- Rhidow...
Isis épia son petit bout qui surveille de très prés une libellule butiner. Les yeux écarquillés, il regarde le drôle d'insecte aux couleurs vives et admire sa danse aérienne.
- Il vient d'un clan, un ancien clan coupé du monde. Ils vivaient entre enfant, sans adulte. Egon et moi on a été les rares adultes qu'ils avaient vu jusqu'à présent.
Elle se rappelait très bien la manière presque impolie dont il admirait les adultes. Heureusement que cette période s'est vite passé, laissant place au bonheur de grandir. De vieillir. Depuis des années son corps changer, évoluer, grandissait. Il n'avait pas passer cette phase de béatitude qu'il éprouvait.
- Il a apprit des notions comme la famille, les parents, d'individualité depuis qu'il est ici. Quand les premiers enfants de TASKS ont été adoptés, ça a été un drame, il ne comprenait pas. Il ne comprend pas certain aspect de notre culture. Comme écorcher un prénom. C'est une offense inadmissible pour lui. Ca équivaut à insulter quelqu'un chez nous.
La jeune femme vérifie que son petit bonhomme est toujours dans les parages. Rassurée, elle contemple la statue de Morgane, qui bizarrement, la met mal à l’aise. Sentiment étonnant, mais de plus en plus souvent, Isis ressentait des aversions incompréhensibles envers certains symboles.
- Il m'impressionne. Il intègre avec beaucoup de facilité énormément de changement. Il change et me fait changer. Tu vois, a 6 ans, il m'a fait prendre conscience que passer du tout au tout ne servait à rien.
Regard fixe sur le petit homme qui vient de cueillir une nicotiane. Il trotte jusqu'à Isis pour lui offrir son présent.
- La nuance est le secret pour évoluer durablement. Pour trouver sa place. Tâtonner, comprendre sans se dédire.
Voilà, la fleur est dans la main... de Mélusine. Il regard les yeux tout rond de sa maman et rétorque comme si de rien n'était.
- Ben, tu préfères voir les fleurs dans la terre et pas arraché. Et puis... je trouve que Mélusine elle est triste. Alors le rose des pétales lui donnera bonne mine.
La nicotiane, obstacle vaincu, drôle de coïncidence. Enfin, c’est plus une plante qu’on utilisait pour fumer la pipe.
- Mélusine, elle n'est pas triste, elle évolue dans le bon sens.
- Rien compris... c'est comme les deuxièmes lèvres. Tu ne m'expliqueras pas, j’y sur. Hein. Pfffff.
"Bouse... toujours cette histoire... Egon a raison, je l'ai traumatisé".