[Description] Bureau du Concierge

Convoqué à un entretien disciplinaire par votre concierge préféré ? Vous devriez trouver un élève ayant déjà visité ces quartiers à même de vous renseigner sur le chemin à suivre.
Armé(e) de votre meilleur sourire (et de votre plus belle robe, pour le cas où vous seriez de sexe féminin), il vous faudra vous diriger droit vers les cachots, direction Sud. Dévalez quelques volées de marches, dépassez la statue de la ravissante Drasilla McGuffin (dont la seule gloire fut d'avoir remporté successivement cinq trophées de Miss WitchWorld entre 1756 et 1761) et prenez le premier couloir sur la droite. A partir de là, des torchères magiquement maintenues en veille projettent ombres et lumières sur les voûtes, nuit et jour. Laissez-vous guider par leur teinte magenta et vous parviendrez rapidement face à une porte en bois noir magnifiquement ouvragée, amélioration de votre serviteur. Toquez deux fois et vous pourrez pénétrer dans l'antre de Gardens.

Ici, tout est en débauche de cramoisi, d'incarnat et de fuchsia.
Loin de l'austère sobriété du temps de Rusard, où le dénuement frôlait le sinistre, le bureau du Concierge sous l'ère Gardens est à la limite de l'opulence et du mauvais goût. Le mobilier est stylé, le style cosy, l'ambiance chaleureuse. Dans l'air flotte une odeur de brandy tandis qu'un feu ronfle paisiblement dans la cheminée, en toute saison. De larges fauteuils vous tendent les bras mais ne vous avisez pas de vous y asseoir sans invitation express... Sait-on jamais, ce genre de mobilier magique pourrait vous réserver quelques surprises.
Au mur, des dizaines de tableaux et portraits. Dessins, peintures, photographies. Des femmes, essentiellement, dont les élèves ne sont pas absolument certains qu'elles soient en accord avec la décence imposée par le règlement. Personne, sans doute, n'a encore osé s'en plaindre. Quelques portraits de deux garçons, à divers stades de leur croissance, sont les seules concessions à cette étrange hommage à la beauté des femmes. Les plus observateurs reconnaîtront Richard et Jack, les deux fils de James Gardens.

Dans un coin, se dresse un bureau miteux qui n'est, de toute évidence, jamais utilisé et une bibliothèque où quelques ouvrages prennent désespérément une couche de poussière supplémentaire à chaque semaine qui passe. Le reste du mobilier donne l'impression d'un salon de réception plutôt que d'un endroit où seraient perpétrés punitions et châtiments.

Plus sobres, les appartements de James Gardens sont également décorés d'une façon beaucoup plus, euh, personnelle : les femmes, dans leur cadre photo, y sont bien moins habillées et nettement plus aguicheuses; les clichés de ses fils, parfois moins glorieux, mais presque touchants et souvent drôles.
Le magenta, couleur gardenienne s'il en est, ne ponctue l'espace que de brèves touches de couleurs au milieu d'un camaïeux de beige et de marrons chauds. Le mobilier est cosy, en bois, des pieds de table aux grandes armoires; le lit de taille king size est pavé d'oreilles. Quant à la salle de bain, elle abrite le petit luxe que Gardens s'est permis d'exiger lors de sa nomination : une immense baignoire à faire pâlir d'envie celle des préfets. Rien à voir avec la cabine de douche désuète du temps de Rusard.