En effet, l'infirmière était bien loin de connaitre la vie torturée de Sophia, peut-être par ce que la jolie rousse ne montrait pas de signe sombres ou obscures. Au contraire, une curiosité l'habitait, comme si elle voulait tout découvrir de ce que la vie pouvait apporter. Dans sa naïveté, Edwina songea que la vie avait beaucoup à offrir... tout le bien qui rendait curieux, mais aussi beaucoup de mal. Elle était bien loin du compte, Sophia avait expérimenté des douleurs dont elle ne pouvait se douter.
"Tu n'as pas de frères et soeurs ?"
C'était vrai, elle en avait entendu parlé, les frères et soeurs avaient la manie de se chamailler ou bien de s'entraider, dépendant de l'humeur, mais apportaient beaucoup de vie dans une maisonnée. Edwina était fille unique, mais ses amis à Poudlard ou bien tout simplement à l'école, lui en faisaient des discours réguliers. "Mon frère est chiant ! Il a encore mangé tous les chocogrenouilles !", "Ma soeur est un calvaire, elle a fouillé dans ma chambre pour avoir je suis plus quoi !", mais parfois il arrivait que certaine expressions tendres sortent, "Tu touche ma soeur et je te fais cracher des larves !", "Heureusement qu'il était là ... il m'a sauvé la mise sur ce coup là !". Même si on lui enviait souvent le fait d'être fille unique, elle savait bien que les autres n'échangeraient pour rien au monde leurs frères ou soeurs.
Penchée en avant, elle fixait la serveuse, déstabilisée par sa question. Une blague ??? Par Merlin ! Etait-elle tombée dans un piège ? S'était-elle livrée trop tôt ? Non ce n'était pas une blague, mais la jeune femme en face d'elle par sa question agissait comme si elle avait dit ça pour rire et voir sa réaction. Elle avait été trop stupide sur ce coup là. Que faire maintenant ? Ses iris brunes glissèrent pour regarder la salle avec attention, sans bouger son visage. Personne ne semblait les avoir remarquées. Elle avait sa baguette dans son sac, à portée de main. Peu importait qu'elle soit franche finalement, sa main se posa discrètement dans son sac, effleurant le bois de sa baguette.
"Ce n'est pas une blague."
Elle scruta la réaction de son interlocutrice qui fut, encore une fois désarçonnante ! Elle semblait folle de joie ! Mais qui pouvait assurer que ce n'était pas encore un mensonge ? Peut-être qu'elle était moldue et voulait rencontrer des sorciers ou bien les dénoncer à certaines organisations ... Certaines unions moldues n'étaient pas une crainte étant donné que l'infirmière était neutre, mais d'autres ne regardaient pas cela, attaquant quiconque se statuait sorcier, c'était ce qui les rendait terrifiantes d'une certaine manière. Mais elle semblait si heureuse soudainement, extatique de rencontrer une personne comme elle... Edwina relâcha le bois de sa baguette et fouilla pour en sortir une montre. Elle regarda l'heure, ou du moins fit mine, puis reposa la montre dans son sac, feinte pour que Sophia ne pense pas qu'elle ait été sur la défensive à ce point.
"Je ne vois pas pourquoi je blaguerai sur un sujet pareil."
Dit-elle dans un sourire rassurant, avant de saisir sa tasse et de la porter à ses lèvres. Le café était encore bien chaud et lui brûla la langue. Habituée à ce genre de maladresse, elle ne grimaçait même plus.
"Bien entendu."
Répondit-elle dans un rire léger.
"Ma mère en était une, et j'ai fait toute ma scolarité depuis le collège dans des établissements réservés aux sorciers. Mon meilleur ami est un sorcier aussi. Par contre ma famille est moldue."