[Newquay - Sous-sols] The Mansion

La porte se referme derrière Baten :

Je vous retrouverai au QG, alors... laisse-t-il traîner derrière lui avec une voix douce. Isis, à ce soir.

Dès que la porte claque, Egon se lève et va vers Isis. Son visage respire le soulagement d’une situation qui a trop durée et qui se délie enfin. Sa bouche s’empresse de l’embrasser en autant d’excuses et de reproches qu’un baiser d’amoureux peu cacher. Il s’excuse des ombres qu’il a laissées planer sur son emploi du temps. Il s’excuse des silences dont il a profité pour s’échapper. Il reproche, en même temps qu’il admire, la raison implicite qui l’amène ici ce soir.

Je détourne les yeux. Sur les étagères, j’exploite la joie de lire et relire la tranche des grimoires qui s’alignent et s’entassent jusque dans l’ombre du moindre recoin. Quand je n’ai plus de lecture, je me trouve un fauteuil où m’asseoir. Quand je suis assez bien assis et que j’ai pu éprouver toutes les positions et leur confort, je finis par toussoter.

Egon Sutham... lâche cette Iccam tout de suite.

Il rit et s’effectue sans s’excuser pour autant.

Je vais sans doute me faire savate quand tu seras parti alors laisse-moi en profiter.

Iccam Rosà violente ? dis-je faussement incrédule pour souligner la complicité.

Puis, retournant dans le fond du sujet :

Ce n’est pas à dire qu’elle veut entrer dans la Résistance et faire les missions que tu fais, traduisis-je paternaliste puisqu’elle n’avait, pour le moment, jamais consenti à une telle chose ouvertement. De plus, être dans la Résistance n’impliquait pas l’obligation de risquer sa vie comme l’Iccam fou le faisait jour après jour.

Elle est mise au secret, c’est tout.

J’adresse à Isis un regard lui faisant comprendre qu’elle peut m’interrompre si je dis une bêtise.

De toute façon, il est hors de question que tu me suives ou que tu fasses quoi que ce soit qui mette ta vie en péril, insista Egon en s'écartant d'elle pour rejoindre un siège près du mien. Je discerne un brin de moquerie dans sa voix. Trop vaillant, trop espiègle et trop sur-joué pour être honnête. Comme s'il doutait de la voir spontanément aller vers de telles situations sans qu'on l'y ai poussé. La réplique doit être l’apanage d’une de leur blague privée. Remet-il en doute le courage de celle qu’il appelle "Lapin Nain" ?

"Incontestablement... "
¤ Incontestablement.... ¤

J’ai promis. Rien tant qu’elle n’a pas rencontré La Kalista.

Nous la regardons tous les deux, sans savoir si elle veut ajouter quelque chose. Egon en profite :

La première chose à faire serait de t’emmener à ce que nous appelons le QG pour y rencontrer quelqu'un, dit-il avec réserve et un nouveau sérieux. Il y avait là-bas quelqu’un sans l’assentiment duquel on ne pouvait pas avancer... et ce quelqu’un... Tu ne vas pas apprécier la bonne blague, la gratifia-t-il d’un sourire si grand qu’on avait de quoi se méfier.

La vie réserve parfois des surprises, dis-je sans trop y croire en pensant à la même chose qu’Egon.

Vous avez d’autres questions ou on peut lever le rideau ? fais-je à Isis puis dans la foulée à Egon. Fin janvier, il sera revenu ?
Il sera revenu avant.
Dans quel état ?
Entier.
Ce n’est pas ce que je voulais dire.
C’est ce que j’ai besoin de croire.
Fin janvier.
Si Isis est d’accord. Fin janvier, ça me va.
Isis ?

Spoiler:

Arriver dans le bureau de son copain, Isis fouille l'air de rien. Ca l'évite de trop converger sur ce qu'il va se passer ensuite. Sur sa réaction.
Les silences ont trop durés.

Elle sourit mais cache très mal son appréhension. Leur joie la rend craintive. Un lapin nain. Seul Egon la rassure, seul ses baisers avouent ce qu'il ressent, ce qu'elle a besoin de savoir. Dommage que la paternelle Aeterna les oblige à arrêter. Heureusement que Baten se soit déjà éclipsé.


Au mot savate, Isis lui file un petit coup de poing en guise de réponse.
Emmett, lui, ne perd pas le nord, contrairement aux deux autres. Il leur parle de ce pourquoi elle est ici.
Elle, elle ne veut être que dans les bras de l'iccam. Elle redevient trop insouciante quand enveloppé de sa tendresse tout lui semble un mauvais rêve. Uniquement un mauvais rêve.
Egon lui est toujours conscient de sujet. Et lui assène une de ses remarques foireuses. Remet-il en doute le courage de celle qu’il appelle "Lapin Nain" ?

"Incontestablement... "
¤ Incontestablement.... ¤
"Incontestablement... "

Après cet aparté, ils étaient redevenus tous les deux sérieux. On lui parle de plein de chose. De Kalista ? De QG ? D'une personne ? D'une mauvaise blague ? De janvier ? D'entier ?? De désir de croire ? De Isis ?

Leur conversation resta un mystère. Les quatre yeux la fixaient intensément attendant sa réponse. Isis, elle voudrait bien monter écouter le conte de soir de Leigh avec son petit bout, juste pour échapper à leur regard. Elle ne savait pas quoi leur dire, à part... faut me la refaite en anglais, please.

- Hum... oui fin janvier. C'est d'accord.

Isis reposa la plume d'oie qui lui avait servit d'anti stress durant toute la durée de l'entrevue. Elle ne savait pas ce qu'elle avait accepter, Egon lui expliquera après.

- J'ai toujours plein de question, Emmett. Et chaque réponse fait engendrer plus de question. Pour ce soir, j'ai ma dose. Merci d'être aussi patient.



Et là, remarque foireuse d'Egon. Isis soupire pour ne pas rire. Egon se marre. Ils se retrouvent à peine l'entretien terminer. Baiser, tendresse, caresse. Elle lui vole un peu de courage qu'elle essaye de greffer dans sa maison de lapin nain. Elle veut se faire pardonner, mais il le voit dans ses yeux.

- Plus de silence.

Egon et Isis avaient finalement tranché le nœud gordien grâce à l’intervention d’Emmett et le jeune directeur de la très respectable association TASKS avait depuis remarqué une nette amélioration de la situation. Il s’en était suivi de longues discussions grâce auxquelles Egon remit au clair certains aspects de leur relation. Par exemple, il avoua à Isis qu’il ne se sentait pas bien dans le loft Piterski et qu’il préférait la demeure Kaïtos. En revanche, cela ne l’empêcherait pas d’y passer quelques nuits. Son besoin de rester dans la tribu des constellations n’avait rien à voir avec le sentiment que Deneb y avait laissé une part d’elle-même. Seulement, avec le temps, cette famille était devenue sa famille de substitution. Il s’y sentait en sécurité et en vie.

Autre chose encore. S’il ne lui avait jamais ouvertement confié qu’il souhaitait s’engager dans la Résistance, du moins ne lui avait-il jamais caché son besoin d’agir. La Résistance n’était que le vecteur de ses surplus d’énergie. Les missions pour lesquelles il partait, incapable de savoir s’il reviendrait de chacune, étaient le réacteur de nombreuses découvertes sur ce que proposait la définition d’un Iccam.

Il lui expliqua comment son investissement et sa détermination l’avaient rapproché d’Umbrès au point que son âme et son caractère souffrent d’une certaine dichotomie*. La réquisition d’une partie de lui-même ne lui posait pas de problème dans la mesure où Umbrès était un personnage discret. Il ne s’exprimait que lorsque son Iccam se mettait dans des positions inextricables ou peinait à trouver des solutions aux problèmes les plus urgents: "c’est comme si j’avais une armure invisible et immatérielle autour de moi", confia-t-il à Isis. Umbrès rassurait de l’intérieur et parait les coups de l’extérieur. Effectivement, il tranquillisa Egon quand, pour la première fois, il comprit qu’il avait le pouvoir d’effacer les tatouages même si la guérison se voulait au prix d’une grosse souffrance pour le sujet. Un autre jour, il avait élevé un bouclier entre Egon et les sortilèges mortifères d’un mage argentin qui en voulait à son binôme, Enki.

Dans la Résistance, peu étaient ceux qui aimaient travailler sur le terrain avec l’ancien préfet de Poufsouffle. Même son pseudonyme, Brett, avait fait le tour des camps de l’Opposition. On ne connaissait pas son visage mais 'Brett l’Apollon' était l’un des Résistants les plus recherchés. Enki, avec lequel il était impossible de passer inaperçu. Même Sacha ne voulait plus travailler avec lui. Egon, parfois, osait.

Enfin, telle était la situation générale.



Egon n’avait plus discuté de Résistance ou d’Iccam depuis leur mise au point. Aussi bien que faire se pouvait, il s’était plus ou moins essayé à l'apaisement d’Isis: "A part la Prophétie, soutenait-il, il n’y a rien de contraignant dans le fait d’être un Iccam. Pour l'instant. C’est même plutôt bien. Quant à la Prophétie, j’en fais mon affaire..."

Le propos restait volontairement mystérieux. Il ne pouvait pas confier à Isis qu’il comptait la faire disparaître avec l’aide d’Emmett avant que sa petite amie soit passée au 'scannage'... Elle allait détester, se marrait-il.

Il le lui répéta à nouveau en plaisantant quand ils arrivèrent devant le portique d’un large parc. Au loin, un somptueux bâtiment du XVII siècle s’élevait noblement derrière une allée de platanes et de verdure exotique qui paraissait résister à toutes les mutations météorologiques. Le premier venu devait penser que le manoir appartenait probablement à un noble estimant et choyant la nature et ses fruits. Au-delà des haies et des murailles basses qui encerclaient le jardin de la majestueuse demeure, on pouvait entendre la mer houleuse s’abattre contre les falaises de Newquay.
- On ne passe pas par le portail, signala Egon en prenant la main d’Isis pour l’entraîner après une longue marche qui consistait à longer la forêt bordant les murs près d’un arbre dont le tronc se confondait avec la pierre du mur.

Le tronc recouvert d’une mousse épaisse et verte avait réussi à vivre en osmose - après l’avoir fendu - dans la roche du rempart qui, à première vue, semblait invincible. Egon sortit sa baguette, consulta les alentours, et prononça une formule magique incompréhensible qui ressemblaient à une incantation latine. Ca l’était mais la signification était du pur de Lansley. Ca parlait de fesses et de nichons. On n’avait jamais entendu nulle part code secret aussi puéril.

Egon passa le premier. L’incantation n’avait visiblement eut aucune répercussion sur le mur ou sur l’arbre. Et pourtant. Sans hésitation, il marcha vers l’arbre où la partie du tronc était la plus recouverte de mousse. Il passa au travers. Seule sa main tenant encore celle d’Isis qui se tenait de l’autre côté dépassait du tronc. La main tira franchement pour la faire avancer.

De l’autre côté, un long tunnel mal éclairé. Une autre formule magique dite à haute voix afin qu’elle puisse un jour refaire le chemin seule et une longue allée de torches illumina l’antre. Ils marchèrent quelques minutes jusqu’à une porte qui déboucha sur un grand salon royalement aménagé. Il était vide. Pas un doxy. Egon se dirigea ensuite vers une des nombreuses portes de la pièce qui n’était qu’un sas malgré la beauté et le raffinement de son aménagement.
- Bientôt arrivés.

Une pièce. Des couloirs. Des portes. Un labyrinthe de luxe aussi vide que le cerveau d’un troll.

Ils arrivèrent devant une porte à doubles battants. Avant d’ouvrir Egon se tourna vers Isis. Il la regarda en souriant, passa une main dans ses cheveux qu’il embrassa, descendit jusqu’à l’oreille où il glissa un murmure:
- S’ils te gavent, tu me fais un clin d’œil et on se tire. Souviens-toi, cependant, derrière la porte, il n’y a que des personnes de confiance qui connaissent l’existence et l’identité des Iccams. Tu en connais certains. Le but de la journée, c’est te présenter, t’informer... et, tu ne peux pas y couper, te... heu... valider. C’est la partie que tu vas le moins apprécier.

Baiser lèvre. Baiser mains quand les siennes sont occupées à pousser les deux battants.

Les portes s’ouvrent sur une pièce bien plus petites que toutes celles qu’ils ont pu traverser mais dont le confort et la beauté n’a aucun égal. Dorures, marbres, boiseries, grimoires, bibliothèque et horloges resplendissent et rivalisent d’éclat. C’est l’héritage de Sacha.

Dispersés un peu partout dans la pièce, tous les regards se tournent vers les deux Iccams qui entrent main dans la main. A une table, Enki et Baten qui discutaient. Sur des fauteuils Emmanuel Grape assis face à Leigh Abbercomby, Domino Quint et Emmett Aeterna. Près de la bibliothèque, qui étaient en train de glousser quand ils entèrent, se tenaient trois femmes d’âge moyen et un homme d’une trentaine d’années, respectivement: Solace, Amys, Berenice Allen et Judicaël Paladìn Mithrandir. Les deux premières étaient des vampires, la troisième un Etre de l’Eau et le troisième était un Sylvain, un elfe. Tout dans leur apparence le montrait. Adossé seul au mur, Adel Iscarioth qui tirait la tête. Pas besoin de chercher pourquoi... Deux pas plus loin, en train de se chamailler avec son petit ami, Winnie et Adrian Lawrence. Et enfin, assis, royal, l’air pensif et serein, accoudé sur un grand fauteuil de velours rouge au socle doré qui lui donnait des airs de prince, Sacha de Lansley.

Toute activité avait cessé à leur entrée. Beaucoup de pairs d’yeux pour Isis. Egon renforça sa prise autour de sa main et l’entraîna directement en face de Sacha.

"Fermez les portes, je sens qu’elle va détaler..."

Sacha, sans bouger, esquissa un petit rictus. Les portes se fermèrent derrière eux.

Beaucoup de visage sourirent. D’autres restaient perplexes. Quelques uns étaient impénétrables. D’autres encore se montraient curieux. La première qui vint à eux fut Solace. Elle devança Emmett qui avait amorcé quelques pas en leur direction et qui s’arrêta quand il vit que la femme vampire était déjà face à Egon et Isis.
- Enchantée! Solace. Juste Solace!
Elle renifla Isis comme un animal.
- Hummmm! S’exclama-t-elle. C’est dommage qu’on n’ai pas le droit de bouffer les Iccams, papillonna-t-elle des yeux.

Egon la repoussa, déconcerté. Avec Amys, les deux vampires faisaient la paire.
- Dégage, Solace.
- De mauvaise humeur, Iccam Umbrès? Se joua-t-elle.
- Laisse-moi réfléchir. Mmm... Un vampire regrette de ne pas avoir le droit de 'bouffer' ma petite amie? Oui. Ca me met de mauvaise humeur.
- Même pas drôle.
- Kitlee. Bonjour, coupa doucement la voix de Sacha de Lansley. Toujours assis.

Silence respectueux et curieux dans la pièce. Tout le monde se lève de sa place et entoure celui qu’ils ont accepté, bon gré, mal gré comme étant leur chef.

Spoiler:

Elle avait vainement tenté de gagner du temps, de feindre un imprévu, de l'avoir par toute forme de luxure, d'envie, de paresse ou d'allégresse. Ca n'avait abouti qu'à une promenade avant ce fameux rendez-vous. Bizarrement plus il essayait de la rassurer, plus l'effet inverse se produisait. Elle était bien plus sereine quand il évoquait les raisons de ces missions mortelles.


Leur ballade les guidèrent vers une immense demeure qu'ils longèrent jusqu'à ce fameux arbre. Candide, elle pensait qu'il préférait entrer dans la propriété comme un bandit, s'était trop banale de passer par l'entrée. D'ailleurs, il baragouinait un truc inintelligible pendant qu'elle examina le fameux arbre. Impressionnant de le voir faire parti intégrante du mur. D'ailleurs, elle avait tenté d'appréhender ce mystère botanique quand le gentleman qui lui servait de petit copain, la récupéra pour l'emmener directement se prendre le tronc dans la tronche. Finalement, le clash tant attendu ne se fit pas et elle se retrouva dans un long couloir.

Avec un sentiment de déjà vu, elle suivait le guide des lieux à travers le labyrinthe de pièce. Elle ne tient plus et lui fait part d'un quolibet sur la médiocrité de la visite. Elle l'assena de question sur tel objet, et arriva même à le retenir le temps que dure son monologue de critique d'art devant un tableau qu'elle trouva franchement ridicule. Ils remplirent les lieux de rirent qui finissent par disparaître au pied d'une porte à double battant.

La pression montait.
Un clin d'œil et on part. La question était pourquoi il ne lui avait pas fait par de ce code avant. Comme, voyons, à la maison pendant qu'elle s'était évertuée pendant plus d'une heure à pondre une histoire impossible à propos de Joséphine qui avait besoin d'elle car elle préparait avec Adel un truc et qu'Isis devait absolument venir les aider parce qu'Adrian serait vachement trop occupé avec Winnie pour venir, et que de toute manière, et blabla. Egon était écroulé de rire durant toute l'histoire. Et la raison, elle la comprit quand la porte s'ouvrit et qu'elle put poser les yeux sur trois de ses quatre alibis au fond de la pièce.

De mauvaise grâce, elle franchit la porte. Elle traînait et ne put s'empêcher de regarder derrière elle, vers les portes qui se refermer. Huis clos dans son Myr.



Devenir le centre d'intérêt pour rigoler avait un certain charme. Par contre, pour être étudiée à la loupe avait quelque chose de très désagréable. Heureusement, beaucoup de visage amical était présent, outre les trois déjà cité, Enki et Baten la rassura. Emmett, lui donna confiance. Leigh et Bérénice étaient des connaissances agréables. Les autres, elle s'en méfiait.

Solace lui joua un numéro et outre la présence de ces crocs et son envie de la manger, elle arriva à calmer l'iccam. L'autre vampire restait en retrait mais semblait la décortiquer méticuleusement. Isis ne prêta pas attention aux différentes remarques des deux clowns à ses côtés. Au moins, certain regard ne venait plus sur elle, ce qu'elle apprécia particulièrement. Pas celui de la seconde crétaure nocturne qui ne la lâchait pas des yeux.


- Kitlee. Bonjour

Isis venait de saluer Emmett d'un mouvement de tête quand sa pire crainte parla. Le prince des lieux avait regroupé tous ses sbires à ses côtés en deux mots.
Dans sa liste des questions, elle pouvait barré "Qui est la mauvaise blague ? ", sa réponse trônait devant elle. Elle ne doutait pas le moins du monde que De Lansley faisait parti de la résistance. Mais, à priori s'était aussi lui le dirigeant ou l'un des dirigeants. Elle aurait dut s'en douter bien plus tôt, quant au vu des méandres des lieux elle s'était vue traverser le labyrinthe pour se rendre dans le domaine des Ombres au temps de Poudlard.
Et la mauvaise blague, elle ne l’apprécia pas… mais pas du tout.

- Bonjour,


Un clin d'œil pour se carapater d'ici. Pour l'instant, son sauf conduit ne serait pas utilisé. Elle entrait dans la première phase, la présentation. Et le lapin nain par excellence avait assez de courage pour supporter cela. Puis venait l'information... et la validation. La sortie de secours attendrait sûrement cette troisième phase vu que "te valider" restait un mystère qu'elle ne désirait pas résoudre sentant parfaitement qu'elle n'allait pas trouver cela amusant.

Studieuse, elle mémorise le maximum d'information qu'on lui transmet. Elle répond au sourire ou au signe amical, reste calme. Elle est la première à s’étonner de ne pas paniquer. Elle se sent en sécurité, malgré le fait qu'elle ne se considère pas vraiment à sa place.

Le seul bémol - à part elle - vient d'Amys. La jeune Iccam avait remarqué très rapidement cette belle femme. Le vampire ne l'avait jamais quitté des yeux depuis son entrée dans la pièce. Sans ciller, elle la dévisageait de ses yeux perçants, regard plein de dégout, de haine aussi. Isis le ressentit comme ça, alors pour ne pas déguerpir, elle émet une pression plus importante contre la main d'Egon.


La présentation se finit sur un sobre "et moi" qui incluait que la demoiselle ne serait pas encore le rôle officiel de Sacha. Ce qui fut un acte très généreux. Si Isis avait su que l'un de ses rôles est de se balader dans les esprits à la recherche d'espion ou tout autre chose, elle se serrait barré sans demander son reste. Elle ne supportait toujours pas qu'on puisse entrer dans sa tête. D'ailleurs, si la jeune femme avait su que De Lansley avait fait une excursion sauvage alors qu'il était inhabituellement venu vers elle, elle l'aurait émasculé sur le champ, même privée de baguette. Ses tergiversations, ses hésitations et ses contestations, elle lui en aurait fait par après.

- Tu es en train de changer Isis Kitlee, dit-il, énigmatique, en la quittant des yeux avant de s’en retourner à son siège.

Elle déteste les énigmes et fait une overdose de mystère. Ca l'énerve, parce qu’elle ne comprend rien à sa remarque, comme à ce qui se passe, comme à cette prophétie. Elle saisit pas non plus comment il faisait pour ne pas l'emmerder et même paraitre gentil. Elle tourne le regard vers Egon, lui posant toutes les questions. Dommage qu'il paraisse aussi impassible ce qui alerte Isis. Il lui cachait quelque chose... et à coup sur elle ne l’appréciera pas.

Ce qui lui cache. Il ne lui fallut pas longtemps pour l'imaginer, en tout cas une partie. Juste le temps que Sacha lui parle dans sa tête. Trop surprise pour s'énerver, elle le regarde dubitative. Il passe quelques temps ou elle aperçoit les yeux d'Amys. Si Sacha et tous les autres savent de quoi il retourne, Isis, elle croit naïvement qu'elle est juste affamé et comme Solace l'a dit, c'est dommage qu’on ne peut pas bouffer les Iccams. Elle a du mal à se détourner des prunelles emplies de jalousies pour se confronter à ceux du légilimancian.

"Ca va... pas de question"

- Mais je préfère t'entendre de vive voix.

Elle attend quelque instant. Ne sachant pas ce qui l’attendait… et elle n’allait pas faire le premier pas pour le savoir. Curieuse mais pas assez sûre d’elle pour oser demander la suite du programme. Alors, elle espère l’aide d’Egon… ou d’Emmett qui était un peu le responsable de cette situation.

Elle qui s'attendait à une intervention masculine elle eut droit à la féminité glaciale. Offusquée par la remarque de la femme, elle accentua subtilement son étreinte sur la main d'Egon tout en trouvant la scène irréaliste.

L'asiatique semblait être venue d'un autre monde, un monde dans lequel Isis ne désirait aucunement découvrir les paysages qui le composait. Ses manières des temps anciens associés à la dureté de ses propos étaient étrangement contradictoire. Elle respirait l’austérité en même temps qu’une étrange sérénité. Une femme de caractère qui avait délaissé la douceur pour s'armer de la dureté.

Elle venait de relâcher la pression sur la main de son amant et se détendit légèrement. La Dame Rouge restait auprès de De Lansley et de ses sbires. Isis espérait juste qu'elle se tienne toujours loin d'elle. La quarantenaire ne lui inspirer aucune confiance. La jeune femme l’avait prise en grippe, vexée de s’être fait gronder comme une petite fille gâtée.

Ses sens reposée, elle s'amusa de la moue dégoutée des vampires, en particulier de la grimace charmante de Solace. Celle-ci semblait vouloir faire un succulent festin de la nouvelle arrivante. Ce constat permit à la Dame Rouge de s'accaparer la main libre d'Isis qui sursauta à son contact. Elle recula brusquement mais fut retenu par Egon. Un coup d'œil pour qu'elle arrête de flipper. Dommage que les propos qui suivirent n’aillent pas dans le même sens.

- Les clés ?!? Non... Ok là j'en ai marre.

Isis, lâcha enfin son bien aimée. Elle commençait doucement à en avoir ras le chaudron. Elle en avait assez d'être prise pour une girouette. Elle était là, pour connaitre de nouvelle chose... certainement pas pour récupérer une tutrice qui la mettait mal à l’aise et dont les premiers adjectifs qu'elle utilisait pour la décire étaient cinglée, terrifiante, hautaine. Le must restait sa manière indélicate de la remettre à sa place. Elle n'était plus une enfant et n'avait pas besoin d'une tutrice.

- C'est quoi cette histoire de tutrice. Tutrice ! Vous ne serez jamais ma tutrice. Vous... si je suis ici c'est pour... pour connaitre la prophétie, ce qu'on attend de moi, ce que je viens foutre dans ce bordel qui me pourris la vie et on m'annonce comme ci de rien n'était que j'ai une tutrice. Une... vous en tant que tutrice. C’est complètement hallucinant.


Isis soupira. Elle n’était vraiment pas faite pour les rebellions en dehors des couloirs de Poudlard sur des thèmes aussi important que le changement de drapeau de supporter de quidditch de poufsouffle. Elle capitula.

- C'est quoi cette histoire de clés?

J’interviens naturellement puisqu’il ne revient à personne d’autre la liberté de parler de cela sans déborder sur les informations à ne pas révéler tout de suite. Un brin amusé par la diatribe angoissée d’Isis, je la salue d’un sourire bienveillant en apportant deux chaises afin de remettre tout le monde à égalité. Je me soucie de penser qu’être ainsi debout devant tout le monde et exposés à tous les regards ne doit pas faciliter la situation. Il est temps de briser la componction de cette petite réunion avant qu’elle s’alourdisse.

Quelques coups de baguette et informulés redistribuent avec plus d’équité la disposition de la salle. Une grande table, des chaises pour ceux qui veulent, les fauteuils restant libres pour les plus jeunes qui n’ont pas de rapport direct avec ce qu’il se dit maintenant.

Les clés sont un groupe de quatre personnes censées entourer les deux Iccams à l’approche d’évènements sensibles. Le Passeur, moi, je suis la première clé. Je détermine la réalité des autres clés et dois veiller à rassembler ceux qui doivent être rassemblés. Avant moi, vous avez connu madame Bergamote. Elle était Passeuse. Après sa mort, je suis devenu le nouveau Passeur.

Tout en parlant, je m’assieds à côté d’Isis. Petit à petit les autres prennent place autour de la table. Sacha restant éloigné et assis sur son siège, la pensée voguant ailleurs, comme s’il s’ennuyait. Je le soupçonne que cette mise en scène ne soit qu’un masque. Il guette l’esprit de Mareva. Winnie et Adrian, suivant la discussion de loin, se mettent à préparer du thé pour tout le monde. Aidé par Berenice et Judicaël, les quatre sorciers distribuent silencieusement des tasses.

Ensuite, il y a le Gardien. Sacha. Son rôle est de veiller sur les Iccams et ce qui entoure leur légende... le livre du Centaure, le Cadran, la Cuerta Istorico... mais aussi les autres Clés et surtout... (je ne peux m’empêcher d’hésiter entre gêne ou moquerie. Les deux intéressés doivent être en train de rouler des yeux...), et surtout, disais-je, il garde un œil sur la Kalista. Une autre des Clés.

La Kalista, intervient Sacha avec ce même air ennuyé, va vous permettre d’apprendre à être des Iccams et à maîtriser le potentiel qui dort en vous. La Prophétie du cheval drogué prétend qu’on doit la laisser faire à sa guise, même si ses manières sont discutables. Personnellement, après avoir ouvertement fait montre de ma perplexité face aux dires de la Prophétie et me trouvant cependant en minorité ici puisque vous êtes tous des cinglés de la boule de cristal, je laisse faire. Néanmoins, à la première anicroche, madame Coolwater...
Je sais, je sais, roula-t-elle des yeux comme attendu, vous me coupez la tête et vous la donnez en pâture à ces deux monstres.

Solace et Amy sourient en se léchant les babines par provocation. Sacha retombe dans son mutisme et détourne les yeux vers ailleurs.

Et enfin, reprends-je, la quatrième clé s’appelle le Miroir. A ce jour, je ne l’ai toujours pas trouvé. Et j’ai encore de la peine à comprendre son rôle exact.
Isis, comment va la magie ? sourit Mareva avec cynisme.

Vexée par la moquerie de la Dame Rouge, Isis se figea avant de déposer fébrilement sa tisane sur la table.



Tourner la précieuse porcelaine entre ses mains la relaxait, et ce depuis longtemps. Bergamote l'avait sut dés leur première rencontre. Même si sa mort avait été fulgurante, Isis fut heureuse qu'Emmett ait pris sa place. Elle avait une confiance aveugle en lui, même si leur première rencontre fut mouvementée. D'ailleurs elle aurait préféré qu'il soit la Kalista.



Si on devait lui apprendre à découvrir son potentiel, Isis était plus que septique que Coolwater y arrive. Cette dame la faisait flipper, l’angoissait. La jeune iccam ne s’était jamais sentit aussi rabaissée et insignifiante. Si elle était une peureuse, elle ne s’était jamais sentit inférieur à quelqu’un et savait l’affronter. Là, elle avait beaucoup de mal à imaginer lui tenir tête. Alors, elle s’était refugiée dans ses retranchements. Même les menaces de Sacha n’y feront rien. D’ailleurs, s’tait assez cocasse que Sacha doit veiller sur elle, lui qui l’exécrait.



Après un dernier soupire, Isis sortit de la poche intérieur de sa veste un long tissu qu’elle déroula sur la table. Réticente, elle regarda sa baguette libérée de son étui de velours. Anxieuse, elle évalua son propre instrument de magie, appréhendant son propre geste.

Mareva voulait savoir ou en était la magie. Elle pourrait le constater par elle-même.

Dés que la main tremblante de la Clover toucha sa baguette, une explosion retentit. Les tasses explosèrent, quelques livres tombèrent, la plupart de lumières s’éteignirent et une odeur de brûler se fit de plus en plus présence, tandis qu’Isis pansait sa main endolorie par le contact. Sur la table tout le monde put constater la marque de brulure tandis que sa baguette s’était logée à l’autre bout de la pièce


- Cela répond à votre question ?

Isis ne pouvait plus se servir de la magie. Le transplanage restait le seul vestige de sa condition de sorcière. Elle le vivait plutôt bien. Elle était moldus autant que sorcière et se fondait avec une facilité déconcertante dans le monde sans magie. Cette impossibilité d’utiliser la magie n’avait aucune conséquence néfaste sur son quotidien quand elle était au loft. Au contraire, ce manque, elle le ressentait comme une anomalie quand elle était à la résidence Kaitos. Entourer de sorcier, elle avait vraiment beaucoup de mal à y trouver sa place.

Toutefois, elle était loin d’attenter à sa vie. De plus en plus de sorcier qui perdait leur capacité magique se suicidait. Ils appelaient ça le syndrome du moldulisme. Les journaux s’étaient emparé de ce thème et le ressortait sous toutes les coutures.

Quoi qu’il en soit, ne plus se servir de sa baguette était très éprouvant. Si elle n’était pas une dingue des sortilèges, ca lui manquait terriblement. Comme si une partie d’elle était morte. S’était uniquement pour cela que ou qu’elle aille sa baguette se trouvait sur elle dans une protection qui empêchait se genre d’accident. Sans contact direct, la jeune iccam pouvait garder son précieux instrument.