C'était mon jour de congé, et le début des soldes. L'association des deux, était splendide. J'allais passer ma journée à Londres, à y faire du shopping et à me détendre. Je ne serais pas contre pour me faire chouchouter, car quand j'étais chez Gaichiffon, je n'avais nullement le temps.
Rosalinde, ma patronne, m'avait poussée hors de chez elle, quand j'étais allée lui demander si elle avait besoin d'aide à la boutique. Visiblement, elle était au front avec son équipe pour l'occasion. Sa fille Brittany, devait être de la partie. La pauvre, la vente n'était décidément pas pour elle. Elle ne conseillait jamais les personnes qui entraient au magasin, sa mère rattrappait souvent ses bévues.
Mais aujourd'hui, ce n'était pas à mon tour de m'inquiéter. Je faisais partie des clientes aujourd'hui, et cela pouvait être sûr de me plaire ! Pépite finit de me réveiller avec son miaulement suraigu digne des plus grands acteurs. Je l'embrassais sur son petit museau, et commençais à m'extirper de ce lit. Déjeunant sur ma terrasse avec les rayons tièdes du soleil, j'étais bien.
Un bol de café et deux tartines de marmelade plus tard, je me préparais devant le miroir de la salle de bain. Une tenue simple et décontractée pour affronter mes compatriotes féminines. A savoir un jean simple, des bottines en cuir noir et un polo beige. Ma tenue se terminait par un gilet gris et mon sac en bandoulière, lui aussi, en cuir noir. Pour une fois, je n'attachais pas mes cheveux, ces derniers étant lâches sur mes fines épaules.
Un peu d'eye-liner noir, et de mascara de la même couleur. Un rouge à lèvres couleur crème et j'étais partie. Clefs en main, je fermais la porte de mon duplex non sans avoir adressé un sourire à Pépite, qui s'était recouché dans son petit panier. Descendant les escaliers quatre à quatre, je me dépêchais de sortir, mon voisin devant moi qui me tenait la porte. Souriante, il me laissa passer. J'avançais dans les rues au gré de mes envies.
Les rues étaient bondées, et je devais jouer des épaules pour passer à travers la foule grandissante. J'entrais dans un magasin et en ressortis avec une nouvelle paire de chaussures. Une affaire ! Des jolis escarpins de couleur bordeaux qui iraient magnifiquement bien avec la robe que je venais de voir en vitrine. Me dépêchant, il ne restait que ma taille, j'achetais la dite robe. Plaisir, joie, bonheur extrême.
Après encore divers achats, je décidais d'aller me chercher une légère collation pour affronter les dures soldes qui n'en finissaient pas de m'attendre. Un sandwich à la crevette et à l'avocat rehaussé d'un trait de vinaigre balsamique. Un délice. Alors que je prenais place dans un petit parc, sur un banc avec ma tasse de café chaude que j'avais emportée. Je vis une petite fille, passer devant moi tandis que je mordais dans mon repas frugal.
La jeune fille me semblait perdue, étrange. Je me reconcentrais sur mon repas, sans faire plus attention.
Jetant le papier et mon café dans une poubelle à côté du banc, je repartais en quête de mes achats.
Je revis cette même petite fille, plus loin, toujours à vagabonder. Seule.
Lentement, je me rapprochais d'elle, assez intriguée. Je ne vis aucun parent proche, aucun ami. Rien qui puisse m'indiquer qu'elle était accompagnée. Arrivant à sa hauteur, je posais une main délicate sur son épaule, pour la stopper, mais sans lui faire peur. Je ne le voulais pas.
- Excuse-moi, tu es perdue ? Puis-je t'aider ?
Je mis de côté le restant de mon shopping, la petite demoiselle perdue était plus importante, reprenant d'une voix douce pour ne pas la brusquer :
- Je ne te veux pas de mal. Sois-en certaine ! Comment t'appelles-tu ?
Décidément ma journée de congé, serait riche en rebondissements ...
- Pour ma part, je m'appelle Deirdre. Me présentais-je en lui souriant.