, songea t-elle. Elle était suffisamment forte pour lui mettre une raclée, qu'elle porte sa peau ou celle de la louve.
Avec un sourire, John se versa lui aussi et trinqua avec elle.

" - Alors ? l'interrogea t-il encore.Comment s'est passée cette journée ?

Senna bascula la tête pour finir son verre cul sec. Elle n'avait pas envie de parler de ça avec lui. Lui partait tout le temps alors qu'elle restait avec eux, tout le temps. Elle les aimait et elle les détestait cordialement. Si elle avait pu lui dire non un jour, elle l'aurait fait quand il lui avait demandé d'accueillir des loups qui n'avaient nulle part où aller. Mais elle ne l'avait pas fait. Et aujourd'hui, elle ne pouvait pas vivre avec ceux qui comptaient vraiment pour elle : John et Fanny.

John ne supportait pas plus qu'elle la présence de ses protégés. Ils n'arrivaient pas à contrôler leur sauvagerie. Ils étaient trop cruels avec leurs victimes et ne se retenaient pas. Kira en particulier pouvait se montrer parfaitement retorse quand il fallait récupérer des informations pour l'Opposition. Or John luttait contre cette image négative qu'avait les gens envers les lycéens.
Et Fanny …
Fanny était trop fragile pour vivre avec ces bêtes. Rien que de souvenir de la blondeur de sa petite fille et de son gout pour les contes … Elle n'aurait jamais pu survivre dans cette maison dont les habitants se plaignaient quand ils n'avaient pas de steak tartares à manger.

Senna soupira profondément.

" - Parfois je donnerais bien du tue-loup à Keenan, voire même de la mort-aux-rats. Il est incontrôlable.

John posa sa main sur l'épaule de la jeune femme, pour lui donner du courage ou pour lui témoigner de la peine qu'il avait à lui faire endure cela. Même si cette seconde hypothèse était très peu probable.
Mais il aurait bien besoin de se faire pardonner. Elle en avait assez de devoir les supporter toute seule de devoir partager tout ce qu'elle possédait avec eux. De devoir faire la bonne pour que leur pauvre petite vie misérable ne soit pas aussi horrible qu'ils semblaient le croire. Et lui ne venait que rarement. Il venait seulement quand il avait une mission pour eux, jamais pour voir Senna. Il venait que pour la deuxième, celle de la pleine lune, mais jamais lors des trois jours de lune qui influençaient tous les loups-garous.

" - Tu aurais du venir hier, lui reprocha t-elle avec une moue. Au moins ils t'auraient écouté en tant qu'Alpha. Ils ont attaqué tout un troupeau. Les dégâts n'étaient pas beau à voir.

Elle qui faisait tout pour que leur présence ne gêne pas leurs voisins. Ils détruisaient tous ses efforts à la première occasion, et ne s'en excusait jamais. Senna en avait tellement assez de cette vie. Tellement assez d'être toujours là pour eux. Et cette colère contre eux qui sommeillait en elle était exacerbée par la présence de la lune … ce qui ne facilitaient pas les choses, loin de là. Jamais elle ne se serait permis de penser de telles horreurs si la lune n'avait pas été pleine.

" - Je sais. Mais je suis là ce soir.

Et sur ces mots, il lui tendit une fiole de potion. Senna savait parfaitement ce qu'il y avait là-dedans. Car elle en prenait à chaque fois durant les trois nuits de pleine lune, du moins en temps normal. Senna, John et les autres pouvaient se métamorphoser quand ils le souhaitaient, mais il n'avait plus aucun contrôle lors de la pleine lune : ils étaient forcés de se transformer à la pleine lune. Cette potion les empêchaient de perdre pied, de rester présent dans leur peau de loups, de se souvenir de ce qu'il avaient fait pendant la nuit. Mais ce soir elle n'en prendrait pas.

" - Ce soir tu vas te comporter en alpha, expliqua t-elle calmement en retirant ses chaussures et son jean. Ce soir tu vas te débrouiller pour les contrôler tout seul.

Elle quitta le jardin en retirant ses vêtements et laissa la lune prendre le pouvoir sur sa nature pour se transformer en ce qu'elle était au fond d'elle même. Louve …



Le soleil qui réchauffait doucement sa peau nue la tira de son sommeil. Elle ouvrit paresseusement un oeil pour voir où elle se trouvait.
Par terre, près d'un court d'eau, son pied était d'ailleurs plongé dans l'eau fraiche. Son corps était meurtrit par les pierres sur lesquelles la louve avait du se coucher. Mais au moins les rocs chauffés par la chaleur de son corps la lui rendait bien à présent.

Senna se leva douloureusement en étirant ses muscles endoloris, remarquant le lapin dépecé à ses pieds, elle se pencha au dessus pour essayer d'apercevoir son reflet. Elle ne fut pas déçue, son visage, son coup et ses épaules étaient maculées de sang. Mais au moins, celui ci était d'origine animale et non pas humaine. La jeune femme se réjouit en songeant qu'au moins, elle était capable de se retenir même sous sa forme de loup d'attaquer les hommes. Ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Elle se débarbouilla comme elle le pouvait avec l'eau et marcha.

Elle reconnaissait au moins la forêt. En baillant, elle retrouva le chemin d'un petit sentier qui menait directement au petit cottage qui lui appartenait. Très pratique quand on était un loup-garou.
Senna arriva dans le jardin. Ses vêtements étaient là où elle les avait abandonnés, ceux de John les avaient rejoints et la bouteille de Vodka gisait dans l'herbe encore humide de rosée. La fiole aussi, mais il en manquait une dose, celle de l'Alpha. Au moins, il avait prit ses responsabilités pour une fois. Mais il n'y avait personne dans la maison et la jeune femme s'inquiétait de cette absence de cris. Ce silence dérangeant quand on était habitués à eux.

Elle se rhabilla donc en quatrième vitesse et fila récupérer ses clefs de voiture. Elle allait parcourir toutes les routes environnantes puis toutes les bois s'il le fallait. Mais elle les retrouverait et les traînerait à la maison. Comme elle avait l'habitude de le faire sous sa forme de loup quand elle restait avec eux. En temps normal. Elle espérait juste ne pas en retrouver un blessé. Keenan par exemple, s'il avait fait l'erreur de défier John pour prendre sa place.

Avec la peur de trouver un des membres de sa meute, un de ses enfants d'adoption vidé de son sang, elle fonça sur les chemins de terre, pour aller aux environs des endroits qu'ils affectionnaient le plus sous leur forme de loup.

Mais elle ne trouva rien.

Alors elle décidé de se servir de son nez, et là, nez au vent , elle réussit à intercepter et remonter une odeur animale provenant forcément d'un loup, mais un loup qu'elle ne connaissait pas.

Et elle la trouva. Nue dans un fossé, dans un bien piètre état. Elle n'osa pas trop la secouer de peur d'aggraver son état, mais elle devait bien voir à quel point elle était blessée. L'autre femme avait deux blessures. Par balles évidemment, heureusement que les plaies n'empestaient pas l'argent. En regardant sans toucher, elle réussit à savoir presque de manière certaine que l'une des balles, celle de l'épaule n'était pas ressortie, et que la femme n'était pas morte.

Senna posa doucement sa main sur le front de la jeune femme pour constater qu'elle n'avait pas de fièvre, et donc pas encore d'infection. Elle alla chercher une couverture dans sa voiture et retourna auprès de la femme. Cette fois ci, elle devait lui parler.

" - Bonjour ? demanda t-elle prudemment dans le but d'obtenir ne serait-ce que la moindre réaction qui prouverait un état de conscience.

Le manque de réponse la paniqua : elle s'imagina tout de suite une sorte de chasse au loup-garou qui aurait eu lieu. Et ses protégés qui auraient été traqué et tués. Elle réprima un cri d'horreur, et elle chassa cette pensée. S'il était arrivé quelque chose à l'un d'entre eux, elle l'aurait su. Et si quelqu'un avait bel et bien troué la peau à l'un d'entre eux comme il l'avait fait avec cette femme. Il n'y aurait aucun endroit assez sûr pour qu'il puisse se cacher. Et ce nulle part.
Elle inspira profondément pour se calmer puis continua à tenter de la faire réagir en l'enveloppant délicatement dans la couverture de laine.

" - Je m'appelle Senna. Je vais m'occuper de vous. Vous n'avez rien à craindre.

Et ceci dit, elle fit levier avec ses pieds pour la relever et la porter jusqu'à la voiture. Il fallait qu'elle retire cette balle. Elle avait tout le matériel justement au cas où dans la boite à gant, et ce serait nettement plus discret et plus confortable sur le plateau du véhicule. Senna la traîna presque jusque là.

Elle la souleva en utilisant toute la force à sa disposition et la hissa avec quelques peines sur le plateau de métal. Elle l'entour d'une nouvelle couverture, dénudant juste l'épaule blessée et lui fit un oreiller avec son sweat qu'elle retira. Puis elle sauta par terre pour aller chercher sa trousse médicale dans la boite à gant et une bouteille d'eau abandonnée de la veille sur le siège passager.

Pourquoi est ce qu'elle l'aidait ? Lui demandait une petite voix au fond de sa tête. Elle avait quatre autres loups à retrouver, et puis elle ne connaissait pas celle ci ni d'Ève ni d'Adam. Senna fit taire cette voix en songeant que le jour où elle se réveillerait blessée sur le bord de la route, elle aussi aimerait bien que l'on s'occupe d'elle et qu'on la soigne.

Elle se percha de nouveau sur le plateau et replia ce qui tenait lieu de portière, pour que personne qui passerait par là ne se doute qu'une louve-garou était en train d'en opérer une autre à l'arrache au beau milieu de nulle part.

Elle enfila des gants stérilisés, de la gaze, du désinfectant et une pince. Elle sentait nauséeuse rien que de penser à l'opérer, ce n'était donc pas la meilleure idée qu'elle avait jamais eu de l'opérer ainsi. Mais elle savait aussi parfaitement à quel point ça fait mal de se prendre une balle. Pour en avoir prit elle même quelques unes.

Senna désinfecta donc la pince avant de se pencher vers la plaie. Elle retint son souffle et enfonça doucement la pince dans la plaie en réprimant une nausée. Elle sentit enfin un obstacle solide qui n'était pas de l'os de l'autre côté du métal, l'attrapa et le tira vers elle. La balle sortit des chaires avec un affreux bruit de succion qui lui fit froid dans le dos.

" - Voilà, c'est fini, murmura t-elle. Plus pour la femme que pour elle. Quoique …


Elle passa sa main ensanglantée sous la tête de la jeune femme pour la soutenir et approcha la bouteille d'eau de ses lèvres.
Revenir en haut Aller en bas
Danny Perry
● Non-Humain ●

Danny Perry


Nombre de messages : 8
Age du personnage : 34 ans
Habitation : Kenya
Occupation : Ambassadrice
Date d'inscription : 17/02/2011
Coup de coeur : 0
Gallions : 9687

Pleine lune Empty
MessageSujet: Re: Pleine lune   Pleine lune Icon_minitimeJeu 28 Avr - 22:39:10


L'eau coula au bord de mes lèvres, puis dans mon cou. Je n'avais pas encore recouvré toute l'aisance de mes capacités motrices ni toute ma tête. Je m'y repris maladroitement et, cette fois, l'eau coula dans mon œsophage. Ma nuque et mon épaule me lançaient comme si on y avait appliqué des braises incandescentes, mes pensées étaient encore confuses et le souvenir de mes dernières heures l'était encore plus, cependant, j'avais l'impression de revivre. Je buvais avec avidité. A chaque lippée ingurgitée, sans même prendre le temps de respirer, je sentais le liquide salvateur descendre dans mon œsophage comme si la moindre gorgée était aussi grosse et ferme qu'un calot. Ca faisait presque mal et la plaie que j'avais dans mon cou me tirait. Je voulais boire plus lentement mais j'étais assoiffée. Tellement assoiffée que les précautions d'usage me passèrent loin au-dessus, même lorsque l'olfactif m'alerta que ma sauveuse était elle aussi lycanthrope. Je reprenais petit à petit conscience. Je relevai la tête et ouvris de grands yeux noirs sur la femme qui m'aidait à boire. Si elle avait eu envie de me faire du mal, elle s'y serait pris quand j'étais à terre et n'aurait certainement pas perdu son temps à extraire la balle histoire de mieux me buter ensuite.

» Me soigner ? »

De brefs flashs mémoriels me revinrent. Le visage concentré et écœuré de cette femme était penché au-dessus de mon épaule dont elle essayait d'extraire la balle logée dans ma chair. J'avais connu beaucoup de mauvaiseté tout au long de ma vie et mon imagination ne redoutait aucun scénario macabre toutefois l'hypothèse d'un sadisme champêtre me paraissait quelque peu tiré par les cheveux. Je ne me sentis donc pas en danger. Conséquemment, je continuais de savourer goulument l'eau et les soins qu'on me prodiguait. J'allais presque terminer la fin de la bouteille mais un peu d'eau s'engouffra dans la trachée artère. Je me mis à suffoquer ce qui termina de me réveiller complètement et de me sortir de ma léthargie. J'écartai brusquement la bouche du goulot et me redressai pour expectorer l'eau qui s'était enfuie par le mauvais tuyau, comme on dit. La peau du cou me tiraillait. C'était insupportable. Parfaitement réveillée, la conscience de la situation reprit le dessus. Je portai ma main droite à la hauteur de mon cou. Un pansement. Dans un second soubresaut et avec la même gestuelle frénétique qui paraissait essayer de s'accrocher à n'importe quoi mais tout le n'importe quoi qui m'entourait n'était que tôle et pare-chocs, je me tâtai l'épaule meurtrie. J'y trouvai un autre pansement.
Ayant résolu le mystère des maux fâcheux, je m'attaquai au reste. A tout le reste ! J'étais entourée d'une couverture et reposais sur une seconde. J'avais toujours été très mauvaise à prêter à âge aux blancs mais celle qui me faisait face avait l'air sensiblement plus vieux que moi.

» A moins que ça soit plus jeune... » pensais-je incertaine en la dévisageant.

En tout cas, si un air elle avait, c'était bien celui de la compassion. Je cessai de bouger après avoir recouvert mon sein gauche de sa nudité.

« - M-merci... »

C'était un très bon début. Il fallait maintenant trouver une suite. Quelque chose qui souligne et récompense la générosité de cette femme. J'étais politicienne. Profondément politicienne. La déformation professionnelle de toujours vouloir gratifier mes interlocuteurs de compliments idiots et vides pour les remercier de leur intérêt me suivait dans n'importe quelle interaction avec mes semblables.
    - Votre discours valait tous les pamphlets démocrates de ces trois dernières années !
    - Je vous remercie pour votre attention et je salue votre intérêt.

    - Ah ! Ma p'tite dam' Perry ! J'vous ai mis deux mangues du Madagascar de côté ! C'est pas vot' côté de l'Afrique mais, Boudiou, vous m'en direz des nouvelles !
    - Je vous remercie pour votre attention et je salue votre intérêt.

    - Allô, miss Perry ? Mary Frappadinguo de l'agence Loca Luxe, je vous appelle pour vous prévenir que nous n'avons plus de Limousine à disposition mais nous sommes prêts à vous louer la berline de votre choix au même tarif pour compenser.
    - Je vous remercie pour votre attention et j'ai une grande estime pour vos efforts.

    - Miss Perry, quelle heure est-il ?
    - Merci de me poser la question. Je salue votre intérêt. Midi douze.

En fait, je n'arrivais plus à savoir si le trait était naturel ou si j'agissais comme une saleté de politicarde par déformation. Cette fois, au moins, j'étais certaine que cette femme le méritait.

« - Je vous remercie pour votre attention et pour votre intérêt. »

C'était peut-être un peu trop. Ou pas assez personnel plutôt. J'esquissai une petite moue d'excuse tout en gardant un visage digne.

« - Je voulais dire, pour vos soins. Je dois être très chanceuse d'avoir été secourue par une personne, louve qui plus est, ayant la prévoyance de se promener avec du matériel médical » soulignai-je en désignant d'un mouvement de tête la trousse à pharmacie qui était posée sur le plateau.

La blessure au cou me relança aussitôt. Je grimaçai et portai une nouvelle fois ma main dessus. Je me contentai de la poser en bouclier pour m'apaiser.

«- Je m'appelle, Danny. Danny Perry, enchantée. »
Revenir en haut Aller en bas
Senna Limeworth
● Non-Humain ●

Senna Limeworth


Nombre de messages : 38
Age du personnage : 34 ans
Habitation : Cambridge
Signature : Copyright de votre signature
Avatar : Elune
Date d'inscription : 26/11/2010
Coup de coeur : 3
Gallions : 9893

Pleine lune Empty
MessageSujet: Re: Pleine lune   Pleine lune Icon_minitimeDim 1 Mai - 22:40:34

Senna lui sourit avec amabilité en passant une bande de gaze humide sur son visage. Elle regrettait quand même d'avoir oublié sa baguette en partant à toute vitesse de chez elle. Elle n'aurait pas eu à la transporter comme ça à la barbare et elle aurait pu essayer de la soigner sans avoir recours à ses mains. En fait, tout aurait été plus pratique si elle n'avait pas été si inquiète pour ses autres loups, d'ailleurs, elle ne devait pas trop tarder, la jeune femme commençait déjà à s’inquiéter de nouveau pour les autres. Mais pour le moment, elle avait à une bonne femme blessée sur les bras, il fallait donc s'occuper des priorités, à savoir la femme blessé. À tous les coups, ils étaient allés se foutre dans une grotte pour passez leur fin de nuit en espérant que John avait su se faire respecter pour tous les récupérer avant qu'ils n'aillent faire n'importe quoi dans les collines, comme terroriser le bétail, ou pire attaquer des humains.

- Moi c'est Senna ravie de te rencontrer Danny, et arrête le tutoiement, je ne suis pas une mamie, ok ? répondit-elle avec un sourire éblouissant.

Elle étendit ses jambes qui commençaient à picoter. Elle rangea rapidement tout ce dont elle n'avait plus besoin pour la soigner en notant quand même qu'elle semblait avoir encore mal au cou. Il fallait qu'elle aille voir si elle n'avait pas de la morphine à lui refiler, en enlevant la moitié de la dose à cause de l'organisme très rapide des lycanthropes et elle ne voulait surtout pas la tuer par overdose accidentellement. Elle referma donc la petite trousse de secours rapidement et se releva sur les genoux.

- J'ai l'habitude de soigner les gens. Mes monstres ont tendance à se blesser durant les nuits de pleine lune, ajouta t-elle avec un petit sourire en faisant allusion aux membres de sa meute.

Senna avait vraiment envie de se remettre à la recherche des autres maintenant, leur absence la touchait plus qu'elle ne l'aurait cru. Et dire qu'elle avait pensé du mal d'eux la veille, oh elle se sentait vraiment méchante à présent. Elle jeta un coup d’œil aux campagnes alentour dans le semi espoir de voir au moins une silhouette connue sortir de la forêt. Mais bien sûr ce n'était pas le cas, malheureusement.

- Je suppose que tu ne veux pas que je t'emmène à l'hôpital du coin ?
demanda t-elle en sachant que la réponse risquait d'être non.

Quand on était une créature non humaine, on n'aimait pas que les médecins vous posent des tas de questions embarrassantes sur le fait que vous guérissiez plus vite qu'un malade lambda. Mais bon, ce n'était pas forcément le genre de problème dont pouvait avoir peur toutes les créatures magiques. Enfin, en toute logique, quand on était blessé par balle, on devait peu se soucier de ce cas. Mais par exemple, pour Senna, si elle avait été blessée, elle aurait refusé, mais il y aurait certainement eu un autre loup près d'elle. Sauf exception, c'était donc bizarre que cette femme se retrouve toute seule.

- Vous êtes toute seule ? demanda t-elle. Il n'y a personne d'autre ? Je veux dire : où est votre meute ? Vous n'avez quand même pas prit le risque se vous transformer toute seule quand même ?

Elle se sentait vraiment indiscrète, mais il fallait vraiment être inconsciente pour prendre de tel risque. Quand il y avait une pleine lune et qu'elle était toute seule dans un pays étranger, elle se droguait presque au tue-loups des jours avant la lune. Histoire d'éviter de se transformer dès le lever de la lune. Il y avait trop de chances pour qu'elle se blesse et qu'il n'y ait personne pour prendre soin d'elle. Et donc qu'elle se retrouve peut-être entre les mains de dangereux psychopathes ravis de tuer un lycan.

Mais c'était un sujet qui fâchait et il valait mieux donc qu'elle en change. Comme ça, elle n’embêterait pas sa blessée.

- Euh … sinon, je peux vous ramener dans la maison que je partage avec les autres loups de ma meute, d'où je pourrais appeler un vrai médecin en qui on peut confiance pur garder un secret.

Du moins c'était ce que disait John, le médecin en question les avait soigné quelques fois, mais pas assez en tout cas pour que Senna lui accorde sa confiance. Mais si John le disait …
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Pleine lune Empty
MessageSujet: Re: Pleine lune   Pleine lune Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Pleine lune
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
L'Alternatif :: Les Pays Unis de la Résistance :: U.K. Insiders-
Sauter vers: