Ils au Pluriel

En attendant de se faire appeler et expliquer la façon dont tout va se passer, nous discutons. J’évite de les dévisager chacun mais c’est dur, à chaque fois que j’en regarde un, mes yeux restent scotchés sur lui, j’essaye de me remémorer un souvenir commun ou un truc à dire mais j’y arrive pas. Je les connais que de vue ou de façon superficielle. Sauf Egon que je connais par l’intermédiaire de son association à laquelle j’ai donné pas mal de mes vieux meubles et jouets d’enfant pour vider le grenier de mes parents. Et Adel, qui me fait mes retouches tatouages.

Adrian Lawrence prend la parole pour deux. Je souris quand il me parle de sa sœur, j’ai la vague impression que ce qu’il en dit fait tilter Adel mais je sais pas pourquoi, le détail de l’information s’évapore de ma tête au moment où je réponds.

En ce moment, fais-je pour commencer, je prépare un second album. Il devrait sortir pour mai. Si tu veux, je peux filer des places à ta sœur pour le prochain concert. Ca se fera au stade de Quidditch de l’équipe d’Angleterre. Vous viendrez et si ça vous amuse, vous me rejoindrez aux loges pour qu’on aille manger quelque part après. Ca serait marrant...

Je me tourne vers les autres, tout sourire.

Ca me ruinera pas si je fais la même chose pour vous. Enfin, si ça vous dit.

Je sors un petit carnet que je tends à Jonathan - je sais où trouver Adrian par l'intermédiaire d'Adel. Je l'explique à Adrian. Je lui dis que j'enverrai le tout à la boutique d'Adel la prochaine fois que j'y passerai. Je leur fais passer le carnet pour qu'il mettent leurs noms, adresses, ainsi que la personne avec laquelle ils souhaitent venir, s'ils souhaitent venir.

Si je le fais pas maintenant, je le ferai jamais. Je veux pas que mon invitation soit un truc de pure politesse, un truc que tu le dis et que tu penses au moment où tu lances l'idée mais qui ne se passe jamais car on oublie. Ou alors on y repense mais on fait semblant d'avoir oublier. J'aimerais être quelqu'un de parole, surtout quand ça me coûte rien de le faire. Par contre, je me demande vraiment si la bouffe après concert se fera vraiment avec tous car visiblement, il y a des tensions dans l'air.

Le triangle Sacha, Jonathan, Egon dégage quelque chose de super étrange. Je me demande ce qui les lie.

Pendant que le carnet passe de mains en mains, il y a un truc qu’a dit Adrian et qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un scroutt. Il a parlé des effets secondaires et tout à coup, je me sens moins en confiance. Je partage ma crainte avec eux.

Vous trouvez pas que c’est risqué d’être les cobayes humains d’un vaccin dont personne n’a encore jamais entendu parler? On a été mandé de le faire. J’aurais préféré une invitation non obligatoire. Je suis peut-être un peu parano...

C'est en écoutant Leigh parler, tout en hochant la tête en signe de profonde écoute, que Jonathan s'aperçut de quelque chose d'éffarant, une vérité toute simple pourtant : alors que les plus jeunes élèves connaissaient assez bien leurs aînés, à Poudlard, le contraire n'était pas vrai.
Hébété par cette révélation, Jon ne suivit pas réellement la réponse d'Adrian, juste qu'à ce qu'il la recentre sur O'Malley. Isis lui en avait déjà parlé. Qu'avait-elle dit par contre? Cancre musical, le québecois n'avait porté qu'une attention relative à ses propos, et maintenant il se retrouvait coincé.

Il accepta le carnet, y inscrivit l'adresse de sa mère (elle était habituée, maintenant, de voir des hiboux passer comme dans une volière, de toute manière!) à York.

-C'est une bonne idée! Ça me fera du bien de me changer les idées!

Le ton de Jonathan était enthousiaste : il avait appris en voyageant qu'il valait mieux prendre les occasions qui s'offraient à nous de cette façon, même si il devrait probablement s'informer sur la musique d'Elliot d'ici le prochain concert. Il n'acceptait pas par politesse, ou pour profiter de la générosité du musicien, mais réellement pour passer du bon temps.

L'ancien poufsouffle passa le carnet à Egon lorsqu'il en eut terminé, et ravala une question à savoir si il comptait inviter Isis. De toute façon. Elliot venait de leur faire part de ses inquiétudes. Jon haussa les épaules et répondit d'un ton léger.

-Ne t'en fais pas! Si ils avaient le moindre soupçon comme quoi le vaccin risquerait d'avoir de graves effets secondaires, ils feraient probablement des analyses plus avancées. Par contre, si ils comptent nous empoisonner, et je vois pas pourquoi ils le feraient, ce ne serait pas subtil!

Il ne précisa pas que les analyses étaient souvent faites sur des animaux ou des créatures magiques, connaissant l'opinion publique à ce sujet. D'ailleurs, lui aussi avait été consterné lorsqu'il l'avait appris.
La légèreté de sa réponse déplairait peut-être un peu. Mais il lui semblait qu'il n'avait pas tant à perdre, tant qu'il pourrait toujours voir sa mère!
La question de l'irlandais eut le bon effet d'éveiller l'esprit professionnel de Jon, tout en endormant sa mauvaise humeur et sa méfiance vis-à-vis Sacha et Egon.

Finalement une infirmière s’avance vers nous. Elle explique qu’un vaccin contre les morts subites a été crée. Ils ne connaissent pas d’effets secondaires durables à part quelques probables maux de tête la première semaine.

Si des névralgies ou des migraines persistent, n’hésitez pas à revenir ici, nous vous prendrons en priorité.

Voilà qui est rassurant.

L’infirmière fait l’appel. Visiblement tout le monde est là. Il y a comme un accent de dégoût quand elle cite mon prénom. Je papillonne des yeux en la regardant avec malice. Je ne sais pas qui elle est. Je ne crois lui avoir jamais rien fait mais le plus gros virus de Sainte Mangouste, c’est la rumeur. Elle se diffuse à une vitesse hallucinante et persiste des années et des années. C’est chronique. Ca revient à chaque fois que j’y mets les pieds.

Vous serez appelé deux à deux et passerez dans le bureau du docteur Fadeur. Il vous piquera et vous donnera des recommandations relative à votre profile personnel de santé. Pendant ce temps, ceux qui restent peuvent commencer à remplir le dossier médicomagique que je vais vous distribuer.

La femme passe et donne et délivre un double parchemin à chacun. Une fois encore, son regard me fusille.

Entre temps, le carnet d’Elliot me passe dans les mains. J’écris mon adresse. Il est probable que je donnerai les places à Manoue. Je ne compte pas aller dans un endroit bondé. Je m’instruis de la composition de son prochain album. En discutant compendieusement, je me rends compte que nous avons quelques connaissances en commun dans le milieu artistique. Je l’invite à faire appel à moi s’il en a besoin un jour.

Le dossier médicomagique est une formalité qui m’énerve déjà.
Je jette un coup d’œil. Les autres ont déjà le nez penché dessus. Le parcourent rapidement. L’infirmière repasse avec des plumes et un encrier. Elle nous les distribue et s’empresse de faire signer un parchemin de plus à Elliot. Pour sa fille, dit-elle toute rougissante. Je roule des yeux sans ergoter. Je ne voudrais pas qu’on cherche à m’empoisonner, comme dit Jonathan, au moment où on me fera une piqûre.

Une question me bloque: "pouvoirs magiques particuliers?"

Hun? Il y a qu’un petit espace pour répondre. Je vais devoir choisir.

Citation :

Prénom
Nom :
Age :
Adresse :
Enfant :
Si vois avez des enfants, développent-ils des pouvoirs magiques particuliers ?
Quelles maladies avez-vous déjà contracté ?
Etes-vous sujet aux maux de tête ?
Suivez-vous un traitement ?
Avez-vous un tatouage ou possédez-vous un élément magique réactif à des stimuli externes ?
Autre ? Précier:

Pendant que tout le monde rempli consciencieusement son questionnaire. Egon et Jonathan furent appelés les deuxièmes, après deux autres garçons que nous ne connaissions pas, dans le bureau du docteur Fadeur.

HJ: sincèrement désolé pour l'attente.