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 Romeo + Juliet

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AuteurMessage
Stan Shield
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Stan Shield


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MessageSujet: Re: Romeo + Juliet   Romeo + Juliet - Page 2 Icon_minitimeJeu 20 Jan - 19:23:40

Stan était tellement accablé de se rendre compte de la méprise qu’il avait faite, qu’il se laissa entraîner par Cieran sans opposer de contraintes. Sa tête avait choisi de vaquer à des questionnements et des argumentations dont il était incapable de suivre les raisonnements. La cruauté des passions humaines et la manière dont ceux-ci étaient capables de les reproduire comme un mirage parfait, le laissait pétrifié. Ils avaient donné de l’argent pour qu’on se paye leur tête, réalisa-t-il en marchant dans les couloirs du théâtre. Quel genre de peuple était-ce ? Il se laissa porter par ses jambes qui connaissaient bien leur travail. C’était heureusement car sa tête était toujours embuée d’interrogations et de doutes qu’il ne parvenait pas à résoudre. Tout allait tout seul, sans lui, sans son avis. Il regretta de ne pas faire assez souvent peser son avis dans ce qui se passait autour de lui. Bientôt, il apprendrait. Il apprendrait aussi à donner son opinion. Il ne savait pas encore comment ou si même il l’avait déjà fait, mais il se donnerait ce droit.

Il gardait bon espoir d’entendre Cieran démystifier les sentiments contradictoires qui se bousculaient dans sa poitrine. La Beauté de Roméo et Juliette mettait des claques au Mensonge de la mort, les acteurs s’avançaient tout au bord de sa mémoire pour balancer des répliques dont Stan s’était souvenu, l’homme gras et chauve toussotait nerveusement et finissait par mettre des coups d’épée dans la Honte, comme un dragon, l’Amour volaient avec l’acteur de Roméo sur son dos, l’Amour jetait des flammes terribles sur les Certitudes et tout à coup Juliette arrivait en chemise de nuit et combattait les Préjugés... non, vraiment, la tête de Stan était un véritable calvaire. Ses tempes battaient encore du sang qui lui était monté.

Ses yeux regardaient sans contempler, ses mains balançaient sans danser, ses pieds avançaient sans voler. Plus rien n’allait.

Quand il releva la tête, fatigué de ce qu’elle était vraiment très lourde de questions, ils étaient dans la rue. Quelques spectateurs fumaient des cigarettes et discutaient joyeusement de la pièce. L’oreille de Stan se tendit sans trop de motivation et chaparda au vol les paroles enjouées d’une femme. Il ralentit le pas et s’arrêta à quelques mètres d’eux.

- Il était bon ce Roméo ! C’est la première fois que je vois l’interprétation de cet adolescent menée avec autant de fougue et d’arrogance ! Alors que c’est quand même ça aussi la pièce ! Roméo et Juliette sont des ados. Ils sont guidés par leurs hormones ! Leur attirance est physique et bestiale. Il ne faut pas oublier que Shakespeare était très coquin ! Franchement, fabuleux ! La mise en scène, le décor, les costumes... Mercutio aussi m’a convaincu. Et toi Jack ? Qu’est-ce que tu en as pensé ?

Le Jack en question écrasait son mégot sur la chaussée, sous ses semelles qui crièrent de douleur d’avoir été si douloureusement brûlées. L’homme n’entendit pas le cri de la rencontre du mégot avec sa semelle mais il entendit la question de sa partenaire et il y répondit avec moins d’enthousiasme que la jeune femme :

- Je suis d’accord, les acteurs n’étaient pas mauvais... Juliette minaudait un peu trop à mon goût mais au moins, il y avait une proposition. Par contre, je ne suis pas d’accord avec toi. La mise en scène était à chier. Trop classique. Pour une pièce de théâtre écrite il y a plusieurs siècles et qu’on a vue et revue des centaines de fois, le metteur en scène aurait pu se libérer de certaines contraintes quand il a dirigé les acteurs. Même chose pour d’autres choses comme les costumes, le décor parqué dans un peu trop de réalisme. C’est une histoire qu’on peut raconter de tellement de façons différentes... Enfin, c’était vraiment poignant, ça m’a retourné le cœur la scène finale. Pourtant, on connaissait la fin.

- J’avoue, moi aussi. C’est agréable qu’un texte si célèbre parvienne encore à raviver nos émotions.

- C’est vrai... aller, on va boire un verre et je te raccompagne après.


Les écoutant encore parler Stan haussa les sourcils. En voilà une autre découverte de taille !

"Ils prennent tant de plaisir à commenter leurs points de vus... à partager leurs goûts, leurs émotions et ce que ça leur a fait... ils ont aimé la douleur et le cadre dans laquelle elle a été jouée."

Tout était inexorablement fait exprès pour reproduire le texte de Shakespeare en grandeur nature. Il y avait quelqu’un qui s’appelait le metteur en scène et qui avait l’air d’avoir décidé de raconter l’histoire. Les autres, les acteurs, avaient appris un texte écrit à l’avance pour joeur cette histoire selon les directives du metteur en scène. Les lumières, les ballets des décors et la position des personnages... tout avait été prémédité.

L’Etre de l’Eau regarda le couple s’en aller bras dessus et bras dessous vers un petit pub qui faisait le coin de la rue. Jusqu’à ce qu’il disparaisse, il n’avait pas bougé. Il avait même oublié la présence de Cieran à ses côtés.

Lorsqu’il se souvint qu’il était dans la rue, qu’elle était dans la rue et que la rue était encore là, autour d’eux, il sourit à la jeune femme :

- Je n’ai rien compris, s’accorda-t-il enfin de révéler. Peut-on réellement dégager du plaisir à regarder se dérouler une histoire aussi triste ? Pourquoi cherche-t-on à raviver des émotions aussi douloureuses dans le corps ?

Et parce que Stan pouvait facilement passer d’une idée à l’autre sans oublier la première idée, il ajouta sur le même ton :

- J’ai faim, Cieran.

Il ne disait rien d’autre. Il avait faim. Selon l’interlocuteur, cette simple phrase pouvait engager un grand nombre de possibilités des plus simples aux plus inimaginables.

Le plus souvent, l’humain répondait : « Tu veux manger quelque chose ? » Stan, en lui, pensait mais ne disait pas que le propre d’avoir faim était de faire disparaitre ce manque en le comblant. Donc, oui, il avait envie de manger quelque chose. La raison pour laquelle on lui posait cette question en retour lui avait toujours échappée mais il y répondait toujours d’un hochement de tête sans souligner l’inutilité de la question. Parfois l’humain disait : « Moi aussi ! Je connais un endroit génial ! » Pour cette réponse, Stan ne réagissait pas. Il se laissait guider car lui ne connaissait aucun endroit qui soit génial à part les fonds sous-marins mais les humains ne savaient pas manger sous l’eau.

Est-ce qu’à cette question, une femme vampire répondait : « Moi aussi et je vais me faire le petit couple charmant qui vient de passer. » Stan ne savait pas. Il ne connaissait pas plus les vampires que leur étrange habitude nutritive. Il savait une seule chose : ce n’était pas bien de manger un être vivant. Toutefois, les humains le faisaient quotidiennement... aurait-ce été différent qu’une créature comme le vampire les mange comme eux mangeaient les autres animaux ? Peut-être qu’un jour Stan trouverait la réponse à cette énième interrogation. Pour l’instant, elle n’était pas de rigueur puisqu’il n’avait aucune idée de ce qu’était la femme au pendentif en face de lui.


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