Sorciers (so.)

Mère: Morag McEwan, 48 ans, historienne des traditions et cultes sorciers.
Père: Galaad McEwan, 50 ans, sans emploi.
Soeur: Morgane McEwan, 20 ans, étudiante.
Cousins: Mélusine et Xaël McEwan ( )

Morgane parle

Idéaliste et rêveur, mon frère est d'un optimisme qui frôle la naïveté. Il ne voit pas le monde avec ses yeux mais avec ses espoirs. C'est fou comme il est capable d'occulter ce qui ne lui plaît pas, au point d'évoluer dans un univers complètement extrapolé de la réalité. Sa réalité est une douce utopie où la guerre en cours et toutes ses horreurs n'ont pas leur place. Il réussit ce tour de force en partie parce qu'il est solitaire et secret. Le monde n'a pas besoin de lui pour tourner rond (ou sérieusement de travers, en fait). Son petit bout de terre au fin fond des Highlands lui suffit et son atelier marque les limites d'un terrain neutre.
Il parle peu et navigue sans cesse entre ce qui lui fait face et ce qui se passe dans sa tête. Ca lui donne un petit air halluciné que certains trouvent charmant et d'autres sacrément agaçant. Je ne suis pas sûre qu'il s'en rende compte. Au fond, je crois qu'il s'en fiche.
Au quotidien, pour ceux qui le connaissent, c'est un garçon un peu marginal et fantasque. Il peut passer des heures, plongé dans un silence sans fin, avant d'éclater de rire à une pensée loufoque qui l'aura traversé et en parler pendant des heures. Il est plutôt souriant (un peu trop parfois, c'est pour ça qu'il a l'air un peu niais, de temps à autre) et alterne des phases de suractivité à d'autres où il est presque amorphe.
Quand il a le spleen, il s'enferme dans son atelier et en ressort le soir même ou quatre jours plus tard, une nouvelle pièce en bois à sa collection.
Il est très tactile, ne vous étonnez pas. Il a besoin de toucher les gens qui passent à sa portée. J'ai parfois l'impression que ses mains sont ses yeux. Il voit par elles, ils sent par eux. En vrai, il touche tout ce qui l'entoure, comme s'il voulait se souvenir de tout, pour le retranscrire ou l'archiver dans une sorte de grand répertoire personnel.

Au dehors... là, c'est autre chose.
Il y arbore un masque calme et discret qui cache ce qu'il pense. C'est sa manière à lui de se protéger d'un monde qu'il ne comprend pas vraiment. Je crois que ses années d'études à Poudlard n'ont pas été si facile. Pas qu'il soit associable, non, je ne pense pas. Mais il lui manquait ce silence et cette solitude dont il a tellement besoin. Etre sempiternellement avec les autres le bouffait à moitié. Il faisait toujours attention à ne pas heurter à s'en écraser, freinant sa créativité et ses idées un peu folles. C'est aussi pour ça qu'il s'est directement lancé dans la création. C'est sa façon à lui de dialoguer avec l'invisible.

Il détesterait que je raconte tout ça. Il dit souvent qu'il veut être un gars sans histoire. Mélusine, notre cousine, rétorque que les gens sans histoire sont sans passé et sans avenir. Ca ne les empêche pas de s'estimer très fort. Lui hausse doucement les épaules et envoie son regard se balader à l'intérieur de sa tête.